La gabegie du Tévéthon : frime, racket et chantage…

La dernière fois qu’on a assisté à un pareil téléthon, c’était pour venir en aide en réfugiés mauritaniens lors des événements sanglants de 1989 entre la Mauritanie et le Sénégal. Dans un pays misérable où il faut à un smicard mauritanien près de 5500 ans de travail pour atteindre l’objectif fixé par le coup médiatique à savoir 2 milliards, on ne peut qu’être choqué de lui imposer pareille gabegie sous les yeux pour des joueurs de foot dont la seule qualification relève du miracle.

 

Ce téléthon est la plus grande bêtise médiatique d’Aziz, fameux président des pauvres, qui va montrer aux pauvres de ce pays combien certains ont des milliers ouguiyas, des millions voir des dizaines de millions à jeter de la sorte alors que jamais une telle campagne n’a été organisée pour soulager les populations ou juste les enfants pauvres. Jamais une telle campagne pour une noble cause dans un pays misérable où les gens ont une faim de loup, malades sans issue, pauvres du talon usé aux oreilles qui sifflent.

En plus, au lieu de rendre le don anonyme, c’est organisé pour mettre les gens, les entreprises, les communautés et même nos hôtes en concurrence de sorte que s’installe une sorte de racket et même de chantage car bientôt au fur et à mesure que cet attrape-nigaud avance, la pression monte sur ceux qui ne participent pas à cette gabegie sans précédent.

Racketter le peuple est devenu pour Aziz un nouveau jeu, lui qui ne met rien dans la poche de personne, c’est le seul président à tant vider les poches jusqu’à faire débourser au peuple, ses fameux pauvres, une journée de smic par carte d’identité retirée. Voilà comme aux pires temps de la tyrannie, la dernière injonction du pape de la gabegie : aidez le foot mauritanien en donnant à la télé ou non seulement je saurais lesquels ne donnent rien mais tout le monde saura qui sont les rats qui refusent de soutenir le drapeau national ainsi embarqué en galère car il y a une différence entre se saigner pour une dream team et jeter son argent par la fenêtre pour balader le drapeau national à la lointaine périphérie du trophée.

Quelle sera la prochaine idée d’Aziz pour faire payer les gens ? Cela ne va pas tarder car il va faire payer tous ceux qui le détestent pour se faire réélire sans sortir un rond comme d’habitude juste par la technique de la menace indirecte : qui me soutient ? Ceux qui l’aiment ou qui le détestent mais voulant la paix avec Aziz et son Etat seront obligés de dégainer pour financer la campagne d’Aziz en sachant qu’à la fin, ils ne recevront rien en retour comme la dernière fois.

Formidable génie du commerce des hommes que de les rouler dans la farine de jour comme de nuit avec le plaisir de les voir venir eux-mêmes s’enfariner de peur de subir le pouvoir de nuisance du boulanger. On ne le dira jamais assez : Aziz prouve chaque jour combien il a une parfaite connaissance de l’âme du mauritanien, combien il la méprise mais combien aussi il l’entretient comme la meilleure arme de sa domination de cette meute hétéroclite de mercenaires, de mendiants, de griots, et de gentils perpétuellement dans le besoin car la vie est rude dans un pays pauvre très endetté dirigé par le président des pauvres autour duquel tout s’appauvrit sauf l'appétit du pouvoir.

Imaginez le pauvre smicard mauritanien qui est la crème des pauvres, le voilà qui voit à la télé des chiffres dont il ne pouvait croire qu’un mauritanien pouvait s’en délester aussi facilement. Le voilà donc qui imagine combien les riches sont riches à telle enseigne qu’il lui faut lui travailler 5500 ans pour obtenir l’objectif du tévéthon à savoir 2 milliards. Mais au fait, pense le smicard : un milliard cheun-hou ?

Bravo la communication présidentielle.

 

Ajib

 

Vlane A.O.S.A.

 

Source : Chez Vlane

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