Présidentielles 2014 : De nouvelles empoignades en perspectives autour de la transparence

Les élections municipales et législatives achevées, maintenant on se prépare pour les élections présidentielles du mois de juillet prochain. Et comme par enchantement, le président de la république voudrait une fois encore, manifester sa bonne volonté à tenir un scrutin présidentiel libre, transparent et honnête, ouvert à l’opposition toute tendance politique confondue.

 

 

L’opposition pure et dure, comme le citoyen lambda aime à les caricaturer, se complait dans ce rôle. Pour autant, elle n’a jamais su déranger Ould Abdel Aziz dans sa politique politicienne. Les élections municipales et législatives passées, montrent à quel point l’homme se moquait de la transparence des scrutins. Seul comptait pour lui, les résultats qui lui assurait une victoire totale aux municipales et aux législatives. Il l’a obtenu mais il doit se rendre compte que ce résultat n’avance en rien le processus démocratique. Au contraire, aujourd’hui plus qu’hier, il a régressé et rien n’indique qu’il ait la volonté de redresser la situation au grand dam des partisans du changement. Les élections présidentielles pointent à l’horizon. Un nouveau remake semble être mis en branle pour appâter l’opposition radicale.

Ainsi, le Premier ministre, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, rencontrait-il la semaine dernière, Mohamed Ould Maouloud, leader de l’Union des forces de progrès (UFP), un parti membre de la COD, pour lui signifier « le souci du gouvernement d’œuvrer en vue de l’organisation d’une élection présidentielle dans des conditions acceptables ». En réponse au discours du Premier ministre, le haut responsable de l’UFP avait insisté « sur la nécessité d’instaurer un dialogue sincère, tirant les enseignements des échecs du passé et seule alternative à l’impasse politique actuelle, qui présente des risques graves pour le pays », selon une déclaration du parti publiée mercredi. « J’ai dit au Premier ministre qu’il faut un consensus national autour de l’élection présidentielle de juin 2014, car il n’est pas acceptable que le prochain président de la République soit mal élu », a-t-il ajouté. Quand au président du Rassemblement des forces démocratiques (RFD) et président en exercice de la Coordination de l'opposition démocratique (COD), Ahmed Ould Daddah, il a décliné l’invitation de rencontrer le chef du gouvernement, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, afin de discuter des questions de l'heure, telles que la situation politique actuelle qui prévaut dans le pays et l'élection présidentielle, prévue en juin prochain. Selon des sources au sein du RFD, le directeur du cabinet du PM avait remis au particulier du RFD, une lettre d'invitation, le mercredi dernier, et à cette occasion, le président Ahmed Ould Daddah, a tenu une réunion avec le bureau exécutif du parti. Après étude de cette invitation, le bureau a décidé de décliner l'invitation. "Le pouvoir ne cherche pas à résoudre la crise politique et il préfère aller seul en besogne"d'après une source proche du président du parti. Rappelons, qu’avant les dernières élections municipales et législatives, Ahmed Ould Daddah avait repoussé une audience qui devait le réunir avec le chef de l'Etat, Mohamed Ould Abdel Aziz.

L’opposition se cherche encore

Pour les contradicteurs de Mohamed Ould Abdel Aziz, l’heure est à la concertation tous azimuts. A cet effet, le vice-président de l’Union des forces de progrès (Ufp), Mohamed Moustapha Ould Bedreddine, a déclaré que la Coordination de l’opposition démocratique (COD) pourrait trancher, définitivement, la question du candidat unique à la future présidentielle en mars prochain. Dans une déclaration au journal imarati « Al Khalij », Ould Bedreddine a ajouté que « le forum de la démocratie et de l’unité », qui sera organisé jeudi prochain, devrait discuter des conditions de participation à la présidentielle, notamment leur transparence et leur caractère consensuel. Un communiqué du forum pour la démocratie et l’unité rendu public mercredi dernier, a souligné que l’importance de cette rencontre est de pouvoir « diagnostiquer la situation politique actuelle et envisager les actions à mener dans un avenir proche ».

 

Lire communiqué

« Au sortir d’élections législatives et municipales non consensuelles, controversées et ne reflétant pas la physionomie du paysage politique réel, notre pays s’est davantage enfoncé dans une crise politique qui dure depuis cinq ans. Cette situation, qui n’est pas sans rappeler le balbutiement du processus démocratique entamé depuis les années 90, marquant ainsi un recul démocratique certain, interpelle la conscience de nombreux patriotes qui ont décidé d’agir pour inverser la tendance à la consécration de l’emprise absolue du pouvoir sur le destin de notre pays. Au simulacre de démocratie élective s’ajoute la montée des périls faisant peser de graves menaces sur l’unité nationale du pays, sa cohésion sociale, voire sa pérennité. Conscients de cette situation et vivement préoccupés par les dérives actuelles de la mal gouvernance du pouvoir, plusieurs segments de la société ont décidé de joindre leurs efforts pour refuser la fatalité de subir un pouvoir autocratique, sans cohérence dans sa gestion des biens publics et sans vision ! Cette volonté partagée par des partis politiques issus de l’opposition démocratique dans toutes ses composantes, des organisations de la société civile et de défense des droits de l’Homme, des centrales syndicales, des mouvements de jeunes et des personnalités indépendantes est bien à l’origine de la mise sur pied d’un cadre de concertation ouvert à tous les patriotes dévoués et qui ont à cœur de réaliser un changement démocratique véritable, tout en définissant les mécanismes et approches susceptibles d’y conduire.

La tenue de ce premier Forum pour la Démocratie et l’Unité, permettra de poser un diagnostic sans complaisance de la situation de notre pays, ainsi que la recherche des voies et moyens pour sortir de l’impasse actuelle, à travers une élection présidentielle consensuelle, transparente et crédible. Elle marque également un jalon important vers la reconquête de notre démocratie et la mise en place d’un cadre permanent de concertation sur les grands défis qui interpellent notre pays dont la question de l’unité nationale et la cohésion sociale, la bonne gouvernance et des réformes majeures à réaliser. En invitant l’ensemble des organisations et personnalités nationales attachées aux nécessaires mutations politiques à même de sauver notre pays du chaos vers lequel il se dirige inexorablement à s’investir et à s’associer activement à ce débat et contribuer à son succès, nous misons largement sur le rôle décisif que peut jouer la presse nationale et internationale présente dans le pays pour en diffuser et vulgariser les nobles objectifs ».

 

Diop Moussa
mdiop789@gmail.com

 

 

Source : Le Quotidien de Nouakchott

 

 

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