Plus de 1100 listes provisoirement sont en compétition pour les municipales de novembre prochain en attendant le 14 octobre prochain dernier délai à minuit sur tout le territoire mauritanien. Près de 59 partis politiques et 4 coalitions brigueront les 216 mairies que compte le pays.
Un enjeu politique de taille pour l'UPR, parti majoritaire au pouvoir depuis juillet 2009 et qui commence déjà à exercer des pressions fortes sur certains de ses candidats et ceux de l'opposition comme le parti El WIAM dont le leader Ould Houmeid a le vent en poupe et constitue un adversaire gênant pour rafler la majorité des municipalités. Le spectre du tribalisme est brandi pour faire reculer les rivaux. Cette manigance pré électorale risque de masquer la non transparence de cette consultation populaire attendue des électeurs même si l'on sait que le fichier électoral est loin de faire l'unanimité de la classe politique.
A quelques mois des municipales qui s'annoncent difficiles pour l'opposition tombée en disgrâce, le tribalisme réapparaît sur les états-majors de certains partis comme l'UPR, le parti majoritaire au pouvoir depuis juillet 2009 et qui en fait un fonds de commerce pour exercer des pressions non seulement sur ses candidats déjà investis comme en témoigne l'annulation express de la candidature d' Abdessamad du Trarza pour la commune de Ouleijat et celle de Amar Ould Sidi pour la commune de Ajwer. C'est un exercice auquel se livrent certains ministres influents en campagne depuis longtemps à Nouakchott comme à l'intérieur du pays pour favoriser leurs poulains .Le pire c'est quand ces mêmes personnalités politiques s'acharnent sur des candidats de l'opposition comme les deux conseillers du parti El WIAM qui se sont retirés de la liste de Mederada. Son président Ould Houmeid est tellement remonté cette semaine de cette magouille politicienne au point de se retirer tout bonnement des élections. Ce qui inquiète les observateurs ce n'est pas tant la cuisine interne de l'UPR mais ses intimidations pour déstabiliser ses adversaires de l'opposition sur fond de commerce du tribalisme et du régionalisme. Ce qui n'est pas pour encourager les petites candidatures surtout au niveau de la capitale et qui n'ont aucune chance de percer. Dans cette période pré électorale ce climat malsain risque fort de laisser des traces au niveau de la représentativité des listes qui avoisinent plus de 1100 pour le moment avant le 14 octobre dernier délai pour clôturer les dossiers. Ainsi ce sont près de 59 partis et 4 coalitions qui brigueront le 23 novembre prochain les 216 mairies que compte le pays. En pôle position l'UPR qui laisse derrière elle les partis RAVAH, SURSAUT, SAWAT, AJDMR ,le RD,TAWASSOUL et RD en attendant que la COD clarifie sa position. Cette tambouille politicienne malheureusement préparée par l’UPR risque de l'emporter avec en toile de fond l’absence d’un contrôle du fichier électorale et une CENI au pas du régime de Ould Aziz qui focalise toutes les frustrations de l’opposition autour d’un calendrier électoral fixé à sa guise. Cette controverse ravive des sentiments de suspicion et porte clairement atteinte à la démocratie dans un pays exsangue. Il est clair qu’on est loin d’une saine compétition dans la majeure partie des communes où les listes sont choisies librement sans marchandages encore moins des candidats assez représentatifs. Ceux qui se présentent sont souvent les mêmes que ceux qui étaient là bien avant 2009 avec les mêmes espoirs. Et bien entendu les maires seront élus pour 5 ans et l’UPR voudra garder la majorité pour être tranquille. C’est un véritable test pour les présidentielles de 2014 si Ould Aziz souhaite rempiler un second quinquennat.
Bakala Kane{jcomments on}
(Reçu à Kassataya le 11/10/2013)
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