L' administration de l'armée mauritanienne s'aligne avec les autres institutions de l'Etat en se mettant à l'heure de l'arabisation.Désormais toutes les correspondances seront exclusivement en arabe exceptées dans les relations internationales.
Cette officialisation des hommes kaki qui ont gouverné le pays depuis le coup d'Etat de 78 parachève ainsi la politique d'arabisation à outrance entreprise par le père de la nation Moktar Ould Daddah en 1960 et poursuivie par Ould Taya en 84 et Ould Aziz depuis juillet 2009.Pour les observateurs cette décision qui intervient après celle de la Communauté Urbaine de Nouakchott ( CUN) en 2013 après les législatives et municipales est un nouveau pied de nez aux défenseurs des langues nationales ( pulaar, sooninke, ouolof et bambara).
L'arabisation en Mauritanie ne date pas d'aujourd'hui.Cette politique linguistique qui met en avant l'arabe sur toutes les autres langues du pays depuis l'indépendance en 1960 a atteint son paroxysme en 1966 avec l'adoption d'une loi qui oblige tous les écoliers mauritaniens dans le secondaire à apprendre l'arabe.Une autre réforme en 1967 touchait l'enseignement fondamental.Ces deux réformes ont amené les dirigeants à l'époque à réviser la constitution en 68 pour faire de l'arabe la langue officielle du pays avec le français.La dernière révision de la constitution mentionne que les langues nationales sont l'arabe, le pulaar, le soonike et le wolof avec la primauté de la langue arabe.
Cette arabisation à outrance s'est poursuivie sous le long régime de Ould Taya de 84 à 2005 qui a arrêté le processus de l'enseignement des langues nationales en fermant l'Institut qui en avait la charge de les expérimenter.La suite c'est l'hécatombe enregistrée dans l'éducation nationale depuis des années dont le budget dépasse de loin tous les autres secteurs avec comme résultats des apprenants arabes dont le niveau reste faible à l'Université pour les meilleurs d'entre eux.
Ce clin d'oeil historique de la politique d'arabisation en Mauritanie est une fuite en avant idéologique des principaux dirigeants du pays depuis le père de l'indépendance Moktar Ould Daddah en passant par Ould Taya jusqu'à Ould Aziz depuis juillet 2009 confrontés à des crises majeures. En décidant donc d'arabiser son administration, l'armée parachève ainsi un système qui exclut une partie de ses composantes dans la société mauritanienne.
Désormais toutes les correspondances seront en arabe exceptées dans les relations internationales et tant pis pour les autres.C'est ce même choix qui avait téléguidé la nouvelle présidente de la CUN après les municipales de 2013 pour instaurer l'utilisation de l'arabe dans toute la collectivité locale.Ces relents de nationalisme arabe sont considérés par les négro mauritaniens comme étant l'accélération d'une politique d'oppression et d'assimilation du régime de Ould Aziz.Une menace de déculturation qui constitue un nouveau pied de nez aux défenseurs des langues nationales ( pulaar, sooninke, ouolof et bambara) qui s'interrogent sur l'avenir de leur communauté au moment où l'enrôlement discriminatoire a atteint sa vitesse de croisière à l'intérieur comme à l'extérieur du pays et le règlement du passif humanitaire en grosse panne.
BAKALA KANE
Reçu à KASSATAYA le 20 août 2014
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