Le foisonnement des listes candidates aux prochaines élections municipales et législatives est un déterminant pas du tout positif sur la situation politique qui règne dans le pays.
Au contraire cela renvoie un signal fort qui montre que la machine électoraliste a du mal à mettre de l’ordre dans un dispositif assez lourd rendu encore plus complexe par un environnement politique peu clément.
Le boycott opéré par certains partis politiques est venu encore semer le désordre sans pour autant influer sur le nombre de candidatures déclarées.
Il y en a tellement, jusqu’à l’excès. Dans certaines circonscriptions, cela ressemble tout simplement à une opération banale de foire aux candidatures où le nombre de partis cartables ne manque pas pour avoir sous leurs couleurs n’importe qui veut porter l’insigne locale de la formation.
Même au temps du PRDS la course aux investitu res n’a jamais connu un tel engouement. Tout est sens dessus sens dessous dans le paysage politique. Le plus au important n’est pas d’aligner des hommes sur une liste que de donner à ces élections toute la signification requise qui puisse servir l’image d’une démocratie.
Il y a des préalables, des conditions, des dispositions nécessaires à la bonne tenue de ces élections. Malheureusement il y a eu plusieurs ratés et il y en aura encore.
Et cela risque d’entacher le processus. Le consensus sur lequel tout le monde comptait pour débloquer la situation et permettre à tous les partis de se présenter n’est plus à l’ordre du jour. Les pourparlers se sont envolés comme des nuages de fumées dans le ciel des contradictions politiques.
Le vide laissé par la non participation des grands partis de l’opposition ne sera pas comblé par la validation des milliers de candidatures issues des partis satellites qui ont profité de cette aubaine pour se jeter dans la compétition histoire de faire de la figuration.
Sinon comment concevoir que dans des élections aussi décisives pour l’avenir d’une démocratie on se joue de la confiance des citoyens en les invitant à aller dans des échéances où tout est flou pour accomplir le devoir citoyen.
La CENI elle s’intéressé moins à la qualité du scrutin qu’à sa représentativité en termes d’habillage démocratique correct. Que deux ou trois partis politiques ne se présentent pas n’est pas l’affaire de la ceni .
C’est dans cette ambiance où le parallélisme des formes n’est pas applicable dans ce contexte actuel où les absents ont torts que nous nous engageons dans un horizon où rien ne donne matière à conviction quant à la l’issue des élections qui se préparent.
Le problème n’est pas dans la tenue des ces élections que dans le cadre spatial où la CENI semble camper sur un calendrier face auquel il n’a pas de raisons d’envisager un report. Etant entendu que les acteurs politiques se sont épuisés à trouver des solutions en vue de donner un nouveau souffle de nature à sauver l’honneur.
Le temps passe et les échéances approchent. Plusieurs inconnues sont dès lors en en suspens. La prolifération des candidatures va sans doute détourner les électeurs des urnes devenues un jeu banal.
Le vide laissé par les partis de l’opposition va lourdement se répercuter sur le potentiel électoral qui va s’aggraver avec les consignes de boycott donné d’avance par les partis non partants.
Au final nous allons vivre des élections sans grand enjeux en termes de compétitivité électoraliste. En clair les élections qui se préparent ne donnent pas l’impression que l’on veuille prendre au sérieux la démocratie pour verser dans le ridicule qui nous ramène en arrière…
Cheikh Tidiane Dia
Source : http://www.le-renovateur.com/
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