Au lendemain d'une attaque menée par des islamistes armés contre l'armée tchadienne dans le nord du Mali, une opération de "grande ampleur" était en cours, jeudi 24 octobre, impliquant près de 1 500 soldats français, malien et de l'ONU. "Plusieurs centaines" de soldats français, soit environ un "bataillon" sont engagés dans cette opération, baptisée "Hydre", a précisé le colonel Gilles Jaron, porte-parole de l'état-major des armées françaises.
"Nous avons engagé, avec l'armée malienne et la Minusma [Force de l'ONU au Mali], une opération de grande ampleur au nord et au sud de la boucle du Niger. [L'objectif] est de faire pression sur les mouvements terroristes éventuels pour éviter leur résurgence. Cela fait partie de ces opérations qui sont régulièrement menées […] pour participer à la stabilité du pays."
RÉORGANISATION DANS LES RANGS ISLAMISTES
Mercredi, l'assaut mené par des islamistes à Tessalit, dans l'extrême nord-est du Mali, avait causé la mort d'au moins trois soldats tchadiens et fait plusieurs blessés. Depuis trois semaines, les djihadistes ont lancé une série d'attaques dans le nord du Mali. Signe d'une réelle réorganisation dans les rangs des islamistes, des militaires français déployés dans cette région avaient évoqué une "attaque complexe".
"A chaque fois, il s'agit d'opérations très concentrées géographiquement, qui ne s'inscrivent pas dans la durée et qui reposent sur un mode d'action de terroristes", en voulant "frapper les esprits sans avoir forcément une capacité à engager un combat dans le temps", a indiqué le porte-parole français. "Nous savons que la totalité des groupes terroristes présents au Mali n'ont pas été éliminés. Et par moments, ils peuvent resurgir alors que nous allons vers les élections législatives", prévues le 24 novembre.
L'attentat a été revendiqué à Bamako par Sultan Ould Bady, chef d'un petit groupe jihadiste lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
Lire aussi (édition abonnés) : "Au Mali, les groupes djihadistes se réorganisent et multiplient les attaques"
Dans le fief touareg de Kidal, des incidents mineurs ont également été signalés ces dernières semaines, témoignant d'un regain de tension alors que les négociations entre le gouvernement central de Bamako et les groupes rebelles sont au point mort.
Lire le reportage : Au Mali, Kidal sous tension
VERS UN RENFORCEMENT DE LA MISSION DE L'ONU ?
Ces attaques posent la question du renforcement de la mission de l'ONU au Mali, la Minusma, qui, de 6 000 hommes actuellement, doit passer à plus de 12 000 d'ici la fin de l'année, alors que la France a prévu de réduire le nombre de ses soldats en janvier 2014.
Quelque 3 200 soldats français sont actuellement déployés dans le pays dans le cadre de l'opération Serval, lancée en janvier pour déloger des combattants islamistes qui contrôlaient les deux tiers du pays et avançaient vers Bamako.
La relève et l'allègement du dispositif se poursuivent pour arriver à l'objectif du maintien d'une force de 1 000 hommes en janvier-février. La mission Serval doit laisser progressivement les rênes à l'armée malienne et à la mission des Nations unies, la Minusma, dont l'effectif atteint aujourd'hui 5 000 hommes.
Source : http://www.lemonde.fr/ avec l'AFP
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com