Le Maroc et l’Algérie élus au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU sur fond de critiques

L’Assemblée générale des Nations Unies a élu, mardi 12 novembre, 14 nouveaux membres au Conseil des droits de l'Homme, qui y siègeront pour un mandat de trois ans à compter du 1er janvier 2014. Le Maroc et l’Algérie font partie des 4 représentants de l’Afrique au Conseil, avec la Namibie et l’Afrique du Sud.

 

L’élection de la Chine, de l’Arabie Saoudite, de Cuba et de la Russie n’est pas passée inaperçue, ces pays étant souvent critiqués pour leur non-respect des droits de l’Homme.

Mais des ONG ont aussi épinglé Rabat et Alger.

Le Maroc et l'Algérie siègeront sur fond de tensions

Il s’agit du deuxième mandat pour le Maroc, qui a déjà siégé lors de la création du Conseil des droits de l’Homme en 2006. La veille de sa désignation, le royaume a été interpellé par huit ONG, dont Human Rights Watch (HRW) et l'Initiative égyptienne pour les droits personnes (EIPR).

Ces organisations appellent Rabat à "prendre des mesures concrètes et visibles dans quatre domaines-clés pour améliorer la condition des droits de l'Homme dans le pays": garantir la liberté d'expression, une justice indépendante, respecter les droits de l'Homme au Sahara occidental et protéger les enfants illégalement employés en tant que travailleurs domestiques.

Une lettre similaire a été envoyée à l'Algérie par six organisations, demandant notamment au président algérien Abdelaziz Bouteflika de "permettre aux syndicats indépendants d'opérer librement sans réprimer leur liberté d'assemblée" et de relâcher les personnes détenues pour avoir exercé leur liberté d'expression.

Un blogueur algérien de 24 ans, Abdelghani Aloui, est ainsi détenu depuis le 25 septembre dernier après la publication sur Internet de caricatures du président Abdelaziz Bouteflika et de son Premier ministre, Abdelmalek Sellal.

“Les deux pays qui se renvoient la question des droits de l’Homme au Sahara pourront en débattre directement dans cette enceinte”, commente le journal algérien TSA.

La Libye quitte le Conseil

Autre pays maghrébin à siéger au Conseil, la Libye avait été élue au Conseil des droits de l'Homme en mai 2010, sous la présidence de Kadhafi, avec 155 voix (la majorité étant de 97). Elle avait ensuite été suspendue en mars 2011, au moment du soulèvement populaire contre le régime, avant d'être réadmise en novembre de la même année, suite à son renversement. Son mandat arrive à terme à la fin de cette année.

Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU compte 47 États membres. Ces derniers sont tenus "d’observer les normes les plus strictes en matière de promotion et de protection des droits de l’Homme, et de coopérer pleinement avec le Conseil", explique l'ONU sur son site. "L’Assemblée peut, à la majorité des deux tiers des membres présents et votants, suspendre le droit de siéger au Conseil d’un membre de celui-ci qui aurait commis des violations flagrantes et systématiques des droits de l’Homme".

 

Sarah Ben Hamadi

 

Source : HuffPost Maghreb

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