Nouvelles d’ailleurs: Art, élections et campagnes….

64 formations politiques pour 438 listes aux législatives et 47 partis politiques pour 1096 listes pour les municipales. Yep. Oui, oui…tout ça et plus encore, selon affinités, aux seconds tours… Nous sommes environ ( à un poil de c… de chameau prés), nous les Nous Z'Autres, 3 millions « officiels »; je ne compte pas les « oubliés », les enfants cachés, les morts, les morts vivants, les à moitié morts et ceux qui ne se sont pas réveillés pour aller se recenser…

 

 

 

Je laisse de côté Kobeni qui, depuis maintenant longtemps et de célèbres élections, fut championne toute catégorie des morts devenus vivants et des Objets Votants Non Identifiés, sans parler des résultats annoncés avant dépouillement…Laissons cet exotisme là à sa place…. Depuis Kobeni, il paraît que nous sommes entrés en démocratie. Cela ne fut pas sans douleur et chocs post opératoires. A coup de rangers dans nos derrières de bédouins, nous avons fini par y croire à notre démocratie dattière.

Il en a fallu du temps! Nous avions fini par ne plus croire en rien sauf en la sacro sainte tribu et ses encore plus saintes autorités traditionnelles.

Nous sommes passés par tous les stades : « indépendantisés », « restructurés » (par les premiers militaires au pouvoir), « rectifiés » (toujours par les militaires) et, aujourd'hui, « participationnistes » ou « boycottistes », les 2 dernières tribus de notre espace socio culturel.

Les « ehel participationnistes » semblent fort nombreux, au grand dam des « ehel boycottistes », quoique ces derniers aient montré, au cours d'une manifestation, qu'ils fallait compter sur eux et qu'ils ne seraient les « tributaires » de personnes. Je ne reviendrais pas sur le nombre de manifestants de cette tribu là mais si je calcule, au regard des images de la manif, que, selon le poids moyen d'un Nous Z'Autres, poids inférieur à la moyenne internationale en ce qui concerne la gent masculine, plus que supérieur à la même moyenne internationale en ce qui concerne la gent féminine, qu' étant donnée la largeur de la rue, la présence d'un trottoir, la recherche de l'ombre ( ce qui fait qu'il y a plus de monde à l'ombre qu'au soleil), qu'étant donné qui compte les manifestants ( police qui ne connait que la division en calcul, activistes qui ne connaissent, eux, que la multiplication des petits pains, mon boutiquier qui ne compte qu'en « crédits », et moi qui tente de couper un cheveu en mille), eh bien, votre lumière du matin (moi) en déduit qu'ils furent fort nombreux les « ehel boycottistes ». Rendons à la COD ce qui appartient à Aziz…

Bref : la campagne est ouverte. Chaque candidat a SA tente remplie de joyeux et fort bruyants fêtards, habillée des couleurs du dit candidat à quelque chose. Musique, youyous, dames fort aimables et souriantes, enfants qui courent partout, embouteillage de voitures, slogans guerriers et prometteurs…… Et affiches, flyers, tracts….

Une symphonie de « toutes dents dehors », de moustaches astiquées, de voiles ou boubous amidonnés que ce florilège là d'affiches électorales.

Nous nous réveillons, nous savoureux Nous Z'Autres, au royaume des Bisounours Land, genre de mix entre république sultanesque et embryon d'Etat, emplis de sentiments primaires.

Si un jour mes arrières arrières et encore plus arrières petits enfants (ben oui, suis optimiste moi : entre mon âge actuel et l'éternité, les savants auront découvert la potion de l’immortalité) me demandent ce que j'aurais retenu des élections actuelles, je dirai « les affiches ».

Je ne sais pas vous, mais moi je suis en état de choc anaphylactique, bonne à mettre chez les fous : atomisée par tant d'ingéniosité.

Nous sommes des bourricots, soit. Nous avons les politiques que nous méritons, re soit. Nous sommes les Nous Z'Autres que nous méritons d'être, re re soit…. Mais là nous avons gagné le pompon, la médaille de la bravoure et du courage, l'Ordre des Nous Z'Autres en détresse, au moins…

Certains de nos candidats (et là je fais très attention à ce que je vais écrire, car je tiens absolument à mon droit à l'impartialité en tant que journaliste, chose rare par chez nous où l'on voit les journalistes faire campagne, au grand dam de toute déontologie… Vous ne saurez donc pas qui sont les élu-e-s de mon coeur), grands connaisseurs de nos us et coutumes et de nos dépravations sont ce que j'appellerai les «  tontons gifleurs » : ils posent le bras levés et la main menaçante, genre : « si tu ne tiens pas sage, je t'en mets une derrière les oreilles à t'en décrocher le seroual »; ça c'est le style « islamistes modérés » et UPR. Je passe sur les fautes d'orthographes pour les affiches en français (« liste des fAmmes » …); personne n'a jamais dit que nos islamistes se devaient de connaître la langue de Molière….

Il y a ceux qui ont juste le bras levé : ceux là nous apprennent sûrement l'art et la manière de choper un taxi, exercice vital en cette période de pénurie de taxis depuis que nos taximen étrangers ont été boutés hors du royaume….

Il y a un candidat qui pose sous l'eau, oui, oui…Sûrement traumatisé par les inondations….

Un autre qui pose sur un fond de champ de colza de la belle campagne française.

Il y a ceux qui sont constipés et qui le montrent, bel exercice d'honnêteté, sûrement histoire d'empathie avec les électeurs lambda et leurs problèmes de tuyauterie….

Il y a ceux qui posent en brochette de sourires crispés, hommage, sûrement, au méchoui du vendredi…

Il y a ceux qui se photographient en capitaines d'industrie, cravates au vent, costume impeccable et parfum en arrière fonds et qui apprennent aux ignorants des concepts tels que « pépinière d'entreprises »….

Il y a les vieux de la vieille qui ont de la bouteille et qui posent avec leur échappe de « déjà député qui aimerait bien le rester » : bain de foule, sourires émerveillés des péquins qui les entourent, écharpe officielle en bandoulière, …les « Messie » nouveaux.

Il y a les femmes qui ont bien fait attention à ce qu'aucune mèche de cheveux sacrilège ne dépasse du voile, la mèche de cheveux révélée étant apparemment rédhibitoire…

Il y a le jeune qui se présente pour la première fois et qui pense, au vu de sa mine, que l'appareil photo va le « manger »…..

Il y a les dinosaures de l'ex PRDS rebaptisé, disette oblige, en PRDR et qui se la jouent « jeunes cadres dynamiques et dynamisants ».

Il y a les « ceusssss » de l'opposition participationniste, sourire au vent et le « ting » savoureux de la canine assassine….

Plus le parti pèse lourd, plus il y a de couleurs sur les affiches. Idem pour le nombre d'affiches et la taille des dites affiches. Et plus, aussi, le parti est « riche », plus il y a de jolies femmes sous les tentes des PC de campagne… Il y a là une relation étrange et exotique qui, à défaut d'avoir une explication rationnelle, permet au moins toutes les dragues….

Apparemment c'est l'UPR qui a gagné le titre des affiches les plus nombreuses. Normal : ce parti bénéficie, d'un, d'un chef qui gouverne un pays, de deux, d'un appareil d'Etat complaisant et gratuit, de trois, d'un puits sans fonds de pépettes, de quatre, d'une télévision et d'une radio, de cinq, d'une machine de guerre en ordre de bataille une fois zigouillées les quelques voix internes un peu trop geignardes….

Bref….

J'en suis encore à me demander d'où sortent les 64 partis politiques…64….. Ben dis donc… J'aurais compris, et encore, 20…En poussant un peu, 25….. Cela en tenant compte des partis cartables qui ne voient le jour que pour, soit bénéficier de fonds publics, soit pour servir de pièges à voix en cas de duels au second tour… mais 64!

Si j'avais su, j'aurais moi Z'Aussi, créé mon parti. J'aurais été le 65° parti. Sur mes affiches j'aurais eu le bras levé, la main prête à gifler, le voile bien ajusté, mes dents politiquement correct, du colza sous l'eau en fond, une cravate en guise de bandeau. J'aurais fais écrire par mes communicants : «  Votez pour la Derwichette, la fAmme qui vous faut. Avec elle vous Z'Aurez tout et encore plus, moins cher que gratuit, l'intelligence féminine personnifiée. Ze vous promets, si vous m'électionnez : l'électricité, l'eau, du couscous tous les jours, le droit à la paresse, des poules, des moutons, des biskits sarakollés, du haco le vendredi, un tagine le mercredi, du travail quand vous voulez, du non travail quand vous n'en voulez pas, un aéroport dans chaque quartier, le droit de danser la zumba le lundi, et le rock le mardi… La Derwichette à l'Assemblée : un droit pour tous »

Salut

Mariem mint DERWICH

 

Source : Le Calame

 

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