« Les élections sont par définition inclusives » (Ambassadeur de France – interview)

Les élections législatives et municipales prévues au 23 novembre seront « par définition inclusives », a déclaré l’ambassadeur de France en Mauritanie, Hervé Besancenot dans cette interview accordée à l’hebdomadaire Alakhbar Info, publiée mercredi dernier.

 

 

« Les élections sont par définition inclusives, vous avez déjà le parti Tawassoul et d’autres ont décidé d’y aller. Donc ces élections concernent tout un ensemble de partis», dit le diplomate dans une grande interview, publiée mercredi par l’hebdomadaire Alakhbar Info.

Hervé Besancenot évoque, entre autres, l’assassinat des otages français à Kidal, la situation sécuritaire au Nord Mali, les élections législatives et municipales en Mauritanie et la contribution de la France au développement de la Mauritanie.

ALAKHBAR: Deux journalistes français sont tués après leur enlèvement à Kidal. Qui sont leurs ravisseurs ?

Hervé Besancenot: L’enlèvement n’a pas été revendiqué à ma connaissance, mais il y aura une enquête. Il y a aussi des tas d’interrogations: certains disent : Est-ce qu’il s’agit d’un contre-signal donné après la libération des autres otages pour dire : « Mais nous sommes toujours là ». Il y a également des interrogations sur le fait que le véhicule trouvé était visiblement en panne: est-ce que les ravisseurs, qui souhaitaient prendre des otages, se sont aperçus que leur véhicule ne marchait plus et que les autorités maliennes avaient prévenu la force Serval; est-ce qu’en ce moment-là ils se sont rendu compte qu’ils ne pouvaient plus garder les otages et qu’ils allaient se faire prendre qu’ils ont voulu s’en débarrasser ? C’est une hypothèse, mais, à ce stade, nous n’avons aucune certitude. Donc, pas de revendication, ce qui est un processus un peu étonnant, parce que d’habitude c’est plus pour une prise d’otage qu’un assassinat, par ailleurs non revendiqué. Donc, pour l’instant, nous ne pouvons pas s’engager dans des indications précises.

ALAKHBAR : Comment expliquez cet enlèvement ?

Hervé Besancenot: Cela montre que la situation à Kidal demeure en grande partie relative, puisse qu’il y a des groupes qui continuent visiblement à pouvoir manœuvrer. Mais, ça doit être pris comme étant une incitation pour répondre à ce type de dérapage. Il y’a d’ailleurs une réunion qui se tient à l’Elysée (Dimanche) pour mieux connaître les circonstances précises dans lesquelles les choses se sont passées et de définir les responsables et d’ajouter, en effet, la manière de réagir pour continuer à venir en renfort au Mali après l’intervention militaire de la France et des pays de la région. Il ne peut pas être toléré le maintien d’une situation dans laquelle la stabilité n’est pas affermie.

ALAKHBAR : Comment expliquez-vous que Tombouctou et Gao restent des bastions des terroristes, malgré l’intervention militaire internationale?

Hervé Besancenot: Je pense que le terme « bastion » est excessif. Il y a incontestablement eu, depuis l’intervention internationale, une considérable amélioration de la situation sécuritaire. Ce qu’il faut toutefois reconnaître c’est que le territoire du Nord Mali est extrêmement vaste; il est alors difficile d’obtenir des résultats satisfaisants partout. Il y a eu –c’est vrai- à Gao et à Tombouctou des incidents. Mais, à Gao par exemple, nous avons une opération en cours pour assainir la situation.

C’est à Kidal par contre où la situation est plus difficile à maîtriser. Et puis, les forces présentes à Kidal sont éparpillées: Il y a, d’un côté, l’armée malienne, (qui n’est pas en très grand nombre, 200 soldats), de l’autre, le MNLA, le HCA et ailleurs la Munisma et la force Serval. Il semble aussi qu’il ait beaucoup de check-points. D’où l’impression de certains que c’est une espèce de fourre-tout, un quiproquo. Je pense que les conclusions de la réunion à l’Elysée en diront d’avantage.

ALAKHBAR: L’enlèvement et l’assassinat d’otages et les attaques suicides ne montrent-ils pas que l’action de la Munisma est quelque part entravée ?

Hervé Besancenot: À ce stade, la Munisma n’a pas les troupes qu’elle avait prévues; il fallait qu’il ait environs 12 Mille hommes, il y a, à peu près, la moitié. C’est vrai que ça prend du temps quand il s’agit de mettre en route un grand nombre de soldats avec toute la logistique derrière.

Du côté des autorités maliennes issues des élections, la volonté est d’aller vite dans la récupération de leur territoire avec l’aide de certains, bien entendu. Il y a alors à une montée trop lente de la Munisma et la volonté des autorités de récupérer l’ensemble du territoire. Il y a encore, me semble-t-il, du côté français, une confirmation de la nécessité de maintenir, au sein de la force Serval, un petit groupe de soldats capables de réagir et d’aider les autorités maliennes à récupérer leur territoire.

En même temps, le processus politique doit se poursuivre au Mali, c’est une bonne chose. Il faut quand même ne pas voir que les éléments négatifs. Qui aurait dit, il y a quelques mois, que ce pays serait libéré des terroristes? Qui aurait dit qu’il y aurait des élections présidentielles passées dans de bonnes conditions ? Qui aurait dit que l’on va à des élections législatives qui se présentent, à ce stade, de manière honorable ? Je vous rappelle la conférence, depuis hier, sur le Nord Mali à la quelle est invité la plupart des représentants. Admettons donc les éléments dextrement positifs qui sont intervenus depuis le début de l’année. Maintenant, c’est vrai qu’il demeure des poches actives, ici et là. Il en reviendra aux autorités maliennes, avec l’aide des forces internationales, de les éradiquer.

ALAKHBAR : Les négociations entre Bamako et les Touaregs étaient suspendues après l’investiture de IBK. Comment expliquez-vous cela?

Hervé Besancenot: Certes, les agendas ne sont pas les mêmes, mais ils sont en train de parler. Du côté des autorités, il y a, comme je l’ai dit, cette volonté de contrôler rapidement l’ensemble du territoire, ce qui est en soi justifié. Et du côté des différents mouvements, notamment du MNLA, on veut une contrepartie politique en termes d’autonomie. Ils ont renoncé à la revendication de l’indépendance, mais s’agissant de l’autonomie, ils souhaitent qu’il ait un processus de ce genre. Et dans les réponses des autorités de Bamako (on n’utilise pas toujours les mêmes mots), il y a une volonté d’accepter une décentralisation plus importante et que des moyens plus importants que dans le passé soient alloués à cette partie du territoire, pour mettre à niveau, sur l’ensemble du territoire malien, le niveau de vie des uns et des autres.

ALAKHBAR : Etant l’acteur principal dans la résolution de la crise du Nord, la France a-t-elle une vision pour une sortie de crise définitive ?

Hervé Besancenot: La France n’est pas l’acteur principal. Les principaux sont les autorités maliennes. Simplement, sur le plan militaire, lorsque que la France a été obligée d’intervenir, les terroristes étaient en mesure d’occuper Bamako. En ce moment, il fallait une réaction forte pour casser ce mouvement-là.

S’agissant maintenant de la réorganisation de l’Etat malien, elle prendra du temps; il faut recomposer, reformer une armée et fournir des moyens. Que plus d’attention soit aussi accordée à la partie Nord dans le domaine du développement économique. Le Nord n’était pas totalement oublié, mais il est relativement marginalisé. L’Union européenne notamment y avait déjà des programmes, comme nous Français et d’autres donateurs, il va falloir qu’ils soient remis en route. Donc, notre vision c’est, qu’une fois que la menace terroriste est largement réduite, d’accompagner le nouveau Mali avec des équipes qui se renouvellent, avec des programmes économiques, avec le renforcement de l’armée et avec un processus démocratique.

ALAKHBAR : Des otages français sont libérés, d’autres tués et d’autre encore restés entre les mais des terroristes. Quels moyens la France va-t-elle déployer pour libérer ces derniers?

Hervé Besancenot: C’est un domaine dans lequel on annonce jamais en avance les moyens à utiliser, pour raisons de sécurité. Mais, nous avons rappelé, à plusieurs reprises, notre souhait de récupérer l’ensemble de nos otages vivants. S’agissant du Mali, il en reste un qui était passé par la Mauritanie. On parle du Mujao comme étant celui qui le détient, je ne sais pas si c’est le cas. Il y a celui qui avait été pris à Hombori avec un autre lequel a été tué. Je n’ai pas d’élément précis pour vous dire où on en est de la détermination de l’endroit exacte où ils sont maintenus en otage. Une action est, en tout cas, menée pour les libérer.

ALAKHBAR: Pour rassurer leur familles, pouvez vous nous dire si ces otages sont vivants ?

Hervé Besancenot: Jusqu’à présent, les indications sont bien que ces otages sont vivants à l’exception de celui que j’ai dit qu’il avait été pris à Homboris. Maintenant, il faut attendre des photos, des messages ou un film qui viennent. Malheureusement, ce n’est pas tous les jours que nous avons des signes de vie. Mais jusqu’à une date récente, il y avait des signes de vie qui permettaient de penser qu’ils étaient toujours là.

ALAKHBAR: La France abrite en décembre le Sommet de l’Elysée pour la Paix et la Sécurité en Afrique. Quel est l’objectif du sommet ?

Hervé Besancenot: Nous avons trois objectifs. Le premier c’est la paix et la sécurité, le deuxième, l’évolution économique et la nouvelle dynamique des relations entre la France et l’Afrique et le troisième c’est l’environnement et le climat dans la perspective d’une conférence sur le climat en 2015 en France. D’autres parties, viennent se greffer à ces trois éléments principaux: Il y a une réunion de mobilisation contre les violences sexuelles faites aux femmes, les consultations des communautés économiques régionales (CEDEAO, SADEC) et il y a, en marge du sommet de l’Elysée, la promotion d’un événement qui s’appelle Forum Afrique innovation pour le développement durable.

Aujourd’hui, nous assistons à un format resserré: une formule un peu nouvelle par rapport aux anciens sommets Afrique/France. Je rappelle encore que le thème principal c’est la paix et la sécurité en Afrique. Les chefs d’Etat aborderont des sujets d’actualité mais aussi des sujets de plus longue haleine.

ALAKHBAR : Le président mauritanien, Mohamed Ould Aziz est-il invité ?

Hervé Besancenot: Oui. Le président mauritanien a donné son accord, il s’y rendra. La conférence se tiendra les 6 et 7 décembre, mais le 5 il y a une réunion des ministres des Affaires étrangères et le ministre mauritanien des Affaires étrangères sera naturellement présent.

ALAKHBAR : Sur votre demande, vous avez récemment rencontré 3 chefs de partis d’opposition mauritaniens (RFD, UFP, Tawassoul). Sur quoi ont porté les discussions ?

Hervé Besancenot: Je ne me suis pas contenté de ces trois personnalités citées. Aussi, nous avons vu Birame Ould Dah Ould Abeid (président IRA-Mauritanie), Kane Hamidou Baba (Leader du parti MPR) et Ahmed Hamza (Maire de Nouakchott). Il y avait déjà la volonté, puisse que nous avons une nouvelle équipe au sein de l’ambassade. Donc je tenais à présenter cette nouvelle équipe.

Bien entendu l’actualité étant riche elle nous permettait d’écouter les uns les autres. Nous souhaitions discuter avec des principaux chefs de l’opposition et, bien entendu, avec les autorités.

Contrairement à une certaine image qui a pu être donnée je ne suis pas porteur d’une médiation Je n’ai pas mandat des autorités françaises pour exercer une médiation. En revanche, ce que nous faisons c’est d’écouter ce que les différents protagonistes nous disent et essayer si on nous le demande –on ne nous l’a pas demandé- de favoriser une reprise de dialogue. C’est vrai que durant tous les derniers temps il y avait une absence de dialogue réel entre les différentes parties. Mais, on a pu constater récemment des ouvertures: le premier ministre a reçu une série de représentants de l’opposition; Ould Horma et le président de l’UFP Ould Mouloud ont eu par ailleurs des entretiens est ont mis sur la table des points qui nous paraissaient intéressants comme une base de dialogue. Nous pensons que plus on parle plus les gens peuvent aller aux élections.

ALAKHBAR : Comment allez-vous pour favoriser ce dialogue ?

Hervé Besancenot: Nous parlons aux uns et aux autres en leur rappelant que c’est dans l’intérêt de tout le monde que des élections les plus inclusives possibles puissent intervenir. Maintenant, si certains ont décidé de boycotter et bien très bien. D’ailleurs nous constatons là qu’il y’a des partis qui sont très clairs dans leur refus absolu de participer à un processus électoral et ils ont donc ont décidé de boycotter et que d’autres ont annoncé la même chose, mais disent que si des conditions nouvelles apparaissaient, il pourrait y avoir un report des élections. Un report qui ne soit pas nécessairement très important. En tout cas, un report qui n’irait pas jusqu’à une fusion des processus électoraux, législatifs et municipaux d’un côté et les présidentielles de l’autre. Il ne s’agit pas de les fusionner. À ma connaissance, cette idée n’a existé que dans la tête de certains; elle n’était pas acquise par l’ensemble de la classe politique.

Il y a actuellement avec Kane Hamidou Baba un texte de deux pages que nous avons lu. Il n’est pas le seul qui existe, mais il a l’avantage d’être court et de permettre d’être un canevas sur lequel il pourrait y avoir des discussions. Alors est-ce que ce sera accepté de part et autre ou pas ? S’agissant des personnalités de l’opposition, je n’ai pas eu de déclarations complètement ouvertes sur le fait que ce texte pouvait constituer la base de discussion. Et du côté des autorités, je ne sais pas exactement quel est l’accueil qui est fait à cela. En tout cas, pour ma part l’idée mérite sans doute d’être étudiée, mais c’est aux Mauritaniens de le dire. Nous, Français, sommes des observateurs et éventuellement des facilitateurs. Mais nous n’avons pas de médiation à porter à la Mauritanie. Le pays est indépendant et nous n’ingérons pas dans ses affaires internes. Seulement, nous (l’ensemble des partenaires occidentaux) souhaitons que les élections soient le plus crédible possible. Il est certain qu’elles seront d’autant plus crédibles qu’il y aura un maximum de partis qui iront aux élections. S’ils ont toutefois décidé de boycotter c’est leur droit le plus stricte. Nous n’avons pas de commentaire là-dessus.

ALAKHBAR : l’Union européenne ne va pas superviser les élections législatives et municipales en Mauritanie. Pourquoi ?

Hervé Besancenot: Là, c’est une présentation un peu erronée. Il y avait eu à l’origine des demandes formulées par des Etats membres pour qu’il ait une mission d’observation. Ce sont en général des députés, des parlementaires européens qui viennent et qui se répartissent dans le pays. Ceci n’a pas été retenu par les autorités à Bruxelles. En revanche, l’Union Européenne est présente dors et déjà à travers une mission de deux experts (un est un Belge est une Française) qui sont des spécialistes des processus électoraux. Après analyse très détaillée des conditions dans lesquelles les choses se passent, ils feront un rapport interne qui pourra peut-être discuté. Et c’est à l’Union européenne d’en décider et pas à nous Français. Donc l’Europe n’est pas du tout inexistante; elle est présente à travers ses deux experts.

En même temps, nous nous avons une initiative menée par le SCAC (Service de Coopération et d’Action Culturelle). Dans le cadre de nos crédits de sortie de crise 2013, nous avons un volet sortie de crise institutionnelle, ça s’appelle comment l’on voudra, mais nous ne finançons qu’un programme collectif en vu des prochains scrutins électoraux, un programme mis en œuvre par un consortium de six organisations de la Société civile mauritanienne, appuyée par une ONG internationale. Ce programme vise à encourager la participation citoyenne au processus électoral, avec un budget, non négligeable, de 500 mille euros (200 Millions d’Ouguiyas)

Donc nous sommes là, mais uniquement pour favoriser les processus électoraux pour qu’ils soient démocratiques et crédibles.

J’ai été en poste précédemment au Bénin comme ambassadeur; il y avait la liste électorale informatisée et financée par un certain nombre de bailleurs. Mais, de loin les plus importants étaient l’Europe. Et parmi l’Europe, il y avait à la fois la participation de l’Union européenne mais aussi la participation par Etat et nous, Français, y étions.

Il ne s’agit pas alors d’une participation financière directe, mais d’un fonds alloués pour favoriser le fonctionnement des prochains scrutins électoraux, et qui concerne la société civile mauritanienne.

Et permettez-moi de rappeler que nous n’ingérons pas dans les affaires internes de la Mauritanie et que nous ne fournissons pas de fonds en faveur d’un parti ou d’un autre. C’est plutôt le processus électoral qui nous intéresse.

ALAKHBAR : la France pense-t-elle que les prochaines élections mauritaniennes seront inclusives ?

SE Hervé Besancenot: Les élections sont par définition inclusives; vous avez déjà le parti Tawassoul et d’autres qui ont décidé d’y aller. Donc ces élections concernent tout un ensemble de partis.

ALAKHBAR: Quel est le niveau de contribution de la France au développement économique de la Mauritanie ?

Hervé Besancenot: Nous avons une aide qui est ancienne et importante; nous sommes le premier bailleur bilatéral d’aide publique au développement de la Mauritanie. Nous avons, par exemple, un niveau de versement net, en 2011, de 41 millions d’Euros. En 2012, ce sont des chiffres un peu du même ordre. Nous contribuons aussi au sein du Fonds Européen de Développement (FED), de la Banque Mondiale, de la Banque Africaine de Développement (BAD) qui eux-mêmes fournissent des fonds à la Mauritanie; et ces fonds viennent aussi de notre pays. Donc je peux vous dire que c’est une aide qui est la première sur le plan de l’aide publique au développement.

Notre aide vise à relever quatre défis majeurs pour la Mauritanie: il s’agit d’abord de conforter, sur le plan politique, la démocratie, la stabilité et la bonne gouvernance et, deuxièmement, d’asseoir, dans la perspective du développement durable, une politique de croissance économique qui intègre une dimension régionale d’aménagement du territoire et qui assure une gestion respectueuse des ressources naturelles. En troisième lieu, nous souhaitons inscrire le développement humain (je pense à l’emploi des jeunes) dans une logique de répartition capable de répondre aux besoins de la lutte contre la pauvreté et les inégalités. La Mauritanie a de très fortes potentialités, mais, il y existe toujours un taux de sous-emploi relativement important. Il y a des secteurs qui doivent particulièrement être aidés; je pense notamment à l’agriculture, mais aussi à d’autres secteurs pourvoyeurs d’emploi. Et, quatrièmement, nous voulons permettre l’insertion de la Mauritanie dans la mondialisation en encourageant le partage des savoirs et des cultures.

En outre, nous avons une coopération à travers l’enseignement du Français qui est une langue pratiquée en Mauritanie et organisée à travers l’Institut Français de Mauritanie (IFM) et l’Alliance Française implantée dans cinq villes mauritaniennes. Nous favorisons aussi les échanges culturels.

ALAKHBAR : Le Quai d’Orsay a placé la Mauritanie dans la zone rouge. Du coup, elle est déconseillée aux Français, et cela compromet le tourisme mauritanien?

Hervé Besancenot: Ce n’est pas toute la Mauritanie, mais une partie du pays. Par exemple, Nouakchott n’y figure pas. Vous comprenez naturellement les raisons. Ces zones, dites rouges, ne concernent pas seulement la Mauritanie, mais également l’ensemble de la région du Sahel et d’autres pays du monde où l’on s’attaque aux intérêts de la France. Il y en avait en 2007, 2009 et 2011.

Maintenant, c’est par définition quelque chose d’évolutif et ça dépend, un peu, des conditions que nous voyons. Nous avons par exemple élargi des alentours de Zoueirat; là c’était en zone complètement rouge maintenant certaines de ces zones sont oranges.

Il y a une demande actuellement de l’autorité mauritanienne en faveur de Chinguetti. Elle est à l’étude et elle nécessitera de la part des Mauritaniens un certain nombre d’engagements en matière de protection qu’il s’agisse de la Gendarmerie de la Police ou de l’Armée.

Comprenez, notre seul souci c’est que nous avons suffisamment d’otages heureusement, certains ont été libérés d’autres, hélas, ont été tués, nous ne souhaitons plus qu’il ait d’autres otages. Nous appliquons à la Mauritanie, comme dans d’autres pays du monde, des critères qui reposent sur l’évaluation que nous faisons de la sécurité. Incontestablement, la Mauritanie a eu des problèmes considérables aussi dans ce domaine mais il y a encore des interrogations qui peuvent intervenir sur telle ou telle zone et sur laquelle les forces mauritaniennes d’ailleurs souhaitent pouvoir contrôler elles-mêmes et sans qu’il ait des touristes qui viennent s’aventurer.

Propos recueillis par Mohamed DIOP

Source  : Al Akhbar le 12/11/2013{jcomments on}

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