Mauritanie : le génocide biométrique devant la cour africaine des droits de l’homme

Le mouvement citoyen mauritanien « Touche Pas à Ma Nationalité » TPMN s'apprête à porter l'affaire du génocide biométrique contre les populations noires devant la cour africaine des droits de l'homme à Addis Abeba en Ethiopie.C'est son président qui en a fait l'annonce cette semaine à Nouakchott à l'issue d'une conférence de presse à l'occasion du troisième anniversaire du mouvement.

 

Alassane Dia accuse les autorités de Nouakchott de dénegrifier la Mauritanie par le rejet systématique des candidats noirs à l'enrôlement initié par le gouvernement de Ould Laghdaf depuis 2011.Le jeune leader compte mobiliser toutes les instances internationales pour condamner le régime de Ould Aziz.

La partie n'a jamais été facile pour le jeune mouvement citoyen mauritanien « Touche Pas à Ma Nationalité » créé en 2011 suite à l'opération de recensement biométrique initié par le gouvernement de Ould Laghdaf pour moderniser l'état-civil. Une agence nationale de Registre des Populations et Titres sécurisés a été créée à cet effet dont le patron ne rend compte qu'au chef de l'Etat Ould Aziz. Cette chasse gardée a conduit à des résultats contraires à un Etat de droit.Beaucoup de candidats noirs à l'enrôlement ne sont pas acceptés. C'est dans ce contexte qu'est né TPMN. 3ans après rien n'a changé.Pour marquer l'évènement son président frappe fort.Alassane Dia va saisir prochainement la cour africaine des droits de l'homme à Addis Abeba pour condamner la Mauritanie qui assure aujourd'hui la présidence de l'UA pour le recensement inique qui continue de discriminer les populations noires. Il a fait cette annonce à l'issue d'une conférence de presse cette semaine à Nouakchott.

Le jeune leader négro mauritanien accuse les autorités de Nouakchott de dénegrifier le pays avec en toile de fonds les recensements sans difficulté des populations sahraouies et touareg du Mali comme en témoigne le taux de croissance enregistré récemment par la ville de Moghrein au Nord du pays et les localités frontalières du Mali. Deux poids et deux mesures qui font mal à la communauté noire alors que les rapatriés du Sénégal répartis dans les camps au Sud du pays depuis 2008 ont du mal à régulariser leur situation. Ce génocide biométrique a déjà fait un mort avec l'assassinat du jeune Mangane à Maghama dans le Sud du pays et dont le supposé criminel n'est toujours pas inquiété par la justice mauritanienne.Ce racisme d'Etat est pointé du doigt par TPMN pour convaincre les tribunaux africains.A défaut le président du mouvement pourrait saisir d'autres juridictions internationales.Les démarches sont difficiles et très longues.L'essentiel c'est de ne pas se décourager.

 

 

Bakala Kane

(Reçu à Kassataya le 1 juillet 2014)

 

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