UN JOUR, UNE ÉQUIPE • Enfin qualifiés pour la Coupe du monde, après deux absences, les Diables Rouges et leur “génération dorée” déchaînent l'enthousiasme. Il y a quelques jours, lors d'un simple entraînement, 10 000 supporters se sont déplacés pour les encourager.
Avec leur statut de vedettes à l'étranger, l'image rafraîchissante de cette jeune génération et une campagne de qualification réussie, nos Diables déclenchent un immense enthousiasme chez le public belge.
“Nous avions l'intention de n'ouvrir qu'une partie des tribunes”, dit Erik Gerits, directeur du club RC Genk en charge de l'organisation de l'entraînement [en vue du match de préparation contre le Luxembourg, qui a eu lieu le 26 mai]. “Mais nous avons dû ouvrir d'autres portes d'accès. La dernière fois, il y avait entre 3 000 et 4 000 spectateurs. Cette fois-ci, ils étaient 10 000. Les joueurs ne peuvent même plus distribuer des autographes, sinon ils seraient totalement assaillis. Je n'ai jamais vu une chose pareille.”
Engouement spectaculaire
C'était effectivement spectaculaire. Certes, le soleil était de la partie et c'était un mercredi après-midi. Les enfants n'avaient pas cours et ont pu se rendre au stade Cristal Arena. A l'occasion du dernier match à domicile contre la Roumanie (2-1), 3 000 spectateurs étaient venus au stade Roi Baudouin. Autrement dit, trois fois moins qu'hier à Genk, pour un simple entraînement.
“Mes enfants m'ont tannée toute la semaine pour pouvoir venir”, dit une supportrice, Francine Eymael, qui est venue de Maaseik jusqu'à Genk avec ses trois enfants tout habillés de rouge. “Je comprends. C'est une occasion unique de voir les Diables ici dans le Limbourg, si près de nous. Le Brésil, c'est loin.”
C'était pareil à l'approche du Championnat d'Europe en 2000. Notre pays avait manifesté une telle ferveur que l'entraîneur de l'équipe, Robert Waseige, avait décidé d'organiser les entraînements à huis clos. La raison : les joueurs ne parvenaient pas à s'entraîner calmement car, à chaque tir au but, les spectateurs poussaient des cris comme s'ils assistaient à une finale.
Les joueurs se souviennent du temps où ils étaient dans l'ombre
Hier, avec quatre à cinq fois plus de monde dans les tribunes, c'était bien pire. Les joueurs éprouvent-ils eux aussi des difficultés à se concentrer ? “Pas vraiment”, dit Nacer Chadli. “Cela montre l'enthousiasme de nos fans. Je ne le vis pas comme une pression supplémentaire. Je sais ce que nous représentons et ce que nous cherchons à obtenir. Nous voulons bien sûr faire plaisir à ces supporters. Cela nous encourage, au contraire.”
L'an dernier en juin, 20 000 spectateurs s'étaient rassemblés au stade Roi Baudouin à l'occasion de la journée des supporters des Diables Rouges. Mais à l'époque, des séances de signatures et d'autres activités avaient aussi été organisées. Tandis que cette fois, il ne s'agissait que d'un simple entraînement en cours de semaine.
Cette agitation est parfois exagérée, confiait Kevin De Bruyne il y a deux semaines, lors d'un entretien avec notre journal. “Je m'attendais plus ou moins à ce que beaucoup de monde vienne”, dit le joueur de Wolfsburg. “Mais c'est un peu exagéré, parce que nous avons connu les deux côtés de la médaille. Nous avons, pour la plupart, commencé à jouer dans l'équipe nationale quand on y faisait nettement moins attention. A ce moment-là, personne ne venait à l'entraînement, en dehors des journalistes. C'est plus agréable que tant de gens soient présents. Le pays est en pleine effervescence. C'est important pour nous de continuer à bien jouer pour que les gens continuent de venir.”
Source : Het Nieuwsblad via Courrier international
(Photo : Supporters des Diables rouges lors d'un match de qualification pour le Mondial 2014, contre la Serbie, en juin 2013 – AFP PHOTO/BRUNO FAHY)
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