Mauritanie : et si l’UPR perdait les élections de novembre prochain

Après son élection en juillet 2009 Ould Aziz ne peut mieux rêver que de remporter les législatives que lui-même a fixées le 23 novembre prochain. Mais l’opposition en colère vient lui rappeler que la marche du 6 novembre prochain s’inscrit dans le cadre de sa protestation contre ce qu’elle appelle une mascarade électorale. Et au-delà qu’à quatre ans de mandat il n’a pas réussi à s’imposer comme le président de tous les mauritaniens avec une gestion catastrophique des richesses du pays.

A un mois et demi des échéances c’est l’incertitude qui règne dans le camp même de l’UPR , le principal parti de la majorité aux abois depuis que les listes candidates sont validées par la CENI. Les observateurs s’interrogent sur l’éventualité d’une déroute qui friserait une cohabitation ou une majorité relative avec au moins une alliance d’un des quatre principaux partis en compétition. Il s’agit d’El WIAM, de TAWASSOUL, de l’APP et de l’AJDMR. Un scénario catastrophique pour Ould Aziz qui semblait il y a un mois largement favori.

 

Jamais des élections en Mauritanie n’ont été aussi contestées par l’opposition que les législatives et municipales du 23 novembre prochain. Plus les jours passent plus les mauritaniens sont inquiets de tous les rebondissements politiques à savoir de l’échec du dialogue politique en passant par le boycott des élections par la COD et la participation de l’APP d’EL WIAM et du parti islamique TAWASSOUL,de l’AJDMR au scrutin. Et sans oublier l’inattendu climat délétère au sein même de l’UPR, principal parti de l’opposition confronté pour la première fois à la réalité des urnes. Ce n’est pas encore sûr que les électeurs mauritaniens se rendront aux urnes. Une incertitude qui règne même dans les états-majors des 71 partis en lice et en particulier dans l’UPR qui se porte mal depuis que ses listes candidates ont fait l’objet de rejets de militants et de cadres du parti .Les conséquences sur les sorties de la plupart des dissidents pourraient influer sur le vote prochain. Et dans ces conditions si l’UPR perdait le scrutin ? Un tel scénario était impensable il y a encore quelques mois. La cohabitation c'est-à-dire une majorité autre que l’UPR est impossible dans un pays où le chef de l’exécutif a déjà verrouillé le système politique, le système et l’organisation des élections. La constitution mauritanienne n’a pas prévu ce tsunami politique. Si l’on prend en considération cette hypothèse de toute façon on serait toujours face à des institutions qui ne fonctionneraient pas normalement à cause des blocages à tous les niveaux un parlement ou un premier ministre qui serait d’une autre majorité. Ce n’est pas une simple vue de l’esprit mais ça pourrait arriver si l’on se réfère à tout ce qui passe aujourd’hui sur la scène politique de pré élections.

Au cas où l’UPR l’emporterait avec une majorité courte, le président Ould Aziz serait obligé de gouverner avec une ou plusieurs alliances qui arriveraient en tête derrière son parti. Il s’agirait plus des dialoguistes des accords de Nouakchott en 2011 Ould Boulkheir et Ould Houmeid. C’est le moindre mal mais cette situation signifierait une fin bien triste du quinquennat et moins de chance de rempiler un second mandat en 2014.Bien entendu cette vision n’est crédible que si les élections se déroulent dans des conditions transparentes et démocratiques. Ce n’est certainement pas le cas parce qu’avant le dépôt de listes candidates de l’UPR beaucoup de fraudes ont été signalées dans les bureaux du RAVEL dans les régions du Sud en particulier pour gonfler le fichier électoral donc il n’est pas exclu au final d’autres irrégularités et d’achat de conscience du parti de la majorité visiblement en mauvaise posture .Le pari de Ould Aziz n’est pas gagné d’avance il semble même aujourd’hui perdu.

 

Bakala Kane

 

Reçu à Kassataya le 1 novembre 2013

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