Comme aux opérations d’enrôlement,au Ravel lancé par la Ceni pour l’organisation des futures élections sur la base de listes électorales fiables élaborées depuis les données biométriques infalsifiables, ce n’est point la bousculade.
Un rythme d’inscription quotidien très lent qui porte considérablement préjudice à l’agenda électoral des autorités, contraintes aujourd’hui de sortir la grande artillerie pour amener les populations à s’intéresser à ses opérations de recensement administratif pour s’inscrire sur les listes électorales ainsi que pour retirer leur CIN avant l’expiration des délais pour pouvoir voter.
Après les maigres efforts des walis, des notables, des cadres et des hommes politiques menées à cette électorale, ce sont aujourd’hui les membres du gouvernement qui s’investissement corps et âme, sillonnant les quatre coins du pays pour sensibiliser les populations sur l’importance de ce RAVEL ; cette arme politique décisive sur laquelle tout se jouera pour la détermination du prochain échiquier parlementaire et municipal du pays.
Plusieurs ministres séjournent actuellement à l’intérieur du pays. Cette fois, l’objectif de leur déplacement est totalement déconnecté de la mission de leur département et de ces activités inauguratrices de services relevant de leurs portefeuilles ainsi que du souci de s’enquérir des problèmes rencontrés par les citoyens pour leur trouver les solutions idoines.
Au contraire, la mission est la même, partout dans le pays. Il s’agit pour les ministres mobilisés au maximum et quasiment à la majorité de l’équipe gouvernementale du Premier ministre de présider des réunions avec les chefs des services régionaux, en présence des walis pour présenter le but de leur visite :
mettre en œuvre les instructions du Président de la République Ould Abdel Aziz pour inciter les citoyens à se faire enregistrer au RAVEL et pour retirer leurs cartes d'identité nationale, aux fins d’être inscrits sur la liste électorale.
Le discours est partout identique et imuable, au Nord, à l’Est, au Sud et au centre du pays. Des ministres vont même jusqu’à affirmer qu’il n’ y aura pas de report des futures élections législatives et municipales.
Ce qui peut être interprété comme un déni catégorique à l’esprit de concertation en vigueur entre le Premier ministre et les leaders de la COD , qui ne peut s’opérer ou avoir de sens sans la perspective d’un recul des délais dernièrement fixés au 23 novembre prochain.
Ces réunions faites à l’intérieur sont aussi élargies aux ONG de la société civile et aux acteurs pour prendre les inviter à prendre des initiatives personnelles et collectives reflétant les valeurs citoyennes.
Parallèlement à ces missions hautement politiques, des opposants ont brisé le silence et ont accusé des ministres de mener de manière découverte des activités politiques contraires à leurs missions de membres du gouvernement.
Des remarques qui ne gênent point ces ministres fortement engagés pour capitaliser les jours qui restent du Ravel pour mobiliser et sensibiliser les citoyens à l’enregistrement ainsi que pour réconcilier les hostilités intérieures au parti Etat suscitées par les querelles des candidatures locales controversées sinon contestées par des groupes de la majorité.
Parmi les autres messages véhiculés par les membres du gouvernement au cours de ces visites on note également ces assurances données par les autorités sur la transparence du jeu démocratique, sur la neutralité de l’Etat et l’indépendance de la Ceni qui ne relève plus comme auparavant du ministère de l'intérieur et de la décentralisation.
Il s’agit aussi pour les membres du gouvernement de convaincre les citoyens que le pays se dirige inéluctablement vers l'organisation d'élections marquées par l'amendement de la loi électorale, l'adoption de la proportionnalité et de la discrimination positive au profit des femmes ainsi que par l'existence d'une commission électorale nationale indépendante, l'élaboration de listes électorales biométriques, autant de facteurs qui garantissent la transparence et la crédibilité de l'opération électorale.
Avec tous ces ingrédients politiques réunis et cette forte mobilisation des membres du gouvernement tous lancés à la même énergie pour booster le RAVEL, créer une atmosphère préélectorale et resserrer dans les coulisses leurs rangs fragilisés, est-il encore permis de penser qu’un dialogue politique ou qu’un report des futures élections de novembre prochain sont possibles ?
Tout observateur averti qui voit défiler devant ses yeux ces tournées peut-il s’empêcher de penser que la COD s’est malheureusement laissée prendre à son propre piège et que tout désistement après avoir autorisé son départ en solo pour négocier avec le régime serait pire pour elle ?
Autant d’interrogations qui poussent certains à dire que l’Accord de Dakar de 2009, malgré ses insuffisances était de loin mieux que cet accord récent de Nouakchott entre la COD et le Premier ministre qui a jeté l’opposition radicale dans une trajectoire incontournable d’implosion ?
Md O Md Lemine
Source : Le Rénovateur le 26/09/2013{jcomments on}
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