Plus d’une semaine après le lancement de la campagne pour les législatives et les municipales du 23 novembre prochain, les partis politiques qui participent à ces empoignades électorales poursuivent les opérations de séduction des 41 875 électeurs enregistrés au Brakna.
Les commissions électorales réputées indépendantes viennent de recevoir le matériel et se démènent à mettre les dernières touches, pour une organisation sans faute du scrutin. En principe, mardi prochain, 19 novembre 2013, les présidents des différents bureaux de vote de la wilaya devraient assister à un séminaire sur les mécanismes du vote. Côté campagne, les listes rivales donnent de la voix, dans un combat, visiblement inégal, entre quelques dizaines de candidats dont certains n’ont commencé leur propagande qu’il y a à peine deux à trois jours. Les 250 000 UM par liste candidate n’ont été débloquées que très en retard. C’est pourquoi, à l’exception des candidats de l’UPR, soutenus par les cadres de ce parti dont certains très hauts fonctionnaires, civils ou militaires, les postulants se débrouillent, difficilement, avec les moyens de bord.
Vague de mécontentements
Au Brakna, à cause des choix, très contestés, du parti au pouvoir, plusieurs listes de contestation ont été présentées à Aleg, Male, Bababé, Magta Lahjar, Dar El Barka, M’Bagne, El Vor, Bouhdida, Dielwar et Aghchorguitt. Les mécontents, dont le directeur de cabinet du Premier ministre, ont, en grande majorité, choisi les partis d’El Wiam (Bouhdida, Bababé, Mbagne, El Vor) et le Parti de l’Unité et du Développement (Male, Aleg), pour présenter des listes aux législatives et aux municipales. Les pressions des plus hautes directions du parti au pouvoir et leurs propositions de promotion ou de compensations substantielles n’ont pas dissuadé les frondeurs, ni jugulé la vague de grogne qui peut avoir des conséquences désastreuses sur les résultats.
Le parti Mejd jette l’éponge
Une semaine après le début de la campagne, les listes présentées par le parti Mejd, à Aleg, auraient été, tout simplement, retirées de la course, faute d’avoir pu obtenir le financement qui leur avait été promis par leur parti. Il faut dire que leur représentant local, Alioune Ould Mohamed Ould Bilal, avait déjà fait défection, une semaine plus tôt, pour aller rejoindre El Vadila sous les couleurs duquel il s’est présenté à la commune d’Aleg.
Boïdiel met en garde l’ADG de la SNIM et le général Ould Megett
Jeudi 14 novembre, au cours d’une imposante soirée de campagne, organisée, par les militants du parti, dans leur siège en face de la maison de l’ADG de la SNIM, Boïdiel Ould Houmeïd, président d’El Wiam, a mis en garde l’ADG et le général Ould Megett, contre l’utilisation de l’argent public, pour détourner les électeurs en faveur du parti au pouvoir. Ould Houmeïd a exhorté les deux hauts fonctionnaires à respecter la loi sur l’incompatibilité qui leur interdit, explicitement, de s’impliquer dans la politique, surtout en utilisant les moyens de l’Etat. L’ancien homme fort du système Taya a rappelé que la wilaya compte le plus grand nombre de généraux de toute la Mauritanie et que la SNIM est un Etat dans l’Etat. Effectivement, les généraux N’Diaga Dieng et Félix Négri, respectivement, chefs d’état-major de la gendarmerie et de la Garde nationale, sont du Brakna, tout comme les généraux Mohamed Ould Megett, patron du BED, Dia Adama Oumar, chef d’état-major particulier du Président, tandis que Mohamed Abdallahi Ould Oudaa est administrateur directeur général de la SNIM.
Lapsus
Passant devant la maison de Sidamine Ould Ahmed Challa, pavoisée des photos de l’actuel président de la République, le président Boïdiel Ould Houmeïd a déclaré : « Il a couvert sa maison des photos d’Ould Taya ». Interpellé sur son lapsus, le pachyderme réplique, imperturbable : « A chacun son Maaouiya ». De son côté, le président de la CENI d’Aleg qui recevait les listes des représentants des partis a lui aussi parlé du PRDS, en place de l’UPR. Un des candidats d’El Wiam lui dira, sans ambages : « Bof, c’est pareil ».
Le Sursaut passera-t-il en tête à la liste nationale ?
Grâce à une bonne campagne menée par quelques groupes, surtout à Aleg et Boghé, le parti du Sursaut peut réaliser de bons scores électoraux, sur la liste nationale au Brakna. Le jeune homme d’affaires, Abdallahi Ould Breïhim, bénéficie d’une bonne dose de sympathie, au sein de larges couches de population qui ont appris à le connaître, à travers les témoignages d’opérateurs qui le présentent comme un véritable espoir d’émergence d’une jeunesse capable de faire entendre sa voix dans l’hémicycle. Sa franchise et sa témérité semblent, en effet, le prédisposer à y porter courageusement les débats sur la justice sociale et la promotion des jeunes.
AJD/MR remportera-t-il le scrutin à Boghé ?
Le parti d’Ibrahima Moktar Sarr vient d’organiser un très imposant meeting populaire à Boghé. Si la tendance se poursuit, il pourrait bien, selon divers observateurs, remporter, sans coup férir, tous les sièges de cette ville où l’AJD/MR semble jouir d’une forte popularité. A défaut d’une candidature de l’UFP dont la ville est un véritable fief, des personnalités influentes auraient demandé aux populations de voter pour les amis d’IMS. Comme quoi, à défaut de vaincre, on mange du hako (mets local très apprécié au Fouta).
Le SG du ministère des Affaires économiques au secours de l’UPR
Au cours d’une réunion organisée chez lui, à Aghchorguitt, le secrétaire général du ministère des Affaires économiques, Cheikh Abdallahi Ould Houeïbib, a déclaré son soutien aux candidats de l’UPR au Brakna. Une providentielle bouée de sauvetage, surtout à Aghchorguitt où l’UPR fait face à une forte opposition de Tawassoul, soutenue, dans l’ombre, par de puissants mécontents des choix du parti au pouvoir. Cheikh Abdallahi Ould Houeïbib a tenu à rappeler qu’il n’est pas de l’UPR mais qu’il soutient le programme de la République.
Source : Le Calame le 20/11/2013{jcomments on}
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