Des historiens se sont réunis au Ghana pour réfléchir à une réappropriation de l'histoire africaine par les Africains.
Le choix des mots est crucial en Histoire. Les participants de la Conférence régionale sur l’utilisation de l’Histoire générale de l’Afrique dans l’enseignement supérieur, qui s'est ouverte lundi dernier dans la capitale ghanéenne, Accra, en sont pleinement conscients.
Les questions qui entourent l'écriture de l'histoire africaine sont nombreuses. Le site du magazine Jeune Afrique en livre une liste non-exhaustive:
«Les concepts utilisés depuis l’ère coloniale à propos de l’Afrique sont-ils innocents? Quelle influence continuent-ils à avoir sur la perception que l’Africain a de lui-même et de sa propre histoire?»
Depuis 1964, le Comité scientifique de cette Conférence a publié une histoire générale de l'Afrique répartie en huit volumes et traduits dans treize langues. Comme le souligne Ali Moussa-Iye, chef de la section Histoire et mémoire pour le dialogue à l'Unesco, la conférence d’Accra a pour finalité «une réappropriation de l’Histoire du continent en la débarrassant de tous les concepts occidentaux qui, non seulement ne correspondent pas aux réalités des sociétés africaines, mais sont chargés d’une idéologie réductrice et pleins d’erreurs.»
Pour l'historien Elikia M'bokolo, «les jeunes doivent savoir que l’écriture de l’histoire africaine n’est pas terminée, elle commence. Revoir les concepts anciens n’est pas synonyme de retour au passé, mais une façon de consolider les identités.»
Aux huits volumes écrits ces dernières décennies doivent succéder d'autres livres d'Histoire écrits par des Africains sur les Africains. Voici l'ambition des futures générations: se réapproprier l'histoire de leurs parents.
Lu sur Jeune Afrique
Source : http://www.slateafrique.com/
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