Le dialogue manifeste entre le pouvoir et ses opposants va droit au mur, malgré les efforts de bonne volonté déployés par les uns et les autres pour parvenir à une entente capable de baliser le terrain devant la présidentielle de juin 2014.
L'espoir de voir tous participer sereinement, démocratiquement et activement à ces futures élections, sans se sentir léser dans leurs droits garantis par la constitution, s'évapore devant deux gros écueils qui se dressent encore devant toute issue à l’impasse politique toujours délétère .
Alors que l’opposition est disposée à aller aux élections à la magistrature suprême si un gouvernement consensuel est mis en place, le pouvoir rejette toute concession sur cette revendication.
Plus, le gouvernement n’est pas non plus disposé à reporter les délais légaux du 7 juin prochain des scrutins présidentiels, d’où l’impossibilité d’un consensus entre les différents pôles politiques à l’approche de ces consultations devenues très proches pour ceux qui sont tentés d y aller sans encore être bien préparés pour rivaliser avec optimisme une échéance aux mille et un casse-têtes.
Le gouvernement continue à travers le Premier ministre Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf de tâter le terrain de la concertation. Pour ce faire, il multiplie les audiences avec les leaders politiques dont le dernier a été accordé au Forum National de la Démocratie et de l’Unité (FNDU) à travers Cheikh Sid’Ahmed Ould Baba Mine, porte-parole de ce nouveau conglomérat intégrant des forces politiques de l’opposition aux côtés d’acteurs réputés de la société civile.
Toutefois, le gouvernement, qui accepte d'aller à la table des négociations avec tous les partis de la COD, demeure inflexible sur le report de l'élection présidentielle et sur la formation d'un gouvernement d'union nationale (GUN).
C’est apprend-on, les partis de la majorité qui s’opposent à ces doléances de la COD et non le gouvernement, qui tente de montrer une certaine élévation à ces tiraillements politiques, pour éviter d’être indexé de blocage politique par main interposé, même si il est régulièrement accusé de le faire par procuration à travers cette même majorité sans bases populaires véritables.
Toujours dans le cadre de ces tentatives de déclencher le dialogue, rappelons que le FNDU a réitéré au cours d’ une conférence de presse animée mardi passé à l’Hôtel El Khater, ses recommandations pour «sortir le pays de l’impasse».
Cette force politique qui regroupe en son sein des partis de l’opposition, des associations de la société civile, des centrales syndicales et des personnalités indépendantes – a laissé entendre en substance et par la voix de Cheikh Sid’Ahmed Ould Baba Mine que pour sortir la Mauritanie de la crise multidimensionnelle, il est impérativement nécessaire d’ouvrir un dialogue en vue de poser les conditions d’une présidentielle consensuelle et transparente.
Si parmi ces problèmes la question de l’esclavage et le règlement du problème du passif humanitaire ont été mentionnés ainsi que l’examen des voies et des moyens susceptibles de surmonter les problèmes économiques et sociaux, le principal sujet duquel relève la réalisation de tous les autres points en orbite, à savoir le consensus politique a été également soulevé.
Le Forum a affirmé à ce propos que «seul un gouvernement consensuel disposant des prérogatives élargies, peut constituer un rempart contre l’usage abusif des services publics dans la compétition électorale».
Ce que le Président de la République en personne récuse totalement depuis son accession au pouvoir, avec le soutien omniprésent d’une majorité qui le pousse à organiser la présidentielle de 2014 dans les 3 prochains mois suivant les mêmes scénarii antérieurs marqués par l’absence de challengers véritables dans les scrutins électoraux.
Une orientation qui semble inéluctable malgré la souplesse inédite des conditions de l’opposition, laquelle a tourné définitivement la page à ses chansons du Rahil, à manifs et à ses sit-in.
Un cap électoral qui montre plus que jamais que la crise est toujours là, que si la COD est attachée au consensus, le pouvoir s’en moque.
Une histoire du type « Je t’aime moi non plus » peut-on dire qui caractérise les chemins éternellement « décroisés » de la gauche et de la droite mauritanienne par rapport au centre de gravité de la réconciliation politique.
Md O Md Lemine
Source : Le Rénovateur Quotidien
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