Stratège du « donnant-donnant » entre l’UPR et l’APP : Messaoud refuse de morde à l’hameçon

C’est hier lundi 27 janvier courant que les deux chambres du parlement devaient tenir leur première session extraordinaire postélectorale sanctionnée par l’élection d’une nouvelle Assemblée nationale largement dominée par l’Union Pour la République (UPR), le parti au pouvoir avec 76 députés des 147 sièges de cette chambre basse.

Selon le communiqué publié jeudi dernier par la Présidence de la République, la convocation du Parlement en session extraordinaire, vise en plus de l’adoption de plusieurs projets de loi dont celui la loi de finances rectificative pour l’année 2013, l’élection des nouveaux organes de l’Assemblée nationale.

Mais, un autre communiqué publié par la Présidence de la République a décidé le report in extremis de cette session à une date ultérieure non précisée.

Toujours est-il que disposant d’une majorité confortable forte de 76 députés sur les 147 sièges de cette chambre basse ainsi que d’un soutien traditionnel de ses alliés d’une douzaine de petits partis, l’UPR qui totalise 110 sièges doit régner sans peine sur toutes les instances dirigeantes de la future Assemblée nationale.

C’est d’autant vrai que l’opposition dans sa globalité, modérée et radicale, toujours caractérisée par les réserves des uns et des autres pour former un front uni, ne totalise que 37 sièges, dont 16 pour les islamistes du parti Tewassoul et le resté départagé par El Wiam et l’APP avec une avance du parti de Boidiel Ould Houmeid.

Mais, tenace à mettre main basse sur la future présidence de la Communauté Urbaine de Nouakchott (CUN), l’UPR qui aurait besoin d’un soutien précieux de l’APP, compte selon plusieurs sources, renoncer à la présidence de l’Assemblée nationale en faveur du député Messaoud Ould Boulkheir en contrepartie du soutien de ses conseillers municipaux pour arracher la présidence de la marie centrale de Nouakchott devant le parti Tawassoul.

Un arrangement en gestation depuis plusieurs jours, marquée par cette réunion organisée samedi dernier par la direction de l’UPR avec ses députés à l’hôtel T’feila en plein centre de Nouakchott, pour discuter des compositions des différentes commissions de l’Assemblée nationale et des voies et moyens pour soutenir le président sortant de la chambre basse, à savoir, le leader de l’App, Messaoud Ould Boulkheir.

D’autres sources évoquent une réunion tenue dimanche par les présidents des partis de la majorité présidentielle au siège du parti El Vadila, qui assure la présidente tournante de ce bloc. Objectif : se concerter sur l’ouverture de la première session parlementaire finalement reportée.

Selon une source parlementaire, les présidents des partis de ce pôle politique discuteront de l’élection du président de l’Assemblée nationale, des vice-présidents, des présidents des commissions et de leurs présidents.

A ce sujet, des sources médiatiques ont rapporté que Messaoud Ould Boulkheir a eu à rencontrer une délégation de l’UPR. Les échanges entre les deux parties ont porté sur sa réélection à la tête de l’Assemblée nationale en contrepartie du soutien de son parti de la candidate de l’UPR pour la présidence de la CUN, la maire élue du Ksar Mme Maty Mint Hamadi.

Ce compromis en préparation depuis quelques jours était à priori irréversible, en raison de la fermeté de l’UPR de diriger la prochaine CUN, dont la présidence fait l’objet de toutes les convoitises des partis politiques qui ont réussi à disposer d’un effectif important de conseillers municipaux dans la capitale suite aux dernières élections communales, pour prétendre à la présidence de la CUN.

C’est particulièrement entre l’UPR et Tawassoul que cette bataille pour ce juteux siège s’annonce rude, conduisant à toutes les ruses de l’un et de l’autre pour arracher cette présidence dont des alliances contre nature .

C’est apprend-t-on dans ce cadre que le gouvernement mauritanien aurait lancé des tractations avec l’’APP de Messaoud Ould Boulkheir pour obtenir le soutien efficace de ce parti à cette course.

Une main tendue qui serait infructueuse si l’offre faite en contrepartie du soutien de l’UPR n’est pas alléchante pour séduire l’APP, toujours rancunière vis-à-vis de certains agissements politiques imputés au pouvoir au cours des dernières élections législatives et municipales.

Ainsi, en vue d’assurer le fauteuil de la Communauté urbaine de Nouakchott à la candidate UPR Maty Mint Hamady, l’UPR aurait proposé à l’APP la présidence du Conseil Economique et Social ainsi que certaines circonscriptions électorales pour les prochaines sénatoriales, indique-t-on.

Jusqu’à l’heure, rien n’aurait été tiré au clair de ces négociations entourées du plus grand secret dont certaines indiscrétions parlent de l’exigence de Ould Boulkheir d’une reconduction à la tête de la présidence de l’assemblée nationale pour accorder le soutien de son parti l’élection du candidat de l’UPR à la présidence de la CUN.

Aux dernières nouvelles, tous ces calculs politiques se sont avérés de pures spéculations, évoquant une volonté du président de l’Union pour la République, parti au pouvoir, Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Lemine, de présenter au cours d’une réunion organisée hier lundi avec les députés de son parti , les propositions faites pour les différentes commissions et les noms des présidents.

Le nom de l’ancien ministre de l’intérieur et de la décentralisation, Mohamed Ould Boilil sera recommandé à cette réunion aux députés pour le poste de nouveau président de l’Assemblée nationale. Ce qui augure un arrangement politique avorté entre l’APP et l’UPR.

Par ailleurs, des sources indiquent que le leader de l’UPR serait nommé dans le cadre de la formation du futur gouvernement Ministre Secrétaire général de la prochaine équipe gouvernementale.

Source  :  L'Eveil Hebdo le 27/01/2014{jcomments on}

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