Futur PM de l’ère postélectorale : Dr Moulaye bien parti !

C’est hier samedi 21 décembre courant que le second tour des élections législatives et municipales s’est tenu, sans grandes particularités selon plusieurs témoignages recueillis en début de la journée par des confrères.

 

La compétition s’avère très rude entre le quarté des partis en tête au premier tour de ces scrutins et présents au ballotage, en l’occurrence l’UPR, Tawassoul, l’APP et El Wiam.

Déjà majoritaire dans les résultats du premier tour de novembre dernier, l’UPR est assuré par son poids électoral de préserver son avance dans les sièges de la future Assemblée nationale et dans les conseillers municipaux, quelque soit le revers enregistré au second tour de ces échéances.

Des déductions électorales qui conduisent déjà les observateurs à augurer l’avènement d’une nouvelle classe politique, débouchant sur la formation d’un nouveau gouvernement pour rompre avec le rythme de gouvernance politique et socioéconomique pris au cours de ces cinq dernières années par la haute administration, quasiment restée la même que celle issue du coup d’Etat d’aout 2008 ; exception de quelques légers changements faits sporadiquement pour faire semblant d’alterner sans rien modifier.

Avec les récentes déclarations faites par le Président de la République Ould Abdel Aziz, dans la conférence de presse organisée hier, si des ministres de l’actuel gouvernement devront sauter, en raison de leur impopularité et de leur échec dans leur fief aux élections face à des challengers de l’opposition, tel ne serait pas le cas du Premier ministre Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf.

En effet, ayant toujours réussi à désavouer toutes les spéculations faites à son sujet, le donnant partant, le chef du gouvernement continue de jouir d’une confiance exceptionnelle de la part de l’homme fort de Nouakchott.

D’ailleurs, sans affirmer cette proximité qu’il partage depuis plusieurs années avec Dr Moulaye, le Président de la République a été quasiment formel en affirmant aux médias que la formation d’un nouveau gouvernement n’est pas liée aux résultats des élections ni à leurs résultats.

Ce qui somme toute est une conduite politique irrégulière dans le système démocratique essentiellement caractérisé par l’alternance et par le renouveau. Mais, les propos de Ould Abdel Aziz peuvent être interprétés autrement comme étant ceux d’un dirigeant confiant dans son programme électoral, disposant d’une équipe gagnante qu’il ne faut aucunement changer pour garder le cap de la future présidentielle et du prochain mandat quinquennal.

Les affirmations du Président de la République ne dérogent pourtant pas à la sacro-sainte règle du multipartisme, dés lors où même si le parti au pouvoir s’est montré un étalon politique mal aguerri à ces dernières échéances électorales, a toutefois réussi à doter le Chef de l’Etat d’une majorité parlementaire lui permettant de mener la barque comme il l’entend.

D’ailleurs, les futurs pôles de l’opposition, ne seraient en termes d’effectifs plus influents que ceux de la période préélectorale, dont les contrepouvoirs n’ont jamais réussi à freiner l’adoption d’un projet de loi ou d’une décision.

Avec la possibilité que des partis de l’opposition acceptent l’aliénation politique à travers des promotions au gouvernement, à la diplomatie ou dans d’autres fonctions de la haute administration, le prochain système politique ne serait qu’à son grand aise pour gouverner à sa guise.

L’expérience électorale aidant, l’engagement de corriger les insuffisances et d’assurer une proximité plus fertile avec le citoyen, seront également des objectifs pour les futurs gouvernants pour éviter les erreurs du passé et élargir leurs assises populaires, notamment en libérant la classe politique des caciques et des barons, régulièrement réélus pour servir leurs intérêts personnels.

Pour le Président de la République, le principal atout à tirer de ces élections, c’est l’avantage d’assurer au pays une progression dans sa marche vers l’excellence et la maturité démocratiques, surtout qu’à la surprise générale, ces échéances électorales se sont avérées sur les plans intérieur et extérieur plus transparentes que prévues, avant des résultats remarquables enregistrés dans les camps de l’opposition.

Pour le Chef de l’Etat, ces élections présentent également l’avantage de renouveler la classe politique, hier objet d’une mainmise de vétérans politiques restés constamment dans le sérail depuis plusieurs décennies.

En effet, la scène politique nationale a été marquée par l’entrée de nouveaux visages aussi bien au niveau du parlement qu’au niveau des municipalités, « ce qui va lui donner un sang nouveau et une nouvelle dynamique » dira le Président de la République dans sa conférence de presse à l’issue de son vote effectué hier samedi.

« L’important n’est pas que tel ou tel gagne, mais l’importance réside plutôt dans le taux de participation qui traduit l’intérêt accordé par le peuple mauritanien en général à l’ancrage de la démocratie dans le pays, et c’est ce qui s’est traduit effectivement par cette participation qui a varié entre 75% et 81% dans certaines zones » a-t-il déclaré à l’AMI.

« Ce résultat traduit également l’intérêt que porte le peuple mauritanien aux réalisations accomplies et à celles, en cours de réalisation ainsi que sa conviction que la démocratie est la seule voie vers la stabilité et le développement durable. Pour tout cela, je félicite le peuple mauritanien et lui exprime mon soutien" a-t-il ajouté.

Dans une réponse à une question sur les perspectives que de telles élections vont ouvrir au peuple mauritanien, le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz a indiqué :

"certainement, les élections vont ouvrir de nouvelles et excellentes perspectives à tout le peuple et nous pensons que les choses vont évoluer de la même façon et dans le sens qui sert le peuple mauritanien, ses intérêts et c’est précisément ce que nous voulons. Ici, je voudrais spécifier que ces échéances ont conduit au renouvellement de la classe politique et à l’émergence de nouvelles figures dans le parlement qui ne manqueront pas de contribuer au changement de la situation vers le mieux ».

Impression du PM sur le second tour

Le Premier ministre, Dr. Moulaye Ould Mohamed Laghdaf a voté ce samedi matin au bureau 36 du quartier "Cité Plage" dans le cadre du second tour des élections législatives et municipales.

A sa sortie du bureau de vote, le Premier ministre a répondu aux questions des journalistes toutes portant sur les élections et les garanties données par le gouvernement pour assurer la transparence du scrutin en plus de la légitimité des demandes de l’opposition au sujet de l’annulation de ces élections.

« Le premier tour de ces élections s’est déroulé dans un contexte de contraintes multiples car les élections étaient difficiles et l’opération de scrutin était en fait quatre opérations en même temps avec plus de 70 sigles sur le bulletin de vote dans une société comme la nôtre.

Malgré tout cela le 1er tour s’est déroulé dans de bonnes conditions, le taux de participation était important et ses résultats étaient l’objet de d’observations et de recours de la part des participants. Notre voeu est que le second tour se déroulera dans des conditions encore meilleures…

La Ceni a suivi de près l’opération et joué un rôle efficace doublé d’une sensibilisation à large échelle notant que le dépouillement requiert un certain temps et l’expérience de la CENI est décisive à cet égard.

Elle i a déployé un grand effort comparativement aux conditions générales qui entourent ces élections et a suivi directement les opérations de dépouillement se fondant sur des enquêtes, opérant des corrections et des révisions pour s’assurer des résultats ajoutant que le dépouillement des résultats de 2800 bureaux n’est pas aussi facile que se l’imagine nombre de gens…

L’opposition a demandé le boycott des élections ; malgré cela elles ont connu un afflux massif. Par conséquent, cette demande est sans intérêt, tout comme celle appelant à l’annulation des élections. De même, cette demande ne se fait pas dans la rue tout simplement parce que telle partie ou telle autre n’a pas pris part à ces élections ou n’a pas obtenu les résultats escomptés".

 

Md O Md Lemine

 

Source : Le Rénovateur Quotidien

 

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