Les autorités mauritaniennes ont envoyé il y a quelques jours à Boghé une forte délégation composée de civils et de militaires, notamment le général Dia Adama Oumar, le nouvel ambassadeur de France Wagne Abdoulaye Idrissa, le ministre secrétaire général du gouvernement, Diallo Mamadou Bathia et le secrétaire général du ministère de l’intérieur et de la décentralisation, Macina Mohamed El Hadi.
Cette délégation a pour mission de convaincre les agriculteurs et les éleveurs des communes d’Ould Birome et de Dar El Barka d’accepter que les investisseurs saoudiens exploitent les 31.000 hectares qui s’étendent des confins du village de Cham jusqu’aux environs de la commune de Bouhdida. La réunion que les responsables gouvernementaux ont tenue a été particulièrement tumultueuse. Les agriculteurs et les éleveurs du Toro ont opposé un niet catégorique aux messagers officiels. Selon eux, l’Etat cherche à les exproprier purement et simplement de leurs champs et de leurs pâturages au profit d’investisseurs étrangers. Leur porte parole a déclaré ouvertement aux responsables que tout peut se discuter sauf les affaires liées à leurs terres pour lesquelles ils sont prêts à aller jusqu’au bout. Ainsi, après les ministres des finances et du développement rural, la nouvelle mission doit revenir bredouille après avoir été incapable de convaincre «leurs parents » d’accepter les investissements saoudiens sur des terres que des rumeurs rapportent qu’elles ont été vendues pour de l’argent qui aurait déjà connu sa destination. Une affaire qui risque d’être à l’origine de graves problèmes entre des propriétaires traditionnels déterminés à ne pas lâcher du lest et des autorités qui ne se soucient pas trop de leurs intérêts selon le porte parole du collectif des éleveurs et agriculteurs des communes d’Ould Birome et de Dar El Barka.
Source : Le Calame le 10/03/2014{jcomments on}
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