Recrudescence du viol en Mauritanie : 497 cas entre fin 2013 et 2014 !

Un dernier rapport sur la violence sexuelle en Mauritanie, attribué à Me Aïchetou Mint Salma, avocate auprès des cours, vient de révéler des chiffres inquiétants sur le nombre de viols en Mauritanie.

 

Selon le rapport, le phénomène va crescendo, avec de plus en plus de fillettes, d’adolescentes, de jeunes femmes et de femmes, mais aussi parfois des personnes du troisième âge, victimes de prédateurs sexuels de tous les âges, toutes les ethnies et toutes les classes sociales. En 2012, le nombre de victimes avait atteint, selon le rapport, le chiffre de 197 seulement à Nouakchott, au moment où ce chiffre était de 481 au niveau national. Durant les dix premiers mois de l’année 2013 (jusqu’en octobre), 239 cas ont été recensé à Nouakchott et 497 sur le plan national. Ce qui démontre une progression dangereuse du phénomène et son expansion sur l’ensemble du pays.

D’où l’impérieuse nécessité de prendre des mesures visant au renforcement de la protection des femmes contre le viol. Ces mesures ne peuvent être que juridiques selon Me Aïchetou. Il faut pour elles des peines dissuasives, mais aussi une profonde campagne de changement des mentalités en vue de prémunir la femme de l’image iconoclaste qui en fait une simple marchandise que l’on peut exploiter d’une manière légale ou illégale. Pour Me Aïchetou la législation mauritanienne en la matière n’est pas dissuasive et ne protège pas assez la femme victime de viol.

La loi mauritanienne ne donne pas ainsi selon elle une définition claire du viol ni ne prend en compte l’horreur qui le caractérise.

Malgré sa condamnation du fait, le Code pénal mauritanien se contente de souligner en son article 306 que « tout celui qui aura accompli un acte portant atteinte à la pudeur ou aux valeurs humaines ou aura enfreint les prescriptions divines ou a aidé à son accomplissement, sauf acte compris dans les crimes passibles des peines expiatoires, loi du Talion ou prix du sang, sera puni de 3 mois de prison au moins et 2 ans au maximum, plus 5.000 à 60.000 UM d’amende ».

Aucune définition de l’agression sexuelle mais des généralités, laissant dans le flou des termes, comme « enfreint à », « valeurs humaines », « prescriptions divines », etc. L’article 309 condamne aux travaux forcés à perpétuité toute tentative de crime sexuel. Mais cet article et d’autres, selon l’avocate, ne définit pas non plus le crime sexuel, les catégories d’agressions sexuelles et les genres de peines à appliquer.

Pour Me Aïchetou, le législateur mauritanien doit d’abord donner une définition claire et non équivoque du crime sexuel ainsi que toutes les formes d’agressions sexuelles, en plus des sanctions prévues pour chaque cas. Ce qui permettra au juge, compte-tenu des cas qui lui seront présentés de pouvoir se prononcer en se basant sur des articles de loi clairs et sans équivoques.

 

MOMS

 

Source :  Lauthentic.info

 

 

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