Un scénario digne d’un sabotage en règle
Battue par la Guinée Equatoriale et éliminée de la course à la qualification pour la CAN 2015, la Mauritanie a du mal à digérer. Entre l’accueil réservé à la délégation mourabinoute et l’arbitrage partial de la partie dénoncé par l’équipe, les Mauritaniens crient au scandale.
Ce n’était plus du football… Si vous cherchez des images du match qui a opposé la Guinée Equatoriale à la Mauritanie dimanche lors des éliminatoires retour de la CAN 2015, vous n’en trouverez pas. Et pour cause, caméras et appareils photos ont été priés de rester en dehors du stade de Malabo, où les deux formations s’affrontaient pour le ticket qualificatif pour le 2e tour. Vainqueurs à l’aller (1-0), les Mauritaniens ont été balayés lors de cette manche sur le score de 3-0. Une défaite synonyme d’élimination.
Mais au final, ce n’est même pas ce revers qui restera dans l’esprit de la délégation. Car des faits très graves se sont déroulés depuis que les Mourabitounes ont posé le pied dans la capitale équato-guinéenne mercredi. Bravades, intimidations de toutes sortes, structures d’entraînement et hôtels indignes de recevoir une équipe venue disputer un match décisif dans l’optique de la CAN : la Mauritanie a eu droit à un accueil qu’elle n’est pas prêté d’oublier.
Avant même leur arrivée en Guinée Equatoriale, les Mauritaniens ont dû faire face à une guerre des nerfs avec l’administration locale, qui a retardé la délivrance des visas des joueurs. Il aura fallu l’intervention de la Confédération africaine de football pour que la situation ne se débloque et que l’équipe arrive quelques jours avant le match afin de s’acclimater au climat local. C’était sans compter sur un comité d’accueil décidé à perturber la quiétude des hommes de Patrice Neveu.
Un scénario digne d’un sabotage en règle
"Après les tracasseries à l’Aéroport , la délégation est arrivée à Malabo dans une ambiance délétère et froide… Les Mourabitounes sont accueillis comme des prisonniers de guerre dans une caserne, un complexe sportif indigne du cadre hôtelier et des prestations hôtelières", nous ont fait savoir nos confrères de Mauritaniefootball, présents avec l’équipe. Les Mauritaniens ont fini par changer de lieu d’hébergement pour disposer de structures adaptées à la préparation du match.
Un obstacle de franchi, mais c’était sans compter sur de nouvelles péripéties à commencer par le bus mis à disposition du groupe. Les Mauritaniens ont été contraints de le partager avec l’équipe féminine, mais surtout de l’attendre pendant des interminables minutes après les séances d’entraînement avant de pouvoir rejoindre leur hôtel. Pour ce qui est des séances d’entraînement, il aura fallu composer avec un terrain boueux. Impossible de réaliser une mise en place tactique digne de ce nom. L’image parle d’elle-même.
Président et entraîneur des gardiens pris à partie
Le "pire" va pourtant se produire le jour du match… à l’abri des caméras. Dans une rencontre quasiment à sens unique, les joueurs de la Guinée Equatoriale se sont tout permis ou presque sur le terrain. Passons sur l’ouverture du score qui aurait due être refusée. De l’attitude à l’excès d’engagement non sanctionné, tout y est passé, nous font savoir nos confrères sur place. Se savaient-ils à l’abri de sanctions arbitrales ? Toujours est-il que si tel était le cas, ça l’était moins pour les Mauritaniens, pris à partie depuis leur banc de touche.
L’entraîneur des gardiens, Nicolas Santucci, exclu en première période pour ses protestations et qui a refusé de quitter le champ, va même être sérieusement molesté par les forces de l’ordre sommées de l’évacuer. La situation va même finir par devenir critique lorsque Ahmed Ould Yahya, le président de la Fédération mauritanienne, va être pris pour cible par des supporters depuis les gradins. Il s’en sortira indemne au final.
Adama Ba : "C’est scandaleux !"
"J’avais dit qu’on allait avoir un arbitrage maison mais ce qui s’est passe ce soir (dimanche, ndlr) est scandaleux. L’arbitre a dépassé toutes les bornes. Les Equato-guinéens ont été cyniques jusqu’au bout. L’arbitre, le commissaire du match ont été achetés. Ils ont fermé le stade, exclu les photographes, les reporters pour que rien ne filtre", a déploré le dirigeant, résolument scandalisé. "C’est à la CAF de réagir à toutes les agressions, les déstabilisations et les conditions d’accueil. Nous resterons mobilisés.Notre équipe méritait cette victoire mais elle a été volée par un arbitrage honteux."
Même son de cloche du côté d’Adama Ba, arme offensive numéro un des Mauritaniens. "On s’est fait voler de la première à la dernière minute. Honte a toute l’Afrique. Je suis déçu par ce que j’ai vu ce soir. Je suis dégoûté. Les Equato-guinéens ont fait exprès de couper le signal de diffusion de la rencontre parce qu’ils savent que sinon la CAF aura les images et les arbitres seront mort" a-t-il fait savoir. "Je n’ai jamais vu sa de ma vie. Là c’était trop trop. C’est scandaleux !"
Des plaintes qui sont loin d’être les seules du genre, des adversaires de la Guinée Equatoriale s’étant déjà plaint de traitements similaires par le passé, notamment au niveau des conditions d’accueil. Jusqu’à présent, la CAF a fermé les yeux sur ces pratiques d’un autre temps avec une équipe bâtie de toute pièce à coups de pétro-dollars et des joueurs naturalisés à tour bras originaires du Brésil, d’Espagne ou encore d’Uruguay. A un moment donné, laisser faire de tels agissements relève juste de la complicité. Une fois de plus, le football africain n’en sort pas grandi.
Source : Afrik.com
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