A- Présentation du village de Niabina
Le village de Niabina, situé au centre de la Moughataa de M’Bagne de la wilaya du Brakna, est situé sur l’axe bitumé, Boghé –Kaédi.
Il se situe à 15 km des frontières sud, nord, est et ouest de la Moughataa de M’Bagne et est habité en quasi-totalité par l’ethnie Peulh, communément appelée ‘’Halpular-en’’, de la tribu des Yirlabés Djéri. Les habitants du village sont des agriculteurs et éléveurs.
- L’agriculture est pratiquée pendant 2 saisons de chaque année :
- Le diéri : culture sous pluie de juillet à Octobre dont la production céréalière est constituée de petit- mil, de pastèques et de haricots
- Le walo : culture de décru (retrait des eaux du fleuve) d’Octobre à Avril de l’année suivante dont la production est constituée de gros mil (sorgho), de maïs, de haricots….
- L’élévage s’effectue sur de grandes surfaces (élévage extensif) d’où la transhumence (recherche de paturages) de Mars à Juillet de chaque année.
Le cheptel est constitué essentiellement de bovidés, de caprins et d’azins
- Disparition de Mohamed Cheikh Ould Nezilou et ses péripéties
- Le chameau, avec son hirké (scelle) retouvé accroché à un arbustre aux environs de Niabina par une famille Hratine habitant le village.
- La famille Hratine contacte la Gendarmerie de la Moughataa de M’Bagne et en fait la déclaration. La brigade de la Gendarmerie, comme de coutume, informe les autorités supérieures de la découverte d’un chameau avec son matériel de monture (hirké en poular) et la marque portée sur son corps aux environs de Niabina.
- Le Samedi, 2 Août 2014, Niabina, village paisible est occupé pendant la même période par les cultures sous pluie(le Diéri), se voit envahi, assiégé par plusieurs véhicules tout terrain (des centaines) venant de tous les horizons. Les véhicules et leurs occupants armés investissent le carrefour et les alentours du village, des tentes sont dressées ça- et –là, le long de la route bitumée boghé-Kaédi.
Pendant 24 heures, les habitants du village ne savaient pas le motif d’occupation des lieux par ces envahisseurs étrangers.
C’est après l’arrivée du député de M’Bagne, Bâ Yéro Sidi, qui a pris contact avec ces derniers que la disparition d’un commerçant a été portée à la connaissance des villageois.
- A cette occasion, la réunion du village fut convoquée et une décision fut prise pour participer aux recherches du disparu. A cet effet, un comité de crise, composé de toutes les notabilités du village dont la liste en annexe, a été constitué.
Le comité se chargera du suivi des événements rélatifs à la disparition du jeune chamelier ou commerçant dont le nom et la photo lui sont inconnus jusqu’à l’instant.
Le lendemain, les habitants du village prennent l’assaut des alentours du village pour la recherche du disparu. A cet effet, rivières, marigots, ruisseaux, arbres et arbustes, situés sur le territoire communal, ont fait l’objet de fouiiles systèmatiques en vue d’une découverte eventuelle du jeune commerçant disparu, mais en vain.
- Les parents du porté disparu assiègent Niabina et tous les environs, véhiculent un meurtre crapuleux de leur fils dont le seul mobile serait l’argent et portent plainte contre le village pour l’avoir tué et l’entérré dans l’une des maisons. Ce qui provoqua une grosse frayeur au niveau des habitants du village.
La société Mauritel, pour appuyer la thèse de disparition du soi-disant commerçant, déclare avoir localisé la puce de téléphone de l’intéressé dans un rayon de 7 km de Niabina.
Les maisons et cimètières, à cette occasion ont été visités par les parents du disparu en vue d’une éventuelle découverte de cadavre.
- Les autorités régionales administratives, (wali du Brakna), judiciaires (procureur de la république), sécuritaires (brigades de Gendarmeries de M’Bagne, de Boghé, de Bababé et de Kaédi) et politiques (député de Boutilimit, 1er adjoint au Maire de Chegar, répondant au nom de Hamadi Ould Khattari) se sont rendu à Niabina pour participer et appuyer les parents du disparu dans leurs recherches.
Ainsi, la localité encerclée de tous les côtés se voit assiègée suivant une théorie de responsabilité collective en matière pénale.
- L’intervention de l’Etat par le canal des autorités régionales et supra-régionales ci-haut indiquées aboutit à l’arrestation des fils de Niabina en 3 vagues qui, tous ont subi l’interrogatoire du procureur de la république :
- 1er groupe de 06 individus arrêtés, ayant passé la nuit dans des lieux inconnus et n’ont été identifiés que le lendemain. Il s’agit de : El hadj Hamady Sidi Bâ, de son jeune frère, Mamoudou Hamady Sidi Bâ, de Thiama Bâ, défiscient mental, de Demani Dia, Demba Sitti Sow et de Moussa Sow.
- 2e groupe de 3 individus arrêtés le lendemain : il s’agit de : Sy Amadou Samba, Professeur de Collège, de Bâ Mamoudou Amadou et de Salif Ibrahima Guèye.
- 3e groupe constitué essentiellement de grands commerçants du village : il s’agit de Baboye Doro Kébé, Amadou Demba Aw et de Mally Selly Bâ.
- Après 48 heures d’enquête, tout le monde est libéré à l’exception d’Elhadj Hamadi Sidi Bâ dont la libération est intervenue plus tard.
- Le vendredi 8 Août 2014, le comité de crise convoque une réunion du village et exorte les jeunes en colère à plus de retenu, de patience et de discernement pour ne pas répondre aux provocations et exactions des parents du disparu qui profèrent des ménaces de tous genres et de procèdent même à des rapts d’enfants pour intimidations et corruptions, en vue d’obtenir des informations rélatives au disparu.
Dans la même soirée du 08 Août 2014, le wali du Brakna pour une 2e fois, se rend à Niabina, rencontre ses habitants et leur annoncent du retrait immédiat des parents du disparu des lieux occupés et permettre à l’administration de mener ses enquêtes.
Après cette rencontre avec les habitants de Niabina, le wali se dirige vers les tentes dressées par les parents du disparu et leur demande de quitter immédiatement les lieux. Ces derniers s’exécutèrent dans les meilleurs délais en emportant tout le matériel d’équipement préalablement installé.
- Le samedi 09 Août 2014 aux environs de 10 heures, le présumé mort à Niabina est retrouvé vivant, sain et sauf à Nouakchott. L’évenement surprenant fut agréablement acceuilli par les habitants de Niabina, accusés collectivement de meurtre d’un riche commerçant.
C’est après cette découverte à Nouakchott du faux disparu, que le nom de Mohamed Cheikh Ould Nezilou fut connu des habitants de Niabina.
- Le député de Boutimit, interlocuteur principal, par la suite avance 2 versions contradictoires sur la disparition de, Ould Nezilou :
- Mohamed Ould Nezilou, tombé du chameau, fracturé, a été transporté par une famille de négro-africains de Boghé qui l’a achéminé à l’hôpital de leur ville où il a obtenu les premiers soins, puis transféré à l’hôpital national.
- Mohamed Ould Nezilou a été kidnappé par un groupe de négro-africains aux environs de Niabina qui l’ont battu, drogué, ligoté, spolié de ses biens (plusieurs Millions) et l’ont jeté sur la route.
- Après avoir été plâtré au bras gauche à Nouakchott, le transfert discret de Mohamed Nezilou s’est effectuté par la déviation de postes de contrôle situés sur la route de l’Espoir jusqu’à Agchorguit, où il a été arrêté et achéminé à Aleg par le poste de Gendarmerie.
Suite à l’interrogatoire, le procureur de la république, constatant que le bras gauche est plâtré, demande une contre-expertise à l’hôpital d’Aleg qui procède à la destruction du plâtre.
Grande surprise, est la découverte, une fois de plus de la validité du bras, donc, exempt de toute fracture.
Après cette imposture, le jeune Mohamed Cheikh Ould Nezilou, invente un deuxième scénario, raison de sa disparition : ‘’ J’ai simulé une disparition en raison de l’opposition de ma mère à mon mariage avec une fille avec laquelle je comptais convoler en noce aux environs de l’Aid El Fitr’’. Il affirme avoir opté cette tactique en guise de punition de sa mère pour son attitude hostile à son mariage.
Le procureur le transfère à la brigade de Gendarmerie de M’Bagne qui procède à des enquêtes complémentaires et finit par le mettre en dépôt avec son parent Brahim Ould Mohamed Saleh, qui avait porté plainte contre les habitants de Niabina qu’il avait accusés de l’avoir tué.
Ces comportements inadmissibles ont conduit le procureur de la république de le mettre en prison à Aleg.
- Le journal ‘’El Hawadis’’, n° 52 du dimanche 17 Août 2014 fait publier la déclaration du général Mohamed Meguet, chef de renseignement militaire, selon laquelle, Mohamed Ould Nezilou a coûté 30.000.000Oug. prélevé sur les budgets de l’armée, de la Gendarmerie et de la Police pour effectuer les recherches le concernant. Il confirme aux parents du jeune qu’il est impossible de le libérer maintenant du fait d’avoir humilié tout ce qui a un lien avec lui, du coût cher pour l’Etat et de la tension créée dans la région où il était porté disparu. Il affirme que Mohamed Ould Nezilou a fait un voyage d’Aleg au campement de Tindouf (Sahara Occidental) après avoir reçu un laissez- passer, signé du Hakem de Zouerat pour l’entrée dans le territoire Algérien d’où il en est sorti également. Il déclare aussi que Mohamed Ould Nezilou a passé 2 jours avec ceratais de ses proches à Nouadhibou avant de retourver vers Nouakchott, entrer à l’hôpital national et mettre un pansement sur à sa main, qui n’était qu’un camouflage.
La même source indique, que l’homme d’affaires, Mohamed Lemine Ould khattari qui a une bouitique au marché de la capitale et le jeune Mohamed Ould Semiyou qui y travaille ont été arrêtés. Ould Semiyou est accusé d’avoir pris Mohamed Ould Nezilou de l’hôpital, fermé son téléphone et dévié la route de l’Espoir une ou deux fois à fin d’éviter l’arrestation du jeune homme pour l’amener au Brakna. Il a passé avec lui par le village d’Arafat, à l’Est de Boutilmit où il lui a reservé une cérémonie avant d’être pris ensemble par la Gendarmerie d’Agchourgit.
- L’affaire du jeune homme reste ambigüe.
Niabina, face à tous ces scénarios calomnieux et mensongiers, est demeuré serain, confiant et exempt de tout préjugé malveillant proféré à son endroit par les parents de Mohamed Ould Nezilou, s’interroge :
- Pour quoi Mohamed Ould Nezilou s’est – il rendu à Tindouf et s’est –il fait plâtrer à l’hôpital national alors qu’il est bien portant?
- L’Etat prendra-t-il des sanctions à l’encontre de toutes les personnes ayant participé et appuyé, de près ou de loin, les thèses de disparition mystèrieuse développée par la famille de Mohamed Ould Nezilou ?
Les différents scénarios mensongers orchestrés par Mohamed Nezilou et famille autour d’une mystèrieuse disparition, constituaient-ils un complot contre :
- Le village de Niabina ?
- L’existence de l’Etat en s’attaquant à son fondement, à savoir l’unité nationale, la coéxistence pacifique entre les composantes nationales pour nous rappeler les évenements douloureux des années 1986, 1987, 1989, 1990 et 1991 ?
Lors de sa prestation de serment, le 02 Août 2014, le présodent Mohamed Ould Abdel Aziz a déclaré, dans son discours d’investiture, qu’il travaillerait à la préservation de l’unité du peuple mauritanien en assurant l’égalité, la sécurité et l’équité entre tous les fils du pays.
Un sâge mauritanien disait que :’’ la Mauritanie est comme l’œil où le noir et le blanc cohabitent en parfaite harmonie’’. ‘’L’absence de l’un de ces élements implique ipso-facto l’inéfficacité de l’œil’’. Telle est la règle applicable à la Mauritanie où les 2 composantes, (noir et blanc), doivent vivre en parfaite harmonie en vue de perenniser son existence.
Considérant tous ces faits calomnieux et provocateurs à l’endroit des habitants paisibles et innocents de Niabina, les autorités supérieures doivent apporter des clarifications à toutes ces exactions qui ont failli, mettre en périle, l’existence même de notre chère patrie, la Mauritanie.
Niabina, le 03 Sepembre 2014
Le comité de crise (liste jointe)
Comité de Crise de Niabina(CCN)
ayant rencontré le vendredi 8 Août 2014 le wali du Brakna à Niabina:
- ElHadj Silèye Bâ
- Thierno Abdoulaye Demba Ly
- El Hadj Doro Kébé
- Thierno Ibrahima Guèye
- Bâ Amadou Samba
- Bass Mamoudou Sadio
- Bâ Oumar Amadou dit Thiloye
- Bâ Boubou Yéro
- Bâ Abou Oumar
- Ly Mamadou Hamady
- Bâ Moussa Samba
- Bâ Oumar Amadou dit Samba Diouldé
- Ibrahima Abdoulaye Dia
- Elhadj Mamadou Aly Dia
- Mamoudou Demba Kébé
- Abdoul karimù Ly
- Bâ Alassane Samba
- N’Dongo Jibril Yaya
- Deh Samba Silèye
- Ibrahima Samba Kidé
- Thierno Mamoudou Alpha Dia
- Kébé Demba Abdoul
- Welé Silèye Aly
- Bâ Abou Daouda
- Sy Amadou Samba
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