30 Touareg massacrés par des Peuls

Au moins 30 Touareg ont été tués jeudi lors d’une expédition punitive lancée près de Gao (nord du Mali) par des hommes armés de la communauté peule, a appris hier l’AFP auprès d’un élu de la région et d’un ancien député touareg.

 

 

«Jeudi à Tamkoutat (80 km au nord de Gao), des Peuls armés, dont certains circulaient à moto, ont tué au moins 30 civils touareg pour se venger de l’enlèvement» d’un des leurs, a affirmé Oumar Maïga, un élu de la région de Gao.

L’information a été confirmée par Assarid Ag Imbarcaouane, ancien député de cette même région. «Nos parents ont été tués froidement, au moins 30 personnes sont mortes», a-t-il déclaré.
 

Selon une source des services maliens de sécurité jointe dans le Nord depuis Bamako, les Touareg tués revenaient d’un marché à bord de deux véhicules qui ont «été arrêtés par des Peuls armés, en représailles à l’enlèvement d’un Peul par des Touareg 24 heures plus tôt. Un des véhicules a été brûlé».  Une femme et un enfant figurent parmi les personnes tuées et «quelques blessés» ont survécu, a ajouté cette source.  
 

Outre des vols de bétail, les membres des communautés touareg et peule s’accusent mutuellement d’organiser des braquages dans les communes reculées du  Nord.    

Un détachement de l’armée malienne est arrivé hier sur place pour renforcer la sécurité des populations, selon le ministère malien de la Défense.  Déjà tendues, les relations entre les Touareg minoritaires du nord du Mali et d’autres communautés de la région comme les Peuls et les Songhaïs, se sont encore dégradées depuis le lancement, début 2012, d’une rébellion touareg, en alliance avec des groupes djihadistes liés à Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI). Cette rébellion a abouti à l’occupation du Nord pendant neuf mois par les groupes djihadistes ; ils y ont commis de nombreuses exactions au nom de l’application de la charia (loi islamique) marquée notamment par des   lapidations et des amputations en public, ainsi que par la destruction de   mausolées de saints musulmans et de milliers de manuscrits à Tombouctou   (nord-ouest).  

Une intervention armée internationale initiée par la France, en janvier 2013, a mis fin à cette occupation, mais des éléments djihadistes continuent néanmoins d’y sévir à intervalles réguliers. Touareg et Arabes du nord du Mali sont souvent assimilés par les autres   communautés aux rebelles et aux islamistes armés, exacerbant ainsi les tensions.    
 

Rédaction internationale

 

Source : El Watan (Algérie)

 

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