Des milliers de mauritaniens sont descendus dans la rue à Bruxelles le 2 avril dernier à l'appel de la diaspora négro mauritanienne pour manifester leur colère contre le président mauritanien et président en exercice de l'organisation panafricaine venu assister au sommet UE-Afrique consacré à la Centrafrique.
La diaspora entendait protester contre la politique raciste et l'impunité en Mauritanie.C'est l'enrôlement discriminatoire qui exige la carte de séjour des mauritaniens dans les capitales européennes qui exacerbe les manifestants.Beaucoup d'entre eux sont aujourd'hui des sans papiers.Un signal fort à Ould Aziz à quelques mois des présidentielles.
Le président mauritanien est depuis le 2 avril à Bruxelles où il co préside en tant que président en exercice de l'organisation panafricaine le sommet UE-Afrique consacré à la crise centrafricaine.C'est le moment choisi par la diapora pour manifester sa colère contre la politique raciste de Nouakchott et l'impunité des criminels des événements de 89 à 91.Ils étaient des milliers à battre le pavé pour protester contre l'enrôlement discriminatoire engagé depuis deux années par le gouvernement de Ould Laghdaf.Les manifestants entendaient faire savoir leur ras-le-bol notamment sur les exigences de la carte de séjour qui font des milliers de mauritaniens dans les capitales européennes des sans papiers.
Cette situation ne semble pas émouvoir les autorités de Nouakchott .Les ambassades concernées continuent de faire la sourde oreille aux revendications des travailleurs et des organisations non gouvernemenales nationales de la diaspora.Les sit-in hebdomataires à l'ambassade de la Mauritanie à Paris n'ont pas abouti à des résultats concrets mais la diaspora espère qu'à travers cette convergence à Bruxelles que leur message sera entendu.Elle ne pointe pas seulement le recencement biométrique discriminatoire mais également l'impunité des criminels dans les évènements de 89. Un manque de volonté politique du régime de Ould Aziz qui explique en grande partie l'échec de la réconciliation nationale vingt cinq ans après la déportation de près de 100 000 négro mauritaniens vers le Sénégal et le Mali.24 soldats négro mauritaniens exécutés sans procès à Inal en 90.Plus d'une centaine de villageois de Sori Malé enterrés dans des fosses communes.
Bilan lourd dont le principal responsable l'ancien président Ould Taya est toujours exilé au Qatar et ne semble pas être inquiété malgré les démarches des associations pour les droits de l'homme dans la capitale belge pour le traduire à la CPI . Les victimes mauritaniennes ne désespèrent pas pour autant.A Bruxelles les mécontents mauritaniens veulent envoyer un signal fort pour les droits de l'homme et pour la liberté et pour une autre Mauritanie plurielle et plus juste. Un symbole de défiance à la politique menée depuis juillet 2009 et de courage pour la diaspora qui ne compte pas en rester là.Il n'y a rien d'autres à faire que de continuer à affirmer l'importance du règlement du passif humanitaire condition sine qua non de la paix et de la justice sociale en Mauritanie. A trois mois des présidentielles cette mobilisation à l'étranger qui coïncide avec un sommet UE-Afrique vient à point nommé pour que cette injustice qui est commise à l'égard d la communauté négro mauritanienne soit connue par la communauté européenne voire internationale présente à ce sommet UE-Afrique.
Bakala Kane
(Reçu le 3 avril 2014)
Les opinions exprimées dans la rubrique Tribune n'engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com