Après quatre ans d'invectives, de polémiques…la coordination démocratique de l'opposition mauritanienne (COD), composée d'une dizaine de partis politiques et le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz élu président de la république en 2009, ont entamé " un dialogue pour sortir de la crise politique.
L'objectif de ces rencontres pouvoir-COD est de créer les conditions d'organisation d'élections municipales et législatives crédibles et transparentes.
Depuis l'ouverture, le débat a porté sur " l'organisation matérielle et la supervision des élections, la neutralité des institutions de l'Etat (administration, forces armées de sécurité….) " selon Mohamed Yahya Ould Horma, porte parole du gouvernement et principal négociateur pour la majorité.
Quant à Mohamed Ould Maouloud, délégué de l'opposition, il rappelle les exigences de transparence de la COD et son souhait unanime de participer aux élections dans le cadre d'une démarche collective.
Reportées plusieurs pour absence de consensus politiques, ces élections prévues pour les 23 novembre et 7 décembre, pourraient être à nouveau décalées pour permettre l'aboutissement du dialogue et une plus large participation.
Mais l'atmosphère au palais des congres de Nouakchott ou se déroulé le dialogue semble s'alourdir.
Dans une déclaration recueillie par certains medias locaux, le président de l'UFP, Mohamed Ould Maouloud, et chef de la délégation de la COD aux pourparlers politiques abrités par le palais des congrès a menacé de suspendre le dialogue au cas où le gouvernement ne mettrait pas fin à certaines dispositions et mesures qui selon lui sont en contradiction avec l'idée de dialogue politique. Pour Ould Mouloud c'est les cas du dépôt des listes candidates que continuent à recevoir les démembrements de la CENI malgré le fait que la date des élections ne pourrait être maintenue en cas d'accord ne serait ce que pour sa mise en œuvre.
Pour rappel, le conseil des ministres mauritaniens, samedi trois août, avait pris un décret portant convocation du collège électoral pour le premier tour des élections législatives et municipales le 12 octobre 2013 et en cas de second tour le 26 octobre 2013.
Dans la foulée de cette annonce, 11 parti politiques mauritaniens réunis au sein de la coordination de l'opposition démocratique ont annoncé leur boycott des municipales et législatives aux dates indiquées par le décret du trois août convoquant le collège électorale.
Des discussions ont été ensuite entamées entre l'apposition dite dialoguiste conduite par le président de l'assemblée nationale Messoud Ould Boulkheir, et la majorité pour parvenir a un calendrier électoral consensuel. C'est ainsi que dans le cadre du comité de suivi du dialogue, il a été, entre autres, convenu de tenir les élections législatives et municipales le 23 novembre.
Conformément aux souhaits du comité de suivi du dialogue, la CENI (commission électorale nationale indépendante) a rendu public un communiqué dans le quel, elle écrit " Les élections législatives et municipales initialement prévues au samedi 12 octobre 2013 pour le 1er tour et le samedi 26 octobre 2013 pour le 2ème tour sont reportées au samedi 23 novembre 2013 pour le 1er tour et au samedi 7 décembre 2013 en cas de 2ème tour. " Le projet de décret adopté en conseil de ministres " entérine " donc la décision de la CENI.
En plus de la date du 23 novembre, la CAP (coalition pour une alternance pacifique) et la CPM (les partis de la majorité) ont trouvé accord sur trois autres points. Il s'agit " de l'audit indépendant du fichier électoral, l'élargissement de la CENI en cas de demande expresse des acteurs politiques, et enfin la création d'un observatoire des élections.
Malgré ce nouveau report pour le 23 novembre, les partis de la COD n'ont pas levé leur mot d'ordre de boycott. D'où l'ouverture d'un dialogue direct entre le pouvoir et cette Coordination. Et, en toute vraisemblance il y aura un nouveau report. Le délai de dépôt des candidatures pour les municipales par exemple, expire jeudi 03 septembre. Les partis de la COD, qui discute avec le pouvoir, entre autres sur la fixation d'une date consensuelle, ne sont pas encore a l'heure de la confection des listes. L'opinion s'attend donc dans les jours avenir a un troisième décret en conseil des ministre portant convocation du collège électoral.
Ensuite dans les discussions pouvoir-COD, il est aussi question de l'élargissement de la CENI. Cet élargissement ne pourrait se faire que par le vote d'une loi organique. C'est, probablement, entre autres, pour les besoins du vote de la loi portant cet élargissement qu'une session extraordinaire du parlement a été convoqué.
Khalilou Diagana avec mauriweb.info
Source: Le quotidien de Nouakchott
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