Ils des milliers de personnes toutes couches confondues qui ont battu le macadam pour se retrouver en ordre de bataille impeccable sans heurts à la place Ibn Abass dans un élan de dénonciation des conditions de vie des Hratines et de la revendication des droits des damnés de la société.
Les mots n’ont pas manqué pour mettre à nu toutes les souffrances de l’écrasante majorité de la population et de l’absence d’une volonté politique affirmée pour libérer les Hratines du joug de la servitude.
Chose promise chose faite. Les initiateurs de la marche des Hratines ont réussi leur pari. La mobilisation autour de cette marche a atteint une dimension à la hauteur de cette première sortie.
Ceux qui prédisaient que la non participation de APP à ce rendez-vous allait avoir un impact sur la participation à cette marche se sont vite ravisés du contraire. Il y avait bien foule à la place Ibn Abass.
Cela rappelait les grandes marées humaines au fort des offensives de l’opposition à l’égard du pouvoir de Mohamed Ould Abel Aziz.
Des personnalités politiques des partis regroupés autour de la COD mais aussi d’autres formations politiques ont répondu à l’appel en signe de solidarité à cette grande messe populaire. L’ambiance était à son comble.
Mais l’absence de l’IRA a pesé quelque part sur l’événement sans toutefois ôter sa dimension populaire. Les discours étaient dans l’ensemble orientés vers les questions de fonds à savoir les conditions socio-économiques des Haratines , leur marginalisation dans tous les secteurs et l’absence de mesures idoines pour sortir ces couches de la misère et de la servitude.
La problématique de l’esclavage a été maintes fois évoquée par des orateurs enflammés qui mettaient le doigt où cela faisait mal. Le ton était ferme mais les attaques moins acerbes.
Mais il n avait aucune place à la complaisance et à la défense du système qui a longtemps maintenu les Hratines dans l’ignorance, la pauvreté et la domination. Cependant le souci de la préservation de la dignité humaine de la revendication des droits à une citoyenneté totale à travers des mécanismes de protection sociale et de réinsertion des victimes de l’esclavage dans des circuits économiques viables n’ont pas été occultés dans les interventions des orateurs.
Mais cette marche s’est aussi distinguée par la présence d’une Mauritanie dans sa diversité. Un constat qui parle de lui-même.
Comme quoi les la victimisation a cédé la place face à un élan de solidarité partagé. La marche pour la dignité a été alors organisée sans débordement dans le calme et la discipline, loin de tous les préjugés sur lesquels misaient les pontes du système ainsi que les oiseaux de mauvaises augures.
Amadou Diaara
Source : Le Rénovateur Quotidien
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