UN JOUR, UNE ÉQUIPE • Que l'Allemagne arrive (enfin) jusqu'en finale de la Coupe du monde ? C'est comme si c'était fait vu le niveau de ses adversaires au Brésil ! Le chroniqueur imagine, non sans ironie, quel serait le parcours idéal de la Mannschaft au Mondial.
Les réactions allemandes après le tirage au sort des groupes qui s'affronteront au Mondial du Brésil sont unanimes : faisable, possible, réalisable. L'équipe allemande serait d'ailleurs bien d'avis de se passer de cette première phase de poule. Le Portugal, le Ghana et les Etats-Unis ne sont certes pas des incapables, mais ce ne sont pas ces équipes qui arrêteront la Mannschaft au Brésil cette année.
L'Allemagne pourrait se frayer un chemin jusqu'en finale sur le continent sud-américain. En voici les étapes :
Huitièmes de finale : le 30 juin, l'équipe nationale entraînée par Joachim Löw affronte, à Porto Alegre, l'équipe classée seconde du groupe H. Cela pourrait, ou plutôt cela devrait être la Russie. Expérimentée, la formation de Fabio Capello est composée de joueurs de haut niveau. On peut néanmoins toujours compter sur la Russie pour se dégonfler à un moment donné du championnat, de préférence au début plutôt qu'à la fin. Cette fois, ce sera en huitième de finale. Les Russes ne sont vraiment solides qu'à domicile. Affaire donc à suivre en Russie pour la Coupe du monde 2018.
La Bosnie en quarts : facile
Viennent ensuite les quarts de finale, le 4 juillet, au stade Maracanã de Rio pour un véritable avant-goût de la finale. Du moins pour le lieu, car pour ce qui est de l'adversaire, il s'agira probablement de la Bosnie-Herzégovine, une équipe en bonne partie composée de joueurs – anciens ou actuels – de la Bundesliga. La chance aidant, ainsi que le tirage au sort des groupes plutôt favorable, la Bosnie-Herzégovine est déjà parvenue, pour sa première participation à un Mondial, à atteindre les huitièmes de finale.
C'est déjà une grande victoire et, sauf votre respect, il est très improbable que la Bosnie-Herzégovine aille plus loin dans la compétition. Les équipes des Balkans sont un peu la bête noire de l'Allemagne dans les grands championnats. Demandez à Berti Vogts, Christian Wörns ou Miroslav Klose.
Il n'empêche, peut-on sérieusement imaginer qu'une équipe avec Vedad Ibišević (du VfB Stuttgart) comme meilleur buteur et Ermin Bičakčić (de l'Eintracht Brunswick) en défense pourrait barrer la voie à l'Allemagne ? Cela paraît aussi improbable qu'une défaite de l'Allemagne face à la Bulgarie en quart de finale.
La température monte en demi
Nous voilà donc le 8 juillet à Belo Horizonte pour la demi-finale. Il fait chaud et l'adversaire est italien. Encore l'Italie, encore une demi-finale, comme en 1970 (victoire de l'Italie), en 2006 (victoire de l'Italie) et en 2012 (victoire de l'Italie).
Sauf que cette fois nous sommes en 2014, que les Allemands chanteront l'hymne national à gorge déployée et que Toni Kroos ne jouera pas la carte de la défense individuelle face à Andrea Pirlo. L'entraîneur a tiré les leçons de la dernière demi-finale de coupe d'Europe, où son équipe s'est inclinée 2 buts à 1 en raison d'erreurs tactiques. On le croit sur parole. L'Allemagne s'impose donc, aussi car la belle barbe de Pirlo ne suffit plus à cacher son âge.
Il y a un os : Lionel Messi
Le lendemain, l'Uruguay et l'Argentine s'affrontent à São Paulo pour l'autre demi-finale. L'Espagne, tenante du titre européen, est déjà éliminée, ses joueurs étant désormais au crépuscule de leur créativité. Ses milieux de terrain Xavi Hernández et Andrés Iniesta ont le même problème que Pirlo : l'âge.
Arrive enfin le 13 juillet – et ce n'est pas un vendredi –, jour de la grande finale Allemagne-Argentine à Rio de Janeiro. Réédition des finales de 1986 (remportée par l'Argentine) et de 1990 (gagnée par l'Allemagne). En 1986, les Argentins se sont imposés parce qu'ils avaient le meilleur joueur individuel : Diego Maradona. En 1990, ce sont les Allemands qui l'ont emportée parce qu'ils avaient le meilleur joueur individuel : Lothar Matthäus.
En 2014, les Argentins ont Lionel Messi.
(Crédit Photo : AFP/Patrik Stollarz)
Source : Der Spiegel via Courrier international