Conseil national de santé : Discontinuité de service pour les malades à évacuer ?

 

 

 

 

Des dizaines de malades, pour certains dans un état grave ou critiques, verraient leurs dossiers d'évacuation en stand-by à cause de la signature manquante du collège du conseil national de santé. 

Le conseil de santé travaillant avec la caisse nationale d'assurance maladie (CNAM), et qui se réunit en principe une fois toutes les deux semaines pour décider de la nécessité d'évacuation ou pas, suivant la pertinence du dossier du patient présenté, est immobilisé depuis deux semaines, et ce jusqu'au 17 septembre, a-t-on informé les médecins traitant, qui présentent chaque semaine les cas susceptibles de nécessiter une évacuation.
 
Et "seule la signature de ce conseil, à travers son directeur, est habilitée à signifier la validation ou l'invalidation des dossiers présentés" précise anonymement un des médecins spécialisés qui a présenté à ce conseil depuis le début de ce mois, quatre patients, dont un dans un état grave.
 
"Certains doivent absolument être transférés vers la Tunisie, avec normalement, deux billets d'avion, dont un pour le malade, et l'autre pour l'accompagnant. Ainsi que 400.000 ouguiyas en poche : il y a une prise en charge totale en bonne et due forme une fois le dossier validé" continue d'expliquer le médecin.
 
Il y a une autre forme d'évacuation, en cas d'urgence. Et c'est surtout là que le bât blesserait, selon les médecins. Il y aurait une discontinuité de services en cas de forces majeures. "Surtout que dans la cinquantaine de cas en instance de traitement, quelques-uns sont dans un état grave, qui nécessite des soins dans les jours qui viennent. Ceux-ci n'ont pas les moyens physiques d'attendre le 17 septembre!" s'indigne le médecin.
 
À la CNAM, on n'élude pas du tout, mais les choses sont clarifiées : "Le conseil national de santé est un organe de médecins spécialistes dépendant du ministère de la santé, directement. Il est de ce fait totalement autonome par rapport à la CNAM. Nos rapports se situent verticalement ainsi : le conseil de santé reçoit les demandes et statue selon l'état de gravité du cas présenté. En fonction de cela, le dossier est transféré à la CNAM, qui à ce moment-là, et uniquement à ce moment, choisit le pays, l'hôpital, et l'équipe médicale traitante, dans un délai maximum de 2 jours. Nous y mettons un point d'honneur" explique calmement et longuement Ahmed Vall, le chargé de communication de la CNAM.

De plus, continue-t-il, "le conseil national de santé a deux modes de fonctionnement: Durant 11 mois il fonctionne normalement et de maniere classique en siégeant régulièrement. Mais ce conseil bénéficie annuellement d'un mois de vacances, mais durant lequel les dossiers d'urgence sont tout de même traités" précise le chargé de communication.

"D'ailleurs, après vérification des chiffres, il s'avère que nous avons évacué plus de cas d'urgence durant ce mois de vacances du conseil national de santé, que pendant ses "mois classiques de sessions" affirme-t-il.

 
Le problème des passeports
 
Parallèlement à cet écueil administratif, un autre est dressé par les autorités sur le chemin des soins rapides et efficaces de ces malades : l'accès au passeport, dont le prix, de façon cupide et débile, a été fixé à 100.000 UM (parce que quelques hommes d'affaires de la diaspora, pressés, l'ont acheté à ce prix, on a supposé en haut-lieu, les dollars dans les yeux, que la masse le pourrait), est impossible pour la plupart d'entre eux.
 
"Ces malades sont évacués, et on leur demande de payer 100.000 ouguiyas pour le passeport, malgré l'état urgent dans lequel ils se présentent. La plupart n'ont pas les moyens de débourser une telle somme, qui se monte même à 200.000 UM, vu que l'accompagnant doit aussi s'en munir" déplore le médecin, qui avec le concours de deux autres collègues, a tenté d'infléchir le prix de ces passeports pour ces cas particuliers, en situation de crise. En vain.
 
Mamoudou Lamine Kane
 
Source  :  Noor Info le 08/09/2013{jcomments on}
 

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