Révérien Rurangwa, l'un des plus jeunes rescapés Tutsi vivant aujourd'hui en Suisse était cette semaine à Franqueville Saint-Pierre non loin de Rouen pour partager sa souffrance et celle de toutes les autres victimes rwandaises mais surtout perpétuer la mémoire de sa famille qu'il a perdue quand il avait 15 ans. Ce témoignage s'inscrit dans le cadre de la vingtième commémoration du génocide des Tutsis au Rwanda, organisée par l'Association UBUCUTI en Haute-Normandie.
C'est le génocide le plus rapide de l'histoire et la plus violente.En l'espace de trois mois plus d'un million de Tutsis ont été tués avec des machettes mais aussi des balles de fusils.Le jeune témoin raconte toute cette tragédie dans un livre sortie en 2006 intitulé « Génocidé », éditions J'ai Lu.
« Ils m'ont tué moi et toute ma famille sur une colline du Rwanda.Mais je ne suis pas mort ».Ils ce sont les bourreaux de Révérien Rurangwa c'est à dire les Hutus quand il avait 15 ans, seul rescapé d'une famille de 6 personnes .Il était cette fin de semaine pascale à Franqueville Saint-Pierre non loin de Rouen pour témoigner de cette souffrance qui continue toujours de l'habiter.Mais surtout il a compris désormais qu'il doit vivre pour plusieurs vies celle de sa famille et celle des autres victimes de sa communauté.Pour perpétuer ainsi leur mémoire il a écrit en 2006 un livre intitulé »Génocidé ».
Ce partage difficile de cette tragédie avec le public venu nombreux s'inscrit dans le cadre de la vingtième commémoration du génocide des Tutsis, organisée par l'Association UBUCUTI en Haute-Normandie.L'un des plus jeunes rescapés rwandais a trouvé difficilement les mots pour expliquer comment il a échappé à cette horreur grâce au secours et aux bons soins de la Croix Rouge qui l'a envoyé par la suite en Suisse pour le sauver.Il garde toujours les séquelles profondes de ses blessures visibles au visage et à son œil droit et une moitié de main sous la veste.Il ne s'agit pas pour lui de pardonner ses bourreaux parce que c'est impardonnable dit-il encore moins ceux qui ont participé de près ou de loin à cette extermination mais sa seule vengeance c'est d'écrire.Un devoir de mémoire pour soigner les blessures et surtout pour les générations d'aujourd'hui et de demain.Plus jamais ça.Cependant Révérien Rurangwa demande justice avant la réconciliation.Le génocide des Tutsis est le génocide le plus rapide de l'histoire.
En l'espace de trois mois plus d'un million de victimes par des machettes et des balles réelles.Sur ce dernier point la presse en parle rarement alors que des milliers de Tutsis et Hutus confondus ont été achevés dans un hôpital à Kigali pendant les évènements.C'est ce silence qui pèse lourd sur l'armée française déployée au Rwanda plus de 4000 soldats dans le cadre de l'opération Turquoise.En tout cas pour le jeune Tutsi vivant aujourd'hui en Suisse le vrai combat est dans la transmission.Il intervient dans les écoles pour raconter cet épisode le plus douloureux dans l'histoire de son pays et également dans les universités en Europe ou dans les manifestations organisées par les associations rwandaises ou non.L'urgence pour lui et pour la diaspora rwandaise partout dans le monde y compris en Afrique c'est d'ouvrir des archives,un grand enjeu pour la mémoire.C'est le sens de la conclusion de la présidente de l'Association UBUCUTI qui a emprunté à Elie Wiesel cette boutade : « Le bourreau tue deux fois,la première fois par l'épée, la seconde fois par l'oubli ».Tutsis du Rwandas et Halpulaaren de la Mauritanie même combat contre l'oubli et l'impunité.
Bakala Kane
(Reçu à Kassataya le 20 avril 2014)
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