Campagne de réimplantation des structures de l’UTM : Quand le doyen des Syndicats sort ses griffes

« Beaucoup de syndicats mauritaniens brillent par leur caractère politique… L’UTM n’est issu d’aucun parti politique et inscrit sn action dans le strict syndicat.»

 

Dans le cadre de sa campagne de réimplantation des structures de bases dans le pays, l’UTM a organisé jeudi dernier une conférence de presse à l’hôtel Khater. L’occasion pour son Secrétaire Général de l’UTM, M. Abderrahmane Ould Boubou de revenir d’emblée sur la parcours de son organisation : « Depuis l’amorce du syndicalisme en Mauritanie en 1961, l’UTM est restée fidèle à ses engagements de défense des droits des travailleurs. Ceci malgré le fait qu’à l’époque, nous ne connaissions qu’un seul parti, le Parti du Peuple Mauritanien(PPM) ».

Evoquant l’engagement des syndicats dans la lutte des droits des travailleurs, le SG de l’UTM a constaté : « Il y a un recul du sacrifice, un recul de la combativité pour arracher les droits des travailleurs. Et avec l’instauration du multipartisme, chaque parti naissant voudrait avoir son syndicat. Il y a donc une multiplicité des syndicats au diapason de la multiplicité des partis ». « Cela a affaibli le mouvement syndical et l’a mis sous tutelle des politiques et du gouvernement….du coup le pouvoir ne se plie plus face aux travailleurs démunis » dira-t-il, expliquant cette situation par le fait que les revendications syndicales se confondent souvent avec les revendications politiques. L’intervenant devait ajouter : « nous saluons toujours nos martyrs qui sont tombés le 28 mai 1968 sous les balles de la répression pour défendre les droits des travailleurs », ajoutant, « aujourd’hui plusieurs syndicats se vantent de cet acte de bravoure ».

Revenant sur les réalisations de l’UTM depuis sa création, Ould Boubou a cité en substance la formation des cadres des syndicats, la tenue de chantiers et d’ateliers pour favoriser le dialogue social et aussi less luttes en faveur des travailleurs mauritaniens donnant l’exemple du SMIG qui est passé de 4 012 UM à la fin des années 70 à 25 000 UM en 2013. S’agissant de « nouvelles orientations » du syndicat, l’intervenant a constaté : « nous n’avons pas joué pleinement le rôle que nous devions faire », précisant que les droits travailleurs mauritaniens sont lésés par les multinationales et mal payés aussi. « Nous pouvons comprendre que les multinationales emploient des techniciens étrangers qualifiés, mais nos ne pouvons accepter que des postes soient réservés à des étrangers alors qu’ils peuvent être pourvus par des nationaux ». Sur la question de manque de visibilité des luttes de l’UTM, M. Abderrahmane Ould Boubou a affirmé : « l’UTM n’est pas un syndicat exhibitionniste… au contraire de nombre de syndicats occupés à faire du bruit et du tapage médiatique autour de leurs réalisations… Leur caractère politique prime sur leur caractère syndical … L’UTM n’est issu d’aucun parti politique ».

Dans un communiqué distribué à la presse, l’UTM a précisé que ce renouvellement des structures s’inscrit dans une dynamique enclenchée par la centrale depuis quelques années qui vise à consolider et à renforcer les acquis puis à amorcer des reformes profondes au sein de l’institution dans le but d’un nouveau repositionnement sur l’échiquier national. Le document précise en substance que la Centrale continuera à appuyer toutes les revendications et causes justes de vaillants travailleurs en tentant de trouver les solutions à la détérioration de leur pouvoir d’achat, à travers un dialogue entre l’ensemble des partenaires sociaux, le patronat et les pouvoirs publics. « La centrale pour couper cours aux allégations émanant de des détracteurs continue à prôner son indépendance vis-à-vis de tout esprit partisan et reste à égal distance par rapport à l’ensemble des partenaires sociaux », d’après le communiqué. 

Cheikh Oumar NDiaye

Source  :  L'Authentique le 03/10/2013{jcomments on}

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