Le dialogue politique entre les trois pôles (Majorité CAP et FNDU) est reparti sur les rails. Les pourparlers sont-ils partis pour durer ?
L’opinion publique retient son souffle et suit de près le déroulement des discussions. Les protagonistes mesurent les enjeux de cette réunion cruciale de laquelle dépend l’organisation transparente des élections prochaines très proches.
Mais avec les déclarations corsées du Président Aziz à Nouadhibou, les positions se sont davantage crispées et les appréhensions sur les bonnes dispositions des uns et des autres fortement hérissées pour accoucher de conclusions sur lesquelles tout le monde peut bien respirer le parfum d’un dénouement d’une crise politique qui n’a que trop duré.
A la veille d’une élection présidentielle, qui intervient dans un contexte aussi fragile, espérons que ce ne soit pas un gros poisson d’avril. Les tentatives avortées ne sont pas de vaines expériences. Bien au contraire !
Les acteurs politiques engagés dans cette aventure titanesque aux contours complexes sont bien préparés pour tresser de solides joutes oratoires dans une ambiance qui promet d’être houleuse. Pourvu que cela profite à la bonne marche des discussions.
L’essentiel pour chaque partie n’est pas tant de s’illustrer par le rejet automatique de l’autre mais d’accepter de céder à des compromis acceptables dans le temps et selon les règles de bienséance électorales respectant les délais impartis à cette rencontre.
Le nœud gordien étant la formation d’un gouvernement d’union nationale en vue d’associer toutes les parties prenantes dans l’organisation des élections, il ne reste plus aux pôles en négociation que de faire preuve d’une grande hauteur et d’un sens élevé de responsabilité pour se mettre d’accord sur une formule qui arrange tout le monde.
A défaut de tomber d’accord sur un gouvernement d’union nationale, il est possible d’interdire aux ministres de mener campagne en faveur de leur candidat.
Des mécanismes de surveillance et de contrôles pourraient aussi être élaborés afin de se prémunir contre l’usage des fonds de l’Etat ou encore de l’accaparement du Ravel au profit du parti-Etat.
Dans ce cadre, il faut impliquer tous les acteurs aussi bien politiques la société civile en amont et aval.
Les pôles politiques doivent ainsi mesurer les conséquences d’un échec de pourparlers qui ne profitent ni à la majorité dont la victoire réalisée sans le FNDU ou la CAP équivaut à un échec en termes de popularité.
De même, le boycott de l’opposition élargie aux autres mécontents de la majorité n’honore pas sa bonne réputation politique ni ne la dédouane des reproches des militants.
En clair, la démocratie mauritanienne a besoin de tous ses acteurs pour sortir de ses infantilismes atermoiements et de l’amateurisme de ses leaders pour qu’elle s’élève à un niveau digne de son rang.
Les mauritaniens doivent œuvrer tous en faveur de l’élection d’un homme capable de sortir ce pays de ses nombreuses crises et non laisser se dérouler sous leurs yeux une farce électorale consistant à bâcler les opérations préparant cette échéance attendue. Puisse la responsabilité politique présider au bon choix des mauritaniens ….
Cheikh Tidiane Dia
Source : Le Rénovateur Quotidien
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