Somalie : une députée, chanteuse réputée, abattue en pleine rue

Saado Ali Warsame a vécu aux USA pendant la guerre civile en Somalie où elle est retrournée depuis pour se faire élire député. Source: BBCElle est le quatrième parlementaire tué depuis le début de l'année en Somalie. La députée et chanteuse de renom Sado Ali Warsame a été abattue mercredi, en même temps que son chauffeur, à Mogadiscio. Des tireurs en voiture ont ouvert le feu sur le véhicule dans lequel elle se trouvait, dans un quartier du sud de la capitale, selon des témoins.

«Nous avons été informés que la députée Sado Ali Warsame avait été tuée avec son chauffeur par des tireurs non identifiés. Nous n'avons pas de détails dans l'immédiat», a déclaré un responsable de la police, Mohamed Hassan. Un témoin, Abdukardir Ali, a indiqué avoir «vu les tireurs dans une voiture qui suivait la députée avant qu'ils n'ouvrent le feu sur son véhicule». «Elle est morte sur le coup et les tireurs ont pris la fuite», a-t-il ajouté.

Sado Ali Warsame avait été investie députée en août 2012 au sein d'une Chambre désignée par un collège de chefs coutumiers. Elle était une chanteuse et parolière réputée en Somalie depuis les années 1970 pour des chansons mettant l'accent sur la sociale et politique.

Tuer les députés « un par un »

L'assassinat de Sado Ali Warsame n'a pas été revendiqué dans l'immédiat, mais les islamistes shebab, affiliés à Al-Qaïda, ont reconnu de précédents assassinats de députés, accusés d'être des «mécréants servant les intérêts de l'étranger». Chassés de Mogadiscio en août 2011, mais toujours présents dans de larges zones rurales, les shebab avaient menacé en avril de tuer tous les députés somaliens.

«Tous (les parlementaires) sont des cibles des moudjahidine et seront tués un par un», avait affirmé leur porte-parole militaire, Abdulaziz Abu Musab, revendiquant l'assassinat de deux parlementaires en 24 heures. L'un d'eux avait été assassiné par balle, l'autre par l'explosion d'une bombe, à Mogadiscio.

Les shebab ont également multiplié récemment les attaques contre les institutions somaliennes, présidence et en particulier.
En février, ils avaient fait exploser une voiture piégée aux portes du palais présidentiel, puis des kamikazes , vêtus d'uniformes de la police et de l'armée, avaient lancé un assaut qui avait fait au moins 16 morts, dont les assaillants. En mai, ils avaient attaqué le Parlement somalien, dans le centre de Mogadiscio, avec une voiture piégée et un commando de kamikazes portant des ceintures d'explosifs, faisant au moins huit morts dont quatre assaillants.

Les insurgés ont également revendiqué une série d'attaques meurtrières dans des pays voisins engagés en Somalie au sein de la force africaine Amisom, ciblant surtout le Kenya. Vendredi, ils ont assumé une attaque contre un car qui a fait sept morts dans la région de Lamu, sur la côte du Kenya. A Nairobi, au moins 67 personnes avaient péri en septembre 2013 lors d'un carnage des islamistes au centre commercial Westgate.

Source: LeParisien.fr  avec AFP

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