Méconnue du grand public, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques supervise le démantèlement de l'arsenal syrien.
Alors que la jeune militante pakistanaise Malala Yousufzai, déjà récompensée par le Prix Sakharov, partait favorite, c'est finalement l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) qui a reçu, vendredi 11 octobre, le Nobel de la paix.
L'OIAC est primée "pour son travail considérable en vue d'éliminer les armes chimiques", a déclaré le président du comité Nobel, Thorbjoern Jagland.
Méconnue du grand public, l’organisation basée à La Haye a pour mission principale de vérifier la destruction de toutes les armes chimiques existantes. Elle est chargée de faire appliquer toutes les dispositions de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC) entrée en vigueur en 1997.
Jeudi soir, les chaînes de télévision norvégiennes présentaient déjà l'OIAC comme un solide candidat : un choix en phase avec l'actualité puisque l'organisation a été chargée de superviser le démantèlement de l'arsenal chimique syrien.
Un écho à l'actualité
Son travail est sous les feux de l'actualité depuis qu'elle a été chargée par une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, le 28 septembre, de superviser le démantèlement d'ici au 30 juin 2014 de l'imposant arsenal chimique du régime du président syrien Bachar al-Assad.
Selon l’OIAC, l’arsenal chimique de la Syrie pourra d’ailleurs être détruit comme prévu à la mi-2014, "si toutes les parties au conflit syrien coopèrent", a déclaré mercredi le directeur de l'organisation Ahmet Uzumcu. "La coopération est tout à fait constructive et je dirais que les autorités syriennes sont coopératives", a encore dit Ahmet Uzumcu lors d'une conférence de presse à La Haye.
Armes de destruction massive frappant aveuglément militaires et civils, les armes chimiques ont montré leurs effets dévastateurs cette année en Syrie. Les experts de l'ONU disent avoir trouvé des "preuves flagrantes et convaincantes" de l'utilisation de gaz sarin le 21 août en périphérie de Damas. L'attaque a fait au moins 1.429 morts, dont 426 enfants, selon les Etats-Unis, même si les bilans divergent. L'opposition syrienne et l'Occident ont accusé Damas, qui a démenti mais qui, sous pression de la Russie, a accepté de détruire son arsenal chimique.
La proposition du président russe Vladimir Poutine de placer cet arsenal sous contrôle international en vue d'être démantelé, a permis d'éviter des frappes punitives envisagées par les Etats-Unis et la France, et propulsé l'OIAC, jusqu'alors méconnue, sur le devant de la scène.
Dans des conditions périlleuses, les experts de l'OIAC sont déjà à pied d'oeuvre sur le terrain en Syrie depuis le 1er octobre.
En combinaisons spéciales avec casques et gilets pare-balles, ils vont devoir s'assurer du démantèlement d'un arsenal qui serait composé de plus de 1.000 tonnes d'armes chimiques, dont 300 tonnes de gaz sarin.
Source : Le Nouvel Observateur le 11/10/2013{jcomments on}
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