Dr Cheikh Ould Horma, ancien ministre de la santé.
L’ancien ministre de la santé Cheikh Ould Horma était mercredi soir 25 décembre 2013 l’invité de l’émission «Vissamim » (littéralement dans le fonds) diffusée par la télévision El Mourabitoune.
L’ancien grand soutien inconditionnel du Président Mohamed Ould Abdel Aziz qu’il défendait avec bec et ongles est devenu subitement l’un de ses détracteurs les plus farouches. Lors de la dernière marche de la Coordination de l’opposition Démocratique organisée mercredi 18 décembre à la veille du deuxième tour, l’ancien ministre était aux devants à côté des chefs historiques de l’opposition radicale.
Un virage aux antipodes du pouvoir qui l’a fait débarquer avec fracas et dont le Président aurait. selon les déclarations du nouvel opposant, rayé son nom des candidats de la liste nationale présentée par l’Union Pour la République aux législatives de novembre dernier. L’ancien ministre qui figurait en troisième position aurait été remplacé par le député sortant El Khalil Ould Teyib. Depuis quelques semaines, le ministre Ould Horma a claqué la porte à son ancien parti dénonçant à tout va à bout d’articles enflammés la gestion boutiquière de celui dont il fut il y a peu l’un des plus grands fidèles et dont le panégyrique a rempli les publications nationales. Selon Dr Cheikh Ould Horma, le Président Aziz a dévié de sa trajectoire de réformiste pour devenir un amasseur de biens à travers la création de nouveaux riches dont des proches substitués à d’anciens hommes d’affaires auxquels le système a crée énormément de problèmes. L’ancien ministre déclare qu’il croyait profondément à tout ce qu’il disait et agissait de bonne foi. Mais qu’il s’est rendu compte qu’il a été floué par l’apparence et les déclarations fallacieuses de son ancienne « idole ».
Le Président agit seul, déclare l’ancien ministre. Personne d’autre n’a un avis à donner. Cependant, le ministre prétend qu’il a toujours, du temps ou n’était que conseiller, écrit au Président pour lui montrer les défaillances de son pouvoir. A titre d’exemple, Ould Horma déclare avoir envoyé une lettre dénonçant la transformation de la maison du Premier Ministre en structure sanitaire mère et enfant. Le ministre a évoqué les nombreuses lacunes d’une administration laxiste, clientéliste et corrompue. Parlant de son limogeage, le ministre a prétendu que c’est lui-même qui a crée les conditions de celui-ci sans vouloir dire plus malgré les tentatives du journaliste de lui soutirer encore davantage de détails. De temps à autre, l’ancien ministre cite des réalisations jugées positives du Président, notamment l’hôpital d’oncologie qualifié d’être l’unique de la sous région. Sur ses rapports avec le Maroc, Ould Horma parle de relations historiques avec sa famille, c’est, déclare t-il, le Maroc qui a accueilli mon père condamné deux fois par la Mauritanie et la France, c’est le Maroc qui nous a hébergés et qui nous a enseignés. Cependant notre relation avec ce pays n’est pas une relation de conspiration ou de complot contre notre pays, c’est plutôt des rapports de courtoisie et de gratitude. Tout simplement. Ould Horma précise qu’il n’a rien, ni haine, ni rancune contre la personne de Mohamed Ould Abdel Aziz, mais qu’il sait pertinemment que le système qu’il dirige est défectueux et mène le pays vers la catastrophe. Et, ajoute t-il, comme je ne fais que les choses auxquelles je crois, j’ai préféré rejoindre l’opposition puisque je ne crois plus à ce qui se fait au pouvoir. L’ancien ministre a présenté ses excuses à l’opposition et au peuple mauritanien. Selon lui, les leaders de la COD qui le connaissent bien ont compris parfaitement les explications qu’il leur présentées. Désormais le Président de Temam a pris le train de la contestation en marche après avoir été brutalement débarqué de celui de l’allégeance et de la bouche cousue. Bon voyage.
Source : Le Calame le 26/12/2013{jcomments on}
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