Pourquoi nommer maintenant le fils de Moctar Ould Daddah ambassadeur à Bruxelles ?

Certains ont fait une corrélation entre l’incident à l’aéroport, où, Azeddine, le second fils du père de la nation, s’est vu retirer son passeport français et la nomination hier de son frère Mohameden ambassadeur à Bruxelles.

Dans les salons experts en gzane politique, on estima qu’Aziz a voulu ainsi prendre ses distances avec la branche fanatique des nationalistes errants qui créent de toute pièce un incident gratuit avec à la clé la confiscation abusive d’un passeport propriété par définition de l’Etat émetteur à savoir la France.

Le nouvel ambassadeur n’a pas volé son poste, travaillant déjà au ministère des affaires étrangères, on ne peut trouver plus diplomate, plus discret, plus poli, plus respectueux des gens. Jamais un mot de travers, jamais un ton au-dessus du murmure de quelqu’un qui ne parle que lorsqu’il sait qu’on l’écoute. Cela dit, cette nomination est amusante car voilà là encore un homme ayant comme son frère une double nationalité, non reconnue par l’azizanie, nommé ambassadeur là où l’on prétend que le premier ministre, importé de là-bas après le coup d’état, a été lui-même naturalisé belge ; naturalisation présumée dont il doit bien y avoir trace publique quelque part.

Tout cela prouve en effet, qu’Aziz donne là un signal fort contre ceux qui depuis quelques années au cœur du pouvoir et au sommet de l’UPR, avec le soutien des Vergès et autres François, se faisaient un malin plaisir à s’en prendre à la langue française sans laquelle l’état mauritanien n’eût jamais pu voir le jour à l’époque car il fallait une langue de travail qui puisse rassembler toutes les élites arabo-berbères, hratines et négro-mauritaniennes. Depuis d’ailleurs la langue française reste une langue de travail comme l’arabe langue officielle que ne parle parfaitement qu’une poignée d’arabos mauritaniens, le reste parlant majoritairement le hassanya.

Le site de la banque centrale est en français exclusivement mais les billets qui défilent dans la bannière d’accueil sont tous tournés vers la face arabe, c’est dire le degré de complexe qui agite l’Etat dans cette affaire de langue. Nos cartes d’identité, nos passeports, nos billets de banques, nos pièces et toutes enseignes de tous les bâtiments de la fonction publique sont en deux langues, pourtant les nationalistes errants et racistes, ont fait effacer de la constitution, le français comme langue de travail.

Ces criminels qui ont semé la division dans ce pays entre arabisants et francisants opèrent en toute impunité et en toute médiocrité, changeant la constitution à leur guise et élaborant un code de la nationalité truffé de lois barbares et de sottises juridiques. Les ânes du droit ont ruiné quasiment tous les textes de la république avec leur bêtise et leur incompétence. C’est là la rançon de s’être entouré de dangereux nuls mais comment Aziz ou un autre peut-être faire la différence ? On ne s’improvise pas juriste. Cela signifie que même les conseillers d’Aziz chargés de lui éviter de signer des bêtises sont tous aussi nuls. C’est terrible.

Quant à ce qui nous occupe : voir un lien entre l’incident d’un frère et la nomination d’un autre c’est aller un peu vite en besogne dans un pays où on ne donne pas de si forts signes surtout dans une affaire où la loi est barbare et inapplicable et l’acteur de l’incident tout aussi coupable que la loi.

Peut-être le pouvoir a-t-il voulu par-là noyer un autre enjeu avant l’élection présidentielle à savoir atteindre encore plus le seul personnage à avoir encore la stature, la dimension et la notoriété pour être un candidat crédible face à Aziz à savoir Ahmed Ould Daddah. Inutile de sourire quand on voit l’état dépouillé du RFD, reste qu’en cas d’incident majeur comme une balle amie fatale ou un coup d’état, qui à part AOD peut avoir la dimension et la légitimité de tenter sa dernière chance ? Personne d’autre.

Aussi, il faudrait aussi ne pas négliger en quoi nommer le fils du père de la nation ambassadeur d’un régime civilisé issu de la botte de 1978, peut affaiblir encore le camp Daddah même s’il n’a jamais été une secte car chacun a toujours fait ce que bon lui semble.

Un boulevard s’ouvre pour la réélection d’Aziz qui n’a certainement qu’un souci à cette heure, faire en sorte démocratiquement que sa victoire ne soit pas digne de la faiblesse de ses adversaires. Il lui faut créer un ou deux adversaires de taille sinon son élection même libre et transparente sera qualifiée de digne d’une république boulangère…

Vlane A.O.S.A.

Source  :  Chez Vlane le 25/12/2013{jcomments on}

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