Si quitter à pied sur une distance de 400 Km pour faire entendre sa voix est une offense à l’Etat et une atteinte à l’ordre public qu’est-ce qui reste d’autre à un pouvoir comme argument que l’usage de la puissance publique pour écraser des pauvres citoyens sans aucun égard pour leur dignité humaine.
Voilà l’Etat de droit dont le Président en fin de mandat veut gratifier les mauritanien et ce à la veille d’une élection démocratique sûr qu’il est de remporter.
Aziz retranché depuis sa villégiature à Nouadhibou loin de s’apitoyer sur le sort de ces guenilles en sueur et en larmes venues exprimer leur désarroi avec des mains nues. On les laissa approcher et on tonna !
Laissant un spectacle insoutenable où des badauds déchainés et attirés par le théâtre d’une guerre des forts contre des faibles, se mêler au désordre pour répliquer avec des projectiles contre de paisibles citoyens.
Et hop on remua le concept d’atteinte à la sécurité des personnes et de leurs biens ! Voilà la définition du verbe « sécuriser » tiré du petit Larousse de poche du commandeur des forces armés et de sécurité , selon lequel il faut mettre du feu sur tout celui ou ceux qui osent dire non à l’injustice , non aux fausses promesses même s’ils ont l’autorisation de le faire.
L’injustice commence quand on accepte que certains marchent pour défendre leur cause quand bien même l’opposition participe. Et interdiction formelle imposée aux rapatriés -réfugiés de ne pas s’essayer à un tel jeu dangereux alors que cette même opposition était là comme tous les citoyens pour accueillir dans la discipline d’autres citoyens venus plaider auprès du Président leur cause.
La colère de celui chez qui sont venus se plaindre ces pauvres parmi les pauvres de la planète a fait trembler le carrefour Madrid. Un déluge de grenades s’est abattu sur tout ce monde qui avait commencé à saluer le silence des forces de l’ordre.
Et patatras, ce fut le désordre qui s’en est suivi. La démocratie intolérante est-elle donc la seule qui vaille pour réduire le peuple au silence, le maintenir dans la peur alors que des lois existent, pour donner le droit à quiconque d’exprimer ses idées, ses positions dans le respect strict des dispositions en vigueur. Et c’est ce à quoi ces marcheurs se sont bien conformés.
Leur tort est sans doute d’avoir marché pour vouloir délivrer ce message au premier magistrat de la République à qui on ne doit reprocher aucun manque dans ses engagements.
Celui –là même qui versa dans des discours de compassion à l’endroit de ces gens quand ils revenaient au pays. La politique est-elle passée par là ? A toute tentative de revendiquer des droits il ne reste plus que la matraque et les grenades comme réponse appropriée !
Marcheurs de tous les sites des rapatriés le message est-il clair ? Vos voix ne compteront pas pour élire celui que vous voulez choisir, car peu d’entre vous se sont enrôlés.
Non seulement vos conditions de vie sont des plus tristes vous êtes aussi réduits à des groupes de fauteurs de troubles dès que vous hoquetez. Et ne vous restera plus qu’à cherchez le chemin du salut quand partout ce sont des barrages que des missionnaires occultes dressent devant vous pour noyer la vérité et refuser d’entendre dire que vous êtes mal logés , mal nourris , mal rapatriés , non enrôles … Alors qu’il est bien possible de satisfaire vos doléances si en bons croyants on accepte de vous écouter sans rancune ni ostracisme. Monsieur le Président la vie est courte et la vérité immortelle !
Cheikh Tidiane Dia
Source : Le Rénovateur Quotidien
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