Loupe du Jour : A quoi sert donc un recours ?

La cour suprême a rejeté la plupart des recours déposés par les candidats aux élections législatives et municipales de novembre 2013.Seuls quelques cas isolés du volumineux lot auraient requis l’attention superficielle des instances judiciaires censées pourtant prendre en compte de manière transparente et impartiale lesdits recours.Que s’est-il donc passé ?

 

L’autorité judiciaire a–t-elle réellement fait le travail qui lui incombe sans aucune pression ni parti-pris aucun ou, au contraire,a-t-elle agi en toute responsabilité pour ne regarder que le droit, rien que le droit?

C’est ici le lieu de prendre au sérieux d’abord ce qui chez nous a toujours été considéré comme des choses banales après chaque élection. En général les, les candidats plaignants déposent des recours sans fonder d’avance un espoir sur leur abroutissement.

Nous n’avons en tout cas pas vu des cas sur lesquels les instances judiciaires que ce soit la cour constitutionnelle ou la cour suprême rendre des résultats favorables à une partie plaignante. Un scénario d’autant plus attendu que les plaintes n’émanent dans leur majorité que des partis d’opposition.

Les irrégularités post-électorales, les ratés de la Ceni, congédiés par l’ensemble des acteurs, la tenue même des scrutins qui ont prêté à confusion d’amont en aval étaient à elles seules suffisantes pour qu’une attention particulière soit accordée aux recours.

Il y va de la crédibilité de la justice dans le pays, de la force de la loi et de la hauteur de notre démocratie. Des institutions mises en place pour la préservation des valeurs et l’intégrité de l’Etat, voire de la République doivent agir en toute responsabilités et professionnalisme.
 

Aucune raison de quelque nature qu’elle soit ne doit aliéner la mission des de ceux-là que le peuple a désignés pour le respect des normes qui fondent l’existence d’une République. L’opinion, même si elle s’attendait à un tel scénario, est une fois de plus déçue.
A juste titre !

Nos magistrats comme les gardiens de notre constitution formés à l’école de la flagornerie, de la complaisance, du clientélisme et de l’opportunisme sont d’abord soucieux de leur passe-droit, de leur fonction plus que leur conscience professionnelle.

Il ne faut pas s’y faire tant que nous serons gérés par des hommes de cette monture, tant que l’Etat de droit n’est pas une coquille vide, tant que la justice n’est pas au-dessus des intérêts mercantilistes et tant que le législatif reste subordonné à l’exécutif, la Mauritanie sera en l’état, si d’ailleurs elle ne régressait pas.

 

Cheikh Tidiane Dia

 

Source : Le Rénovateur Quotidien

 

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