Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) du Maroc a tenu aujourd’hui son assemblée générale, présidée par l’économiste Nizar Baraka. Au programme, le projet de loi relatif aux banques islamiques participatives, adopté à la fin juin par la chambre basse du parlement marocain.
Avant que la chambre haute ne se prononce dans quelques semaines, ce projet de loi relatif à la finance islamique suscite de grands espoirs chez le gouvernement marocain.
La puissante croissance de ce secteur financier dans les pays du Golfe et d’Asie Sud-Est est très attendue au Maroc, en dépit d’une ouverture timide et laborieuse à la finance islamique.
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Une introduction mitigée
En 2007, les autorités marocaines ont autorisé les banques conventionnelles à alterner leurs gammes de services, et proposer des offres limitées de produits financiers alternatifs, conformes à la charia. Le gouvernement avait également permis aux banques conventionnelles et islamiques de déposer une demande d’agrément de banque participative.
Attijariwafa Bank, la plus grande banque du Maroc en termes d’actifs, était la première à créer une filiale de finance islamique, nommée Dar Assafaa.
Dans un entretien accordé au quotidien marocain Les Écos, Lahssane Benhalima, directeur de la supervision bancaire de la Bank Al-Maghrib, estimait que "l’offre marocaine reste incomplète. Il nous faudrait un volet financier islamique, puisque le Maroc se positionne comme un hub vers les pays du Maghreb et d’Afrique. Aussi le législateur a décidé de modifier la loi bancaire pour introduire la finance islamique".
Les résultats enregistrés entre 2007 et 2011 ont toutefois été jugés insuffisants. Le Makhzen a indiqué que le chiffre d’affaires annuel généré par les produits bancaires alternatifs ne dépassait pas le milliard de dirhams, l’équivalent de 120 millions d’euros.
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L’ouverture à la finance islamique était ainsi restreinte. Les banques participatives étaient soumises à la réglementation du secteur financier conventionnel, à leur grand désavantage. Celles-ci, majoritairement étrangères, ne pouvaient pas proposer des tarifs concurrentiels sur ses produits alternatifs.
Combler les lacunes juridiques et fiscales
Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) recommande, par le biais de son président Nizar Baraka, de mettre en place un régime fiscal adapté aux produits alternatifs.
A la suite de son assemblée générale, tenue ce jeudi, l’économiste indique que la future loi relative à la finance islamique définira la notion de banques participatives, et clarifiera le rôle du Conseil supérieur des Oulémas.
Le président du CESE lance notamment un appel pour protéger les systèmes et établissements bancaires actuels, contre les éventuels préjudices que l’introduction de nouvelle banques participatives pourrait provoquer.
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Un fort potentiel de réussite
La Banque Populaire du Maroc envisage effectivement d’ouvrir 60 succursales de finance participative. La Banque Marocaine du Commerce Extérieur, quant à elle, est en passe de signer un partenariat stratégique avec un opérateur du Golfe.
Pour Reuters, le potentiel de la finance islamique au Maroc est très important. L’agence estime que la valeur des actifs financiers conformes à la charia pourrait atteindre entre 5.2 et 8.6 milliards de dollars, variant les bénéfices pour le Maroc.
By Mehdi Alioui
Source : HuffPost Algérie
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