Le président mauritanien vient d’être élu président en exercice pour une année de l’Union Africaine à l’issue de son 22ème sommet cette semaine à Addis- Abeba, la capitale éthiopienne. Une présidence tournante de l’organisation panafricaine qui continue de susciter des commentaires des médias nationaux et internationaux et la presse électronique. Pour certains observateurs Ould Aziz ne mérite pas cet honneur à cause de sa mauvaise gouvernance et de sa politique africaine discriminatoire de l’immigration.
Pour d’autres c’est une fausse polémique. Quoiqu’on dise c’est un nouveau test pour le locataire de la Maison brune pour soigner son image vis-à-vis de ses pairs du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne mais surtout sa politique extérieure sur les dossiers brûlants comme le Sahara occidental, le Mali, la Centrafrique et la tension entre le Mali et le Sénégal. Après la baraka des dernières élections, ce nouveau statut devrait lui ouvrir une bonne voie pour les présidentielles de 2014.
La nomination du président Ould Aziz à la tête de l’Union Africaine pour une année à l’issue de son 22ème sommet dans la capitale éthiopienne a même éclipsé le baptême de la salle des conférences qui s’appelle désormais Nelson Mandela, un hommage à l’une des plus grandes icônes africaines défenseur des libertés et initiateur de la nation »Arc-en-ciel » en Afrique du Sud. Cette présidence tournante de l’organisation panafricaine a plus suscité des commentaires de la presse nationale et internationale, la presse électronique sur la personnalité même du chef de l’Etat mauritanien, sa mauvaise gouvernance, son image écornée à cause des scandales supposés de la République et sa politique africaine discriminatoire de l’immigration engagée depuis 2012.Pour certains observateurs c’est une fausse polémique. A l’évidence tout chef d’Etat africain en fonction, dictateur ou putschiste ou démocrate ou raciste, monarque ou empereur peut prétendre à diriger un jour l’organisation .C’est une question de formalités en adéquation avec les textes en vigueur de l’UA. Cette apparition sur la scène internationale confère un statut particulier au président en exercice surtout pour la résolution des conflits du moment du continent. Parmi les dossiers brûlants figurent en bonne place la Centrafrique où la guerre interethnique continue de faire ravage avec des milliers de victimes et des déplacés.
Le nouveau président de l’UA devra revoir sa copie pour venir en aide à temps les mauritaniens coincés à Bangui et dans les régions du pays. De même le voisin malien confronté toujours aux terroristes djihadistes malgré la présence forte des casques bleus et la réorganisation de l’armée malienne en mauvaise posture dans les localités du Nord et de la frontière avec la Mauritanie occupées par les touareg de l’AZAWAD dont Ould Aziz soutient en refusant d’envoyer des troupes au début du conflit. L’homme fort mauritanien est attendu surtout sur l’éventualité d’une crise entre le Mali et le Sénégal sur l’affaire de l’ancien président malien ATT accusé de haute trahison dont l’actuel président IBK réclame l’ extradition. A défaut des sanctions économiques. Dans l’immédiat le dossier explosif du Sahara Occidental, une patate chaude dont il faudra se méfier avec les conditions du Maroc pour réintégrer l’organisation panafricaine qu’elle avait quittée lorsque l’OUA avait reconnu la RASD. Le rapprochement du président mauritanien au Polisario depuis juillet 2009 est très mal vu par Rabat qui souhaiterait que Nouakchott garde une neutralité sur l’autodétermination du peuple sahraoui. C’est donc l’image de Ould Aziz vis-à-vis de ses pairs du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne qui est en jeu. Il sera jugé à la fin de son mandat sur l’écoute et la résolution de toutes ces questions plutôt que sur sa gouvernance en Mauritanie même si celle-ci est écornée par des supposés scandales de la République. Dans tous les cas cette présidence de l’UA lui ouvre une nouvelle voie sur le plan national pour être un bon cavalier en route pour les présidentielles de 2014 surtout après la baraka des dernières législatives et municipales.
Bakala Kane
(Reçu à Kassataya le 01 février 2014)
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