La Mauritanie s’intéresse à la microfinance

La capitale mauritanienne a accueilli dimanche 10 août un atelier de formation consacré aux micro-projets et à leur financement.

Les participants, issus des secteurs privé et public, ont pu écouter les différentes interventions d'experts mauritaniens et internationaux, qui ont évoqué le rôle joué par les micro-projets dans le soutien aux efforts de développement économique et social.

Ils ont également discuté des outils proposés par la finance islamique et de leurs applications au niveau des micro-projets, ainsi que du rôle assumé par les banques islamiques dans ce domaine.

"Cette session de formation permet aux participants de s’informer sur les moyens et micro-projets, d’échanger et de renforcer leur savoir-faire dans ce domaine", a expliqué Mohamed Lemine Ould Dhehby, directeur général des projets et programmes d’investissement au ministère de l'Economie.

C'est le bureau d'Ould Dhehby qui a organisé ce séminaire, en collaboration avec l’Institut islamique pour les recherches et l’apprentissage.

"Ce genre de financement a prouvé son efficacité à relancer le développement économique en se transformant. C’est ainsi que d’instruments pourvoyeurs d’aides simples et d’emprunts, ils sont devenus de véritables institutions locales pérennes au service des pauvres", a-t-il indiqué.

Le directeur a cité les expériences du Bangladesh et du Brésil, jugées comme des preuves concluantes de l'efficacité de cette approche.

"Les agences que la Mauritanie avait créées dans le but d’encourager les micros et moyennes entreprises, notamment l’Agence de la promotion des caisses populaires de crédit et d’épargne et l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi des jeunes, mettent en exergue le rôle du département dans ce domaine", a ajouté Ould Dhehby.

Saad Bouh Sidati Rekad, chercheur et maître de conférences à la faculté de sciences économiques de Nouakchott, a déclaré que "la manière de gérer les micro-projets diffère de celle des grands projets. Les PME concernent des couches de la population dites pauvres actifs. Ce sont des personnes qui sont capables de produire, mais qui manquent de moyens contrairement aux "pauvres pauvres" qui ont une mentalité d’assistés".

Pour sa part, Zeidane Ould Moulaye Zein, professeur d'économie et directeur d'un programme de la Banque africaine de développement portant sur les micro-projets, note que "les petites et moyennes entreprises posent problème en Mauritanie où depuis 1998, des milliards d’ouguiyas ont été investis dans ce domaine. Mais près de 90 pour cent des projets finissent toujours en queue de poisson, c’est-à dire qu’ils ont échoué."

Ce professeur ajoute que "il est nécessaire d’adapter les notions et théories dans ce domaine à nos réalités. Des recommandations pratiques devraient être transmises au gouvernement pour lui permettre de mieux capitaliser tous ces investissements."

"L’échec des micro-projets s’explique en partie par la faiblesse des moyens financiers mis à leur disposition mais aussi par un déficit d’éveil de la part des responsables chargés de les gérer", selon Mohamed Salem Ould Abdallahi, cadre à la Banque centrale de Mauritanie (BCM).

Bakari Gueye 

Source  :  Magharebia le 13/08/2014{jcomments on}

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