Dockers du PANPA : L’UFP dénonce « l’arme de la faim

La faim peut venir au bout de toute volonté puissante soit-elle. En Mauritanie, si elle n’est pas encore utilisée comme arme de guerre politique, elle est couramment instrumentalisée par les hommes d’affaires pour optimiser leurs profits pécuniaires sur le compte de prolétaires surexploités comme des baudets.

Un scénario qui se reproduit régulièrement et qui vient aujourd’hui d’éclater au grand au grand jour au Port Autonome de l’Amitié de Nouakchott dit PANPA,..

où la société Trecom abuse de cette arme alimentaire pour fléchir 6000 dockers pères de familles nombreuses paupérisées, qui exigent le respect de leur employeur de ses obligations contractuelles.

L’affaire des porteurs du PANPA, évoquée dans une précédente édition, qui avait suscité la colère des dockers et leur menace d’observer une grève jusqu’à leur rétablissement dans leurs droits légitimes, vient de provoquer la lire de l’UFP, qui a condamné avec vigueur ce que le parti a appelé « la complicité irresponsable du pouvoir en place avec la société Trecom pour affamer plus de six mille familles parmi les plus pauvres du pays, sous la direction de celui qui se faisait appeler jusqu’à une période récente, président des pauvres » indique cette formation politique.

Le parti du Dr Mohamed Ould Maouloud a exigé de la direction du PANPA la relaxe sans délais du poste d’accostage devant les navires en attente, soit en déchargeant le bateau de Trecom qui l’occupe, soit en le chassant hors du port, tout en lui faisant payer tous les impôts et amendes inhérents à l’occupation illégale du port ainsi qu’en le condamnant à dédommager les dockers pour tous les préjudices subis durant cette période.

L’UFP a mis également en garde les autorités contre ce qu’elle a qualifié de « conséquences graves que pourraient entraîner les abus et le trafic d’influence auxquels s’adonnent quelques groupes influents entretenant des relations suspectes avec le pouvoir en place et contre les dérapages auxquels pourrait conduire une situation de plus en plus intenable ».

Notons que la crise qui oppose les dockers du port et la société d’import-–export Trecom est actuellement à son troisième mois.

Elle s’est partie lorsque Trecom a décidé d’enfreindre l’accord conclu l’année dernière, qui avait mis à l’époque un terme à une crise similaire au PANPA, permettant aux dockers d’obtenir une augmentation sensible du prix à la tonne.

Mais cette majoration n’a pas été du gout du propriétaire de Trecom qui monopolise près de 70% de l’importation des denrées alimentaires et qui a décidé alors de recourir au système dit « sortie TC » qui consiste à sortir les containers du port sans les ouvrir en se servant d’une main-d’œuvre sous-payée pour les décharger dans ses dépôts situés dans le centre-ville.

Les dockers ont alors manifesté leur colère et réclamé l’annulation de cette décision injuste et désastreuse pour eux. Et ce d’autant plus que cette mesure a été prise par un seul homme d’affaires parmi sur l’ensemble des importateurs du pays.

Devant l’entêtement de la société à sortir ses produits dans des containers, les dockers ont décidé d’un mouvement de grève et refusé de décharger les bateaux dont les cargaisons sont destinées à cet importateur.

Cette action s’est avérée toutefois contre-productive lorsque Trecom décida, avec la complicité évidente de la direction du Port Autonome de refuser l’accostage de tout autre navire que celui de TRECOM et d’affecter définitivement le poste destiné à ce type de bateau à celui de ce puissant Groupe, privant ainsi de travail et donc de revenu des milliers de dockers.

Résultat : une quinzaine de navires sont depuis six semaines en attente d’accostage dans l’espoir d’un hypothétique tour qui ne pourrait arriver que trop tard.

Amadou Diaara

Source  :  Le Rénovateur le 24/02/2014{jcomments on}

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