Une longue semaine entre Boghé et Nouakchott. Et les voilà arrivés dans la capitale. Les héros de cette longue cavalcade faite de montées et de descentes sont bien des rapatriés du Sénégal résidant dans les
sites du Brakna, du Guidimakaha , de Trarza et de l’Assaba.
Ils ont par la baraka d’Allah et par leur détermination, vaincu une distance de quatre cent kilomètres.
Ce week-end ces braves piétons composés d’hommes et de femmes ont élit domicile à la porte la capitale pour donner l’assaut final ce dimanche 04 mai. Mais ils ne sont pas venus avec des kalaches ni avec des manchettes pour semer la terreur.
Ils portent avec eux leur misère et leurs complaintes pour demander justice. Pour s’adresser au peuple mauritanien de les aider à mettre fin à leur long calvaire qui a commencé depuis les années de déportation et qui continue dans les sites qu’ils occupent toujours comme des pitoyables étrangers chez eux.
Ce week-end fut le théâtre d’un interminable balai de visiteurs venus de la capitale pour accueillir ces marcheurs épuisés par les intempéries et la tension musculaire du déplacement.
Ils sont un groupe de cent personnes hommes et femmes, jeunes et vieux. Le doyen a 79 ans. Il a tenu à prendre part à ce marathon. Un miracle ! Pendant deux jours passés à quelques encablures de Nouakchott, hommes politiques, société civile, journalistes sont venus à leur rencontre.
Peu importe les motivations qui sous-tendent de tels chassées-croisées de voitures et de discours. Les grands absents étaient les Partis de la majorité et les notabilités négro-africaines affiliées au pouvoir.
Pire, certains groupes au niveau des sites dans la vallée et à Nouakchott ont même tenté de saper cette action, pourtant apolitique.
Le président de la République ferait preuve d’une grande magnanimité en allant à leur rencontre dès l’entrée de Nouakchott. A défaut se racheter en les recevant au palais, lieu de leur rassemblement final.
Il n’est pas trop tard pour corriger les erreurs surtout si elles résultent de mauvais renseignements. Et ce serait dommage qu’un président se livre sans discernement à des conseillers malveillants. Ces rapatriés ont répété aux quatre vents qu’ils ne demandent que le règlement de leurs problèmes.
Une simple rencontre avec leur président permettrait de faire parvenir ce message. C’est aussi le minimum qu’un Président puisse faire à des citoyens. Lui qui a aidé à poursuivre les opérations de retour au pays.
En ce dimanche 4 mai, la journée est décisive pour les marcheurs. La Mauritanie entière est concernée par cet événement qui mérite un élan de solidarité et d’humanisme. Après tout, franchir toute cette distance n’est pas une partie de plaisir pour en donner une mauvaise interprétation !
Amadou Diaara
(Crédit photo : M.S)
Source : Le Rénovateur Quotidien
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