Regain de tension. Les militaires ont donné l'assaut contre les militants du village de Kerdassa. En parallèle, le métro du Caire a été arrêté après la découverte de deux bombes.
L'armée et la police égyptiennes ont attaqué, jeudi 19 septembre, le village de Kerdassa près du Caire pour en chasser des activistes islamistes, et un haut gradé de la police a été tué dans l'opération, rapporte l'agence officielle Mena.
Parallèlement, le trafic a été interrompu sur plusieurs lignes du métro du Caire après la découverte de deux bombes sur les rails d'une station du sud de la capitale, selon des responsables de la sécurité. Les deux engins de fabrication artisanale n'avaient pas explosé et des experts ont aussitôt été déployés afin d'inspecter l'ensemble du réseau ferré, a ajouté l'un de ces responsables.
Le réseau de métro du Caire est emprunté chaque jour par au moins trois millions de passagers. Les attaques se sont multipliées au Caire, un attentat ayant même visé le convoi du ministre de l'Intérieur le 5 septembre, depuis la destitution et l'arrestation du président islamiste Mohamed Morsi par l'armée et la violente répression de ses partisans qui a suivi.
"Nettoyer le village des éléments terroristes"
L'opération dans le village de Kerdassa "vise à nettoyer le village des éléments terroristes", a affirmé un responsable de la sécurité. Il a dans le même temps fait état d'un déploiement de troupes et d'hélicoptères survolant ce village, où une dizaine de policiers avaient été tués le 14 août.
Ce jour-là, quelques heures à peine après le lancement au Caire de la dispersion dans un bain de sang des partisans du président islamiste Mohamed Morsi destitué par l'armée, le commissariat de Kerdassa avait été attaqué et une dizaine de policiers tués. Les images de leurs cadavres avaient été diffusées en boucle par les médias d'Etat qui dénoncent régulièrement le "terrorisme" des pro-Morsi en général et des Frères musulmans, la confrérie de l'ex-chef de l'Etat, en particulier.
Mohamed Morsi a été destitué et arrêté par l'armée le 3 juillet, après que des millions d'Egyptiens ont manifesté pour réclamer son départ. Les militaires ont aussitôt mis en place un gouvernement intérimaire chargé de faire réécrire la Constitution et d'organiser des élections législatives et présidentielle pour début 2014.
En une semaine à partir du 14 août, au moins un millier de personnes avaient été tuées dans la dispersion très violente de manifestations réclamant le retour du président déchu, notamment au Caire, les victimes étant pour l'immense majorité des pro-Morsi. Et depuis, la quasi-totalité des dirigeants des Frères musulmans ont été arrêtés. Ils sont jugés, comme Mohamed Morsi, notamment pour "incitation au meurtre" de manifestants du temps où ils étaient au pouvoir.
Source : Le Nouvel Observateur avec AFP le 19/09/2013{jcomments on}
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