Alternance- Frères musulmans : L’exception mauritanienne

Les frères musulmans arrivent difficilement à s’imposer comme force politique décisive pour assurer l’alternance dans les pays arabes.

Tous les présumés printemps arabes ou révolutions qui ont soufflé au cours de ces dernières années sur des Etats de ce vaste ensemble géographique et culturel s’étaient soldés par la résurgence des frères musulmans comme puissance politique et populaire incontournable.

Mais, aussitôt investis comme nouveaux maîtres des lieux, c’est le chaos qui s’installe, précipitant ces défenseurs du changement vers le gouffre, jetant parfois leurs leaders derrière les verrous.

En phase montante dans l’actuel macrocosme politique mauritanien, ces frères représentés par le parti d’obédience IslamisteTawassoul sauraient assurer à leur pays une alternance sans heurts, servant d’exception à la règle selon laquelle, le système politique d’adoption de l’Islam dans ses formes extrémistes est inadapté aux pays arabes.

Pour le cas proprement mauritanien, le leader du parti islamiste Mohamed Jemil Mansour est très confiant. Selon ses convictions Tawassoul ne doit pas être comparé aux mouvements islamistes extérieurs, même s’il partage avec ces formations quelques points communs.

Selui lui, Tawassoul est garant de la diversité culturelle mauritanienne que les observateurs estime être l’un des principaux casse-tête de la cohésion et de l’unité nationale, du fait que les régimes successifs qui avaient dirigé le pays, manifestaient plutôt des attitudes contrastées suivant les communautés.

Cette approche du parti islamiste mauritanien constitue sans nul doute une réelle démarcation de la politique telle qu’elle s’est toujours présentée chez les frères musulmans des autres Etats tels que l’Egypte, la Tunisie ou le Soudan où elle se confond parfois à l’extrémisme.
En effet, dans ces Etats trop imprégnés de laïcité et d’ouverture, le régime islamiste prônant la Charia comme loi fondamentale est quasiment impossible, en raison de la culture occidentale très enracinée, présentant des sociétés qui ressemblent dans tous les aspects de leur train de vie à celles des pays libertins.

iSelon des médias occidentaux le cas mauritanien constitue incontestablement une exception à cette règle chaotique qui caractérise les changements dramatiques dans le monde arabe sanctionnés souvent pas des guerres civiles et des exodes de leur populations.

Evoquant le Qatar, ces confrères indiquent que ce pays, qui a longtemps tenu le rôle de parrain de la confrérie, au point de soutenir financièrement et médiatiquement (par le biais d'Al-Jazeera) ses percées électorales, fait profil bas.

« L'évincement de M. Morsi a coïncidé avec l'abdication de l'émir Hamad ben Khalifa Al-Thani, dont l'héritier, Tamim, suit une ligne diplomatique beaucoup moins interventionniste. Le reflux de la confrérie est également patent aux Emirats arabes unis, où le parti Islah, un temps toléré, a été décapité par une série de procès contre ses dirigeants, pour atteinte à la sécurité nationale. Dans la bande de Gaza, le Hamas, privé de son allié égyptien, fait le dos rond ».

Et de souligner que dans ce ce paysage, la Mauritanie fait figure d'exception. « Pour sa première participation à un scrutin, lors des élections législatives et municipales qui se sont déroulées en décembre 2013, le parti islamiste Tawassoul, incarnation locale de la confrérie, s'est imposé comme la deuxième force politique du pays, derrière le parti du président Mohamed Ould Abdel Aziz » ajoutent ces médias rappelant que créé en 2007 avec un programme axé sur la justice sociale, Tawassoul a bénéficié notamment du soutien de Rached Ghannouchi, le chef d'Ennahda.

Md O Md Lemine

Source  :  Le Rénovateur le 09/01/2014{jcomments on}

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