Chers concitoyens, habitants de Nouakchott,
L’arrivée à terme, au trente et un décembre deux mille treize, de mon mandat à la tête de la Communauté Urbaine de Nouakchott m’offre l’agréable opportunité de m’adresser, une nouvelle fois, et par voie de presse, à vous, pour vous exprimer, tout d’abord, mes plus sincères remerciements pour la confiance que vous avez bien voulu placer en moi en m’élisant au poste de premier magistrat de votre capitale politique , la ville la plus importante et la plus peuplée du pays.
Ce choix dont je suis hautement fier et très honoré a constitué, pour moi, une grande source d’inspiration et d’encouragement dans l’accomplissement de ma délicate et noble mission. Ce que j’ai tenté de faire contre vents et marées et en dépit des nombreux écueils qui ont émaillé cette entreprise. Tout en me comportant comme républicain et élu de tous les Nouakchottois, toutes tendances politiques confondues, j’ai toujours été animé de la plus ferme volonté et de la plus grande ambition d’assurer aux citoyens de la ville de Nouakchott les meilleures conditions de vie possibles et de faire de leur cité une véritable vitrine du pays et un espace où il fait bon de vivre.
Des résultats probants ont, certes, été enregistrés dans ce domaine, mais, hélas, ils restent très en-deçà de ce que j’aurais voulu et souhaité réaliser.
En effet, j’avais l’ambition de mieux faire et de faire plus que je ne l’avais fait, ce à quoi vous vous attendiez de ma part et vous en avez le droit. Malheureusement, des contraintes indépendantes de ma volonté et de la vôtre, et que je ne voudrai pas détailler ici, m’en ont empêché. Je le regrette fort et m’en excuse auprès de vous chers citoyens, consolé, toutefois en cela, par le fait que, vous et moi, n’avons ménagé aucun effort pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés ensemble pour notre ville.
D’ailleurs, vous serez, ultérieurement, après la passation de service, édifiés sur mon bilan que vous pourrez juger par vous-même.
Il y a lieu de préciser, ici, que j’ai été, tout d’abord, élu Maire de Tevragh Zeina où je suis resté moins d’un mois, puis élu Président de la CUN et, par la suite, Président de l’Association des Maires de Mauritanie.
Le mandat de Président de la CUN n’a pas été de tout repos pour moi. Sept ans durant je n’ai pas pris de congé et j’ai eu à subir quelques fois toutes sortes de pressions et d’humiliations, dans l’exercice de ma charge. J’ai été aussi souvent mal compris. A certains moments, il fallait choisir entre rendre ma démission et changer de bord politique. Je ne l’ai pas fait parce que, le mandat appartient aux citoyens, à mon Parti et à la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD) qui m’ont coopté, même si, tout le monde sait, que beaucoup de citoyens de la majorité ont voté pour moi. Qu’ils en soient remerciés ici. Je suis donc resté républicain jusqu’à la fin malgré les difficultés et certains coups bas.
Aussila gestion de la ville de Nouakchott est-elle, particulièrement, complexe et ne répond-t-elle pas aux standards normaux.
En effet, Nouakchott est composé de neuf communes toutes autonomes avec, chacune son Maire, son Conseil municipal et son budget propres. La CUN n’a aucun droit de regard sur la gestion de ces communes qui ne dépendent pas d’elle. Mais, l’inverse est vrai : les neuf communes sont représentées au Conseil Communautaire de la ville et sont, de ce fait, acteurs de la CUN. Les Maires et Conseillers, membres de cette dernière et représentant ces neuf communes sont donc comptables, chacun en ce qui le concerne, des résultats de leur propre Mairie mais, également, et collectivement de ceux de la CUN.
Cette complexité de gestion atypique est, pour beaucoup, dans les disfonctionnements multiples qui peuvent être constatés ça et là. C’est pourquoi, Nouakchott, à l’instar des grandes villes du monde, devrait avoir une seule mairie centrale, unique et responsable de tous ses démembrements. Une réforme dans ce sens est, depuis cinq ans, en veilleuse au niveau du Ministère de l’Intérieur dont je recommande vivement la mise en œuvre pour la bonne marche des affaires de la ville de Nouakchott.
J’avais la sincère envie de continuer, avec vous, ce n’est pas un secret que je vous dévoile ici, l’œuvre d’épanouissement et de développement de notre capitale, en sollicitant un nouveau mandat municipal. Mais les circonstances en ont décidé autrement. En effet, j’appartiens au Parti Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD), membre fondateur de la COD qui a décidé de boycotter le scrutin du 23 novembre 2013. Militant discipliné, je ne pouvais que me plier à la volonté de mon Parti. Ce qui me permettra, et j’en avais grand besoin, de m’occuper de mes affaires que je n’ai que trop délaissées.
Toutefois, je nourris l’espoir de pouvoir, prochainement, vous retrouver dans le cadre d’un autre mandat politique, pour qu’ensemble nous poursuivions nos efforts de modernisation et de développement de notre chère capitale.
Je vous en donne l’assurance et vous promets que ce n’est que partie remise. C’est tout simplement, un répit de combattant.
Elu ou pas, je continuerai mon combat pour la préservation de l’Unité Nationale et des libertés fondamentales et pour l’épanouissement de la jeunesse.
Permettez-moi, à la fin de ce mot d’adieu, chers concitoyens, de vous réitérer, individuellement et collectivement et du fond du cœur, mes remercîments les plus sincères pour le précieux soutien que chacun de vous, à sa manière et selon ses moyens, m’a apporté dans l’exercice de mes fonctions de Président de la CUN.
Quoi qu’il advienne, je resterai l’un des fidèles fils de votre ville, la mienne.
Je ne ménagerai aucun effort pour apporter ma modeste contribution, à ma manière et selon les règles de la démocratie, à son développement.
Je ne terminerai pas sans demander pardon à tous ceux à qui j’ai fait, certes sans le vouloir un quelconque tort mais, également, à ceux qui, peut-être m’ont mal compris. Tout comme j’accorde un pardon sincère à tous ceux qui m’ont porté préjudice, d’une manière ou d’une autre, durant mon mandat à la tête de la CUN, conformément à l’esprit du verset Coranique : «… Mais si vous [les]excusez, passez sur [leurs] fautes et [leur] pardonnez, sachet qu’Allah est Pardonneur, Très Miséricordieux.» Sorat : At-Tagabun verset N°14
Je saisis cette occasion pour remercier en votre nom chers concitoyens et au nom des élus de la ville, nos partenaires au développement. Je citerai, notamment, l’Agence Française de Développement(AFD), l’Union Européenne, la Banque Mondiale à travers le PDU, la Coopération Française, Cities alliances, le GRET , le Fonds Mondial pour le Développement des villes (FMDV), la Coopération Espagnol…
Mes remerciements vont également aux villes amies et institutions des villes qui nous ont beaucoup aidé dans le cadre de la coopération décentralisée.
Il s’agit de :
-La Région –Ile –De France à travers son Conseil, son Président Jean Paul Huchon et son Vice Président, chargé des relations internationales Roberto Romero et le Conseiller Ali Soumaré ;
-L’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF) à travers son Président Bertrand Delanoë, Maire de Paris, de son Secrétaire Permanent, Pierre Baillet et de tout son bureau ;
– La ville de Lausanne, son syndic et ses élus et les villes suisses pour les financements des projets « Eau et Assainissement de Nouakchott » ;
-La ville d’Evry, son Conseil et son ancien Président, le Ministre Manuel Valls ;
– Cités et Gouvernements locaux Unis d’Afrique (CGLUA), son Président Khalifa Ababacar Sall, son Secrétaire Général Jean-Pierre ELONG M'BASSI et les Membres du Bureau ;
–Des Maires de certaines villes Jumelées avec Nouakchott, notamment, Brazzaville, Dakar, Bamako, Rabat, Casablanca, Kinshasa, Evry, RIF, Praia, T unis, Sans oublier Ouagadougou, Saint Louis et Marrakech.
Mes remerciements vont également aux membres de la diaspora mauritanienne, pour leur solidarité avec la ville, à travers les médias et les réseaux sociaux.
Je ne saurais terminer ce mot sans remercier de tout mon cœur les immigrés résidant à Nouakchott pour leur contribution au développement de la ville et leur dit qu’ils sont chez eux en Mauritanie.
Mes remerciements vont aussi, au Conseil Communautaire qui, dans sa diversité politique (Opposition et Majorité), m’a épaulé sans faille durant tout mon mandat et à tous mes collaborateurs à la CUN pour le travail accompli.
Je saisis l’opportunité pour adresser mes félicitations au président et aux membres du prochain Conseil urbain et leur souhaite bonne réussite dans leur mission.
Enfin, meilleurs vœux pour tous à l’occasion du nouvel an, et j’implore Allah, le Tout Puissant, que 2014 soit une année de dialogue, de paix et de développement pour notre pays .
Mille mercis à tous.
Source : Le Calame
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