A quelques encablures du 2e tour des élections, les dés ont été joués et les vainqueurs sont déjà connus.
Le pouvoir par le truchement de son UPR et ses satellites (Sursaut de la jeunesse, Karama, PUD…) est parti pour contrôler haut la main le parlement mauritanien.
Si quelques grandes communes pourraient lui échapper, il n’en demeure pas moins qu’ils en contrôlent l’essentiel à travers le pays. Des généraux ont fait campagne et placés leurs hommes. Cela rappelle étrangement les élections législatives de 2006 et les nombreuses candidatures indépendantes suscitées par quelques officiers supérieurs et l’on connaît ensuite la suite.
L’on se rappelle que le Président Sidi Ould Cheikh Abdellahi soutenu par une pléthore de députés venus de divers horizons avait par la suite connu une cascade de problème allant même jusqu’à la menace de motions de censures.
Les députés qui l’avaient jusque-là soutenu se rebellaient ouvertement. Une audace rendue possible par la puissance de leurs protecteurs qui n’étaient autres que l’actuel Président et quelques généraux.
C’est ainsi que certains se demandent si le même scénario ne pourra pas toucher le Président à l’avenir. Les officiers ayant permis l’élection de certains députés constituant alors une force capable de lui tenir tête. Il faut relativiser cette analyse et constater que le Président Aziz contrairement à Sidi est d’abord un homme issu du sérail militaire.
Il connaît très bien l’armée et y jouit d’une grande considération et d’un respect absolu. Le pouvoir depuis 2009 a beaucoup investi dans la réorganisation de l’armée qui est désormais opérationnelle et dotée de bien de nouvelles infrastructures. Et il semble que les généraux à la tête des différents états major, maîtrisent bien leurs sujets. Cela s’est d’ailleurs démontré lorsque le Président gravement atteint, était éloigné du pays pendant une longue période.
D’autre part contrairement à l’ex Président Sidi, Aziz a formé un parti politique sur qui il peut compter. Et ce n’est pas pour rien que les candidatures indépendantes ont été supprimées sachant les dégâts qu’elles peuvent causer.
Maintenant il se murmure que certains officiers supérieurs souhaitent une modification de la constitution afin de mettre en place un régime parlementaire bien évidemment après le deuxième mandat du Président Aziz (qui semble plié). Les coups d’Etat ayant aucune chance de succès par les temps qui courent les militaires aimant goûter aux délices du pouvoir savent qu’après Aziz il sera difficile d’élire un autre militaire.
La parade serait alors le contrôle du parlement par des députés acquis à leurs faveurs et ainsi le pouvoir serait entre leurs mains. Reste qu’un régime parlementaire dans une jeune démocratie qui se cherche encore serait suicidaire car ouvrant la porte à une évidente instabilité politique.
Source : Mauritanoix via L'Authentique le 15/12/2013{jcomments on}
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