Pouvons-nous continuer d’être indifférents… ???

De passage en France, dans la région parisienne, j’ai fait une rencontre très émouvante.

En effet dans une grande gare à paris, j’ai rencontré par hasard l’ancien travailleur domestique de notre famille à Nouakchott. Ce soninké originaire du guidimagha était notre « Boy » très dévoué pendant 2 ou 3 ans avant son départ dans l’aventure migratoire via l’Espagne aux débuts des années 2000.

Durant nos échanges  en ce début d’avril 2014, Monsieur *Boudalahi koné m’a exposé sa situation administrative en Europe depuis bientôt 9 ans. Il m’a dit qu’il a vécu comme sans papier pendant 5 ans en Espagne et qu’il vit la même situation depuis bientôt 4 ans.

En demandant les nouvelles de sa famille au pays, il me racontait que tout va bien et d’ici il arrive à travailler avec la carte de séjour d’un proche pour subvenir aux besoins matériels de ses proches en Mauritanie.

Parlant de papier, il rebondit aussitôt sur l’enrôlement en cours qu’il l’a nommé de recensement. Il m’a raconté qu’il a un ancien passeport périmé et il est bloqué dans ses démarches de régularisation auprès des autorités françaises. En effet, il ne pourra pas se faire enrôler  à l’ambassade de la Mauritanie à Paris parce que n’ayant pas de titre de séjour français. Ce dernier document est exigé pour les mauritaniens en Europe pour valider leur « mauritanité » auprès des services qui assurent l’enrôlement de citoyens à l’Ambassade me dit-on… !!!???

Monsieur *Boudalahi Koné vit dans cette situation inextricable dans laquelle il ne pourra pas être enrôlé donc pas de nouveau passeport et par la suite pas des démarches pour être régularisé en France sans un passeport mauritanien valide. Il m’a fait comprendre que des centaines voire des milliers de nos compatriotes vivent le même enfer administratif en France et en Europe. Il m’a dit que leurs multiples manifestations contre cet état de fait depuis 2 ans n’ont pas changé grand-chose.

En se séparant, il m’interpelle sur quelque chose qui me dépasse ; pourquoi les autorités étatiques d’un pays comme le nôtre, une république islamique, se permettent de torturer administrativement ses propres fils à l’étranger… ???

Il me dit s’il est là depuis bientôt 10 ans  sans pouvoir rentrer auprès de siens, c’est pour des impératifs vitaux pour ses proches au pays.

Personnellement, j’aimerais savoir si nos politiques, nos notables, nos religieux et tous les mauritaniens justes ont connaissance de ces situations que vivent certains de nôtres très loin de nos terres

Je témoigne par devoir citoyen pour secourir nos concitoyens de toute urgence.   

*Nom et prénom ont été changés

 

 Mohamed Sidi Ould ABASS

 

 (Reçu à Kassataya le 30 avril 2014)
 
 
 

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