Pour une première c’en est vraiment une. Alors que les tags sur les mosquées en France sont presque tous l’œuvre de racistes ou d’islamophobes, un imam marocain n’a trouvé d’autres solutions, pour résoudre un conflit avec un fidèle, que de taguer sa propre mosquée. Il devra répondre de ses actes le 8 janvier 2014 devant la justice. En attendant, il ne dirigera plus la prière dans cette mosquée.
Fait surréaliste à la mosquée de Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques. Un imam marocain a lui-même tagué sa propre mosquée. Alors que ce genre d’actes sont en très grande majorité l’œuvre de racistes ou d’islamophobes, l’imam a choisi lui-même de les réaliser afin de faire accuser un fidèle avec qui il était en conflit.
Selon le Midi Libre, l’histoire remonte au 28 octobre dernier lorsque des inscriptions avaient été retrouvées sur la façade de la mosquée de Pau. On pouvait lire sur les façades des écrits qui signifiaient à peu près : « Khadafi dictateur », « mécréants » ou « chrétiens », « injustes » ou « hypocrites ». En tout cas, c’est une des interprétations qui ont été données aux tags.
L’imam voulait qu’un fidèle qui s’en est pris verbalement à lui soit soupçonné
Au lendemain de cette découverte, l’Association de la mosquée avait d’ailleurs porté plainte, estimant manifestement que ces tags provenaient d’un anti-musulman comme c’est souvent le cas en France. Sauf que cette-fois, l’auteur n’était autre que l’imam lui-même. Ce dernier, après une période de silence a choisi de se dénoncer mercredi, comme le rapporte Sud-Ouest.
Selon le quotidien régional français, il était en conflit avec un des fidèles de la mosquée. Suite à un accrochage, il a décidé de lui faire payer leur désaccord en choisissant la marque de fabrique des islamophobes. L’imam voulait que l’homme qui s’en est pris verbalement à lui lors d’un prêche soit soupçonné à sa place. Aujourd’hui, l’acte passe très mal au sein de sa communauté.
Les fidèles de la mosquée « ont du mal à comprendre »
Sans aucun doute, les musulmans qui fréquentent cette mosquée sont plongés dans l’incompréhension totale. Comment un imam peut se permettre de se venger ?, se demandent-ils. Plus grave encore, comment peut-il opter pour une telle méthode ? Pour Karim, un fidèle qui s’est confié à Sud-Ouest, « bien sûr, ça surprend ». « Un imam, c’est quelqu’un qui donne l’exemple », fustige-t-il.
Un autre habitué de la mosquée abonde presque dans le même sens même s’il a plus de mal à expliquer l’acte de l’imam. « Il a de bons discours, il est très précis sur la religion, c’est quelqu’un d’exemplaire. Tout le monde a du mal à comprendre. Je ne peux pas l’expliquer », laisse-t-il entendre. Pour un fidèle sous couvert de l’anonymat, « lui, il dit que c’est un conflit avec une personne mais ce n’est pas une raison pour se comporter comme cela ».
Il n’officie plus depuis quelques jours
Même s’il a choisi de passer aux aveux, l’imam s’est retiré de la mosquée où il n’officie plus depuis quelques jours. D’après toujours la même source, il y aurait même un conflit interne au sein de la communauté marocaine musulmane de Pau. Des fidèles ont fait état d’une situation conflictuelle entre les anciens, c’est-à-dire les premières générations de Marocains arrivés à Pau, et les plus jeunes.
Aussi, l’imam qui est arabophone ne faisait apparemment plus l’unanimité. « Depuis plusieurs mois, la majorité de la communauté ne l’accepte plus parce que c’est un arabophone et que la plupart des jeunes souhaitent un imam francophone. Ils ont du mal à tout comprendre du sermon du vendredi », indique un autre fidèle.
L’Association de la mosquée a pour sa part évité tout commentaire. Elle a seulement pris la décision de se réunir prochainement pour évoquer le sort de l’imam qui est l’un des salariés. Selon quelqu’un qui connait bien la communauté musulmane de Pau, l’imam et l’association n’avaient plus de rapport au beau fixe. « Mais cela semble n’avoir rien à voir avec les faits », précise-t-il à Sud-Ouest.
Source :Yabiladi
