Les 21 et 22 septembre 2013, successivement à Kobenni, chef-lieu du département de même nom, et à Aïoun, capitale régionale du Hodh el Gharbi, l’Association de COopération et de Recherches pour le Développement (ACORD) a d’organisé, avec l’appui du Fonds des Nations Unis pour la Démocratie (FNUD),
deux tables-rondes sur les textes relatifs à l’abolition l’esclavage et leur application en Mauritanie.
Importantes étapes de mise en œuvre d’un vaste et ambitieux projet de renforcement de la participation politique des communautés d’anciens esclaves. Une dynamique qui a déjà fait preuve, à Medbougou et à Twill, deux communes rurales relevant, respectivement, des moughataas de Kobenni et de Tintane, via toute une gamme d’actions, comme l’alphabétisation, l’encadrement des coopératives, le plaidoyer et la démocratie participative, ciblant les franges les plus démunies de la société, dans ces contrées enclavées, pour ne pas dire oubliées.
A Aïoun, l’ouverture des travaux, qui ont regroupé des oulémas, des représentants de la société civile et de la presse – Le Calame en était – ainsi que des leaders locaux de la communauté harratine, s’est déroulée sous la supervision du hakem, monsieur Hmada Ould Khatra Ould Cheikh. Rappelant l’importance de l’application de la loi criminalisant les pratiques esclavagistes, il a particulièrement insisté sur le rôle des OSC, dans la vulgarisation et la prise de conscience du public.
Les participants ont reçu des documents – en français et, surtout, en arabe, pour faciliter la réceptivité – relatifs aux textes qui incriminent l’esclavage, avant de suivre divers exposés plus détaillés sur la loi 048 du 3 septembre 2007, présentés par les cadres d’ACORD. Le coordinateur régional de SOS-Esclaves, Lemrabott Ould Ali Bourou, a exprimé sa satisfaction de l’existence et de la teneur de la loi, avant de regretter le manque d’application des textes et leur très faible vulgarisation. Louant, au nom des organisations des droits de l’Homme, l’initiative d’ACORD et son engagement pour la vulgarisation de la loi – « il faut l’étendre à toutes les communes concernées », a-t-il insisté – il a également réitéré la demande desdites organisations de pouvoir se constituer en partie civile, chaque fois qu’un cas d’esclavage est dénoncé. Selon lui, leur absence à la barre est synonyme d’assoupissement des dossiers, quand ils ne sont pas, tout bonnement, classés sans suites.
Quant à l’imam de la mosquée du quartier Elevage 2, Sid’Ahmed Ould Hamadi, il a également félicité les efforts d’ACORD, soulignant que l’esclavage est prohibé par l’islam et invitant les citoyens à dénoncer les pratiques en ce sens. L’imam a tenu à informer l’opinion qu’il a animé deux khotbas (prêches du vendredi) sur les thèmes : « L’islam et l’esclavage » et « Les séquelles de la pratique esclavagiste ». A l’issue des discussions et débats, les participants ont formulé deux recommandations principales. En un, généraliser la vulgarisation des textes relatifs à l’abolition de l’esclavage et leur application en Mauritanie, dans toutes les communes de la wilaya du Hodh el Gharbi ; en deux, réviser les manuels scolaires, pour les adapter à la loi.
Moustapha Ould Béchir
Cp Hodhs
Source : Le Calame le 25/09/2013{jcomments on}
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