Autonomisation des femmes victimes de violences

Financé à l’ordre de cinq millions neuf cent dix mille (5 910 000) ouguiyas pour une durée de six (6) mois, le projet d’appui à l’autonomisation des femmes a permis à celles-ci grâce au financement des Activités Génératrices de Revenues (AGR) une certaine autonomie financière et de vivre dignement .

 

L’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme, en partenariat avec le fondsCanadian pour la coopération en Mauritanie a mis en place ce projet afin d’appuyer les femmes et les aider à obtenir une certaine indépendance économique et du coup lutter contre ces violences qu’elles subissent et dans le souci de les soutenir. Bénéficiaires, bailleurs et coordination d’exécution ont tiré, ce dimanche 29 septembre, dans les locaux de l'AMDH, le bilan, lors de la journée de restitution du projet "appui à l'autonomisation économique au profit des femmes victimes de violences" .

« Les femmes mauritaniennes ne font pas exception à la violence que connaissent les femmes du monde plus particulièrement celles de la sous région. Elles subissent toutes sortes de violence pour diverses raisons et en sont parfois victimes et laissées à elles mêmes », constate d’emblée, Dikel Fofana la coordinatrice du projet.

« La mise en place de ces AGR a permis aux femmes bénéficiaires d’être actrices de leurs propre vie en étant en partie indépendantes de leur famille et/ ou conjoint.
Toutefois nous ne pouvons pas prétendre avoir résolu tous leurs problèmes financiers. Nous estimons, cependant de part leurs réactions et commentaires, qu’elles ont fait un grand pas et sont conscientes du rôle qu’elles peuvent jouer dans le développement de leur famille, société et pays », prévient-elle.

Terminant son propos, la coordinatrice a mis l’accent sur la situation dramatique que vivent les femmes des quartiers El Mina et Sebkha, suite aux dégâts causés par les dernières pluies à Nouakchott et la montée des eaux, où habitent la majorité des femmes bénéficiaires des AGR.

Dickel Fofana estime que « cette situation influe certainement dans leur mode de vie et constitue un obstacle majeur dans leur épanouissement en tant que femme seule et victime de violence ».

Enumérant les obstacles, elle a évoqué le « manque de moyens de transports de l’équipe de suivi pour se rendre souvent chez les bénéficiaires », les communications espacées avec les bénéficiaires. Et enfin, le retard de versement des AGR de certains groupes faute de mauvais choix d’activités de leur part.

Au chapitre des recommandations, les bénéficiaires des AGR demandent aux bailleurs de leur dispenser plus de formations sur les droits et devoirs des femmes et une formation plus approfondie sur la gestion des AGR. A leur avis, « Il est très important d’organiser une évaluation à mi-parcours et une évaluation à la fin de chaque projet pour capitaliser leur expérience ».

De son coté, l’AMDH souhaiterait venir en aide de manière concrète et efficace aux femmes doublement sinistrées à la suite des inondations causées par les pluies à Nouakchott.
Lors du lancement du projet, la présidente de l’AMDH avait indiqué que si les femmes subissent des injustices sociales ou juridiques, c’est en partie à cause de leurs dépendances et leur rang social, ce qui a motivé l'AMDH à chercher un financement pour aider les femmes à obtenir leur indépendance.

Le financement du Fonds Canadien pour les Initiatives Locales( FCIL) est de 5.910.000 MRO (Cinq millions neuf cent dix mille ouguiyas). Les Activités Génératrices de Revenu ont été financées à hauteur de 4.000.000 MRO (Quatre millions d’ouguiyas) pour toutes les bénéficiaires Soit 40.000 MRO que se partagent 100 bénéficiaires

Dans un mot prononcé à cet effet, Elhadj M'Bow de l'AMDH s'est réjoui. des effets induits de ce projet qui a permis à des centaines de femmes de gérer elles mêmes leurs activités et de refaire leur vie après viol et violences.

50 Femmes nécessiteuses et beaucoup plus vulnérables à Nouakchott (Sebkha, El Mina et Ryad) et au 50 autres au Brakna (à Bababé, Boghé et Aéré M'Bare) avaient bénéficié de ce projet.

Au nom de l’AMDH, M’Bow a présenté les condoléances de son association suite à la disparition de Mme Jemila Taya, consule honoraire du canada, disparue récemment.

Sao Ibra Guelel a au nom du Consulat du Canada indiqué que : « le fonds canadien d’Initiatives Locales est comblé et satisfait. Parce qu’en finançant ce projet, nous ne nous sommes trompés de partenaires ». Selon Sao, « si ce projet a réussi, c’est grâce non seulement à la bonne organisation et à la gestion transparente de l’AMDH mais aussi de la volonté de réussite des femmes bénéficiaires qui sont en quelque sorte des soutiens de famille ».

Les bénéficiaires ont salué, de leur coté, les résultats notés au cours de la mise en place de ce projet. Khadjetou Ba, leader de groupe, souligne qu’’ en dépit des difficultés dans le recouvrement, nous avons pu nous en sortir. Ce projet a nettement amélioré notre situation. Nous espérons une augmentation des montants’.

Aïssata Ba a indiqué que ce projet est venu à point nommé et a permis d’améliorer leur quotidien. Se disant satisfaite, elle souhaite la tenue de sessions de formation et un renouvellement de l’appui financier.

Compte rendu THIAM

Source  :  Le Calame le 29/09/2013{jcomments on}

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